QUÉBEC | L’ancienne ministre de la Famille Carole Théberge ne briguera pas la présidence du Parti libéral du Québec parce qu’elle craint de devenir la cible des médias.
« Avant c’était ingrat de faire de la politique, maintenant c’est cruel », a confié Mme Théberge à notre Bureau d’enquête pour justifier sa décision.
Après mûre réflexion, elle a décidé de ne pas déposer son bulletin de candidature d’ici le 4 novembre, comme le prévoient les règles du parti.
Femmes et politiques
« Je vous avoue que le travail des journalistes envers la classe politique, ce n’est pas facile et agréable à recevoir. Ça a pesé fort dans la balance. Est-ce que j’ai le goût de redevenir publique et être leur cible ? Non, je vais passer », laisse-t-elle tomber.
Paradoxalement, elle qui milite au sein de l’organisme Groupe femmes, Politique et Démocratie, s’est précisément donné pour mission de convaincre plus de femmes à se lancer en politique.
« Ça fait partie de la difficulté à convaincre et à recruter, autant chez les femmes que chez les hommes », affirme Mme Théberge en pointant du doigt le travail des médias.
« C’est un élément qui arrive rapidement dans la discussion ; qui a le goût d’aller se faire flageller sur la place publique ? »
S’éviter la défaite
Dans les rangs libéraux, certains soupçonnent plutôt que Mme Théberge veut s’éviter l’humiliation d’une défaite aux mains de celui qui, désormais, est seul candidat en lice à la présidence du Parti libéral du Québec, Antoine Atallah.
Pharmacien âgé de 30 ans, actuel vice-président de la Commission politique, M. Atallah incarne le renouveau au sein des instances du Parti libéral du Québec et profite de l’appui d’une solide organisation.
Mme Théberge, qui a été députée de Lévis de 2003 à 2007, est plutôt associée à l’ère Charest, avec laquelle le gouvernement Couillard souhaite prendre ses distances.
À moins d’un revirement inattendu, Antoine Atallah sera donc élu par acclamation lors du congrès des membres du PLQ, qui se déroulera fin novembre, dans la capitale nationale.
Très à l’aise
Sa position face aux médias est à l’opposé de celle de Mme Théberge.
« Je suis à l’aise avec le travail qu’ils effectuent. Je ne crois pas du tout qu’ils soient un obstacle à l’implication en politique. »
Carole Théberge pourra se consoler alors qu’elle coprésidera ce 33e Congrès qui soulignera le 150e anniversaire du Parti libéral du Québec.