La frégate, réplique de l'Hermione, sur laquelle La Fayette rallia les insurgés américains le 21 mars 1780, est sortie du radoub dimanche matin peu avant 5 heures.
Après un faux départ samedi, il avait fallu attendre la prochaine marée, le bateau-porte, qui sépare la cale de la construction où se trouvait la frégate des eaux de la Charente, n'ayant pas pu s'ouvrir car il était obstrué par de la vase malgré l'intervention de plongeurs.
Il y avait déjà plus d'un millier de personnes, malgré cette heure matinale, dont beaucoup n'avaient sans doute pas dormi, terriblement enthousiastes, se pressant dans l’attente de cette sortie, ainsi reportée aux premières heures du dimanche.
Le trois-mâts navigant au large de la Vendée est un premier succès pour ce défi lancé en 1997 par quelques passionnés, celui de reconstruire l'Hermione à l'identique, en faisant revivre l'arsenal et les métiers de l'époque. Pour cette première navigation, le grand jour pour L'Hermione, elle avait été parée de ses gréements, mais sans la totalité de ses voiles ni de sa mâture, en partie démontée pour pouvoir passer sous le viaduc de la Charente.
Avant d’atteindre les eaux de l'océan Atlantique, des dizaines de milliers de spectateurs massés sur les rives, tout le long de son parcours, la saluèrent lors de sa descente au moteur de la Charente, accompagnée de plus de 120 bateaux, dont une cinquantaine de vieux gréements.
A son passage devant l'arsenal de Rochefort où elle a été construite, un coup de canon a été tiré tandis que les matelots nombreux sur le pont agitaient les bras tout en criant de joie sous les applaudissements d'une foule immense massée tout le long de la Charente et de l’estuaire pour assister à cet événement, auquel il faut rajouter l’aspect historique déterminant, particulièrement impressionnant et émouvant.
Un succès populaire qui a accru le moral de l'équipage, composé de 54 volontaires, 15 professionnels, dont deux supplémentaires, et comprenant également des techniciens.
Yann Cariou, ex-officier de marine de 57 ans, prendra le commandement de la frégate pour la traversée jusqu'à Boston mais cette première sortie est surtout "l'occasion de voir comment réagit le navire et d'apprécier ses qualités manœuvrières". Il y a tant d'émotion à penser que c’est bien l'Hermione qui s’élance sur la mer, personne n'a fait naviguer un navire comme elle depuis deux siècles" s'est réjoui un autre ancien commandant d'un trois-mâts également prestigieux, le "Bélem".
En juillet 2012, 65.000 personnes avaient déjà assisté à la mise à flots de la coque sur le fleuve.
En 17 ans, la construction du navire - 65 mètres de long et 47 mètres de haut - a mobilisé des artisans français principalement, mais quelques-uns sont venus d’autres pays comme un gréeur suédois Jens Langert pour les 25 kilomètres de cordage ou Andrews Peter venu d’Angleterre pour travailler sur la figure de proue, ce lion de trois mètres de haut. Un grand nombre est venu Allemagne ou encore d’Espagne apporter épisodiquement leur concours ainsi que des dizaines de bénévoles français, tous attirés par cet incroyable chantier.
Les plans du navire n’ayant pas été retrouvés les ingénieurs ont étudié ceux d’une autre frégate identique, construite en même temps que l’Hermione. Le budget autour de 25 millions d'euros, a été financé notamment par les quatre millions de visiteurs venus découvrir le chantier à l’arsenal de Rochefort, par les collectivités locales mais aussi par des actions spécifiques de financement participatif pour certaines pièces du navire (proue, fanal...).
L’Hermione a mouillé aux alentours de 19H00 au large de l'île d'Aix, où la mâture va y être remontée avant d’effectuer plusieurs semaines d'entraînement en mer le long de la côte atlantique, y compris une escale à Bordeaux.
Puis ce sera le retour mi-novembre à Rochefort pour les derniers réglages.
Enfin, lorsque tout sera prêt, ce sera le départ historique tant attendu vers les États-Unis sur les traces de La Fayette, prévu en avril 2015.
Les diverses étapes de la côte Est des Etats Unis ne sont pas encore arrêtées : Boston... Annapolis, Baltimore, Philadelphie, Newport, Hampton, Portland, New York… Avant un retour à quai à Rochefort, son port d’attache pour y être visitée par le public
En mars 1780, il avait fallu 38 jours au jeune marquis pour traverser l'Atlantique et annoncer à Georges Washington et aux insurgés Anglos saxons le soutien de la France, venue pour les aider à conquérir leur indépendance contre Londres, et à fonder leur nouveau pays, les états unis d’Amérique
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5 commentaires
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
30 septembre 2014Magnifique diaporama sur la première sortie en mer de la frégate Hermione, après sa remontée de la Charente
https://www.flickr.com//photos/latourdessignaux/sets/72157647366704962/show/
Archives de Vigile Répondre
9 septembre 2014Quand j'ai inclus les pages couverture recto verso du livre de Mme. Morot-Sir, j'ai cru que nous aurions pu lire le mot au verso, résumant la teneur de cette publication. Le texte étant trop petit à l'écran des ordinateurs, je l'ai retapé pour vous, alors voici ce texte décrivant cet extraordinaire ouvrage de référence historique. Ivan Parent
" De nombreuses nations amérindiennes vivaient sur ce sol d'Amérique septentrionale à l'arrivée des Français. Elles ont vécu en bonne entente avec eux durant un siècle et demi. Lorsque la Nouvelle France a été cédée aux Anglais qui la convoitaient depuis longtemps, le sort des Français a été scellé, mais avec lui, celui des Amérindiens. Les nouveaux arrivants ayant besoin de leurs territoires et de leurs forêts, une toute autre vision des choses commencera alors pour eux. Les Français ont écrit de larges pans de l'histoire de la Nouvelle France grâce à leurs alliés amérindiens. Deux cent cinquante années viennent de s'écouler à nouveau sans qu'ils aient réfuté le sort qui s'était abattu sur eux, ils sont cependant toujours là, fiers et debout! Dans ce troisième volet consacré à la Nouvelle France, Marie-Hélène Morot-Sir retrace d'une plume fine, depuis l'aube de temps immémoriaux jusqu'à nos jours, l'histoire des Amérindiens sur ce sol d'Amérique du Nord, s'interrogeant sur ce peuple libre autrefois, dans les forêts et les rivières, devenu depuis plus de deux siècles pratiquement invisible. Un hommage fascinant à une civilisation unique."
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
9 septembre 2014Monsieur Parent, merci de votre commentaire qui me touche beaucoup, très heureuse si l’épopée de la réplique de la frégate Hermione nous apporte des deux côtés de l’Atlantique un petit vent de fraîcheur ! Je vous remercie également d’avoir eu la gentillesse d’annoncer la sortie de mon dernier ouvrage...
Monsieur Carmichaël , merci beaucoup de votre intérêt . En réponse à votre question, mes ouvrages concernant la Nouvelle France ne sont pas du tout des romans, ils sont le résultat d’un long travail de recherches historiques, principalement écrits pour mes compatriotes Français qui ignorent bien souvent tant de choses de votre Passé...
Malgré cela ils sont appréciés également chez vous..
D’ailleurs certains se trouvent dans les librairies Renaud Bray ou Gallimard de Montréal, mais ils sont également dans les médiathèques de Montréal, Trois Rivières, Québec et d’autres villes encore, y compris à la bibliothèque de l’université Laval et dans celles des Cegep.
Pour pouvoir vous en faire une idée, vous pouvez en lire de très grands extraits sur ebooks de Google , puis si vous y décelez un petit attrait il est possible de vous les procurer en format PDF chez mon éditeur. Bien cordialement à vous.
http://www.publibook.com/librairie/auteur.php?id=4224
Archives de Vigile Répondre
8 septembre 2014Le véritable nom de Davy Crockett était David Croquemontagne.
C'est fou tout ce que l'on peut trouver sur Vigile!
@Mme Morot-Sir: Est-ce qu'il s'agit d'un roman inspiré de l'histoire, ou est-ce un véritable ouvrage historique?
C'est le tome III. Il y a donc les tomes I et II.
Est-ce que ces livres sont disponibles en format numérique?
Archives de Vigile Répondre
8 septembre 2014Mme. Morot-Sir,
Cet événement, la traversée de l'Hermione vers les USA, détone largement sur ce qui se passe actuellement, siècle de cynisme où la culture et les souvenirs sont empilés dans les poubelles de l'Histoire. J'ose espérer que cette traversée, fruit du génie extraordinaire de nombreux Français et aussi d'autres travailleurs et ingénieurs de nationalités différentes, ramèneront les populations concernées à des dimensions humaines plus acceptable. Ce merveilleux projet, financé par la base, par tous ceux qui y ont cru, devrait apporter cette chaleur humaine qui fait tellement défaut en cette période du chacun pour soi.
Mme. Morot-Sir, je vous remercie grandement de porter ce fait à notre attention, de faire profiter les lecteurs de Vigile de cet événement. J'en profite pour porter à l'attention de tous, la parution du dernier ouvrage de Mme. Morot-Sir portant sur les Amérindiens, ces peupoles fiers presque complètement disparus.