À quelques jours seulement du début officiel de la campagne électorale, François Legault a remporté une manche préliminaire : celle du recrutement. Aidée sans aucun doute par des sondages favorables, la CAQ a pu attirer une impressionnante brochette de personnalités.
Les annonces de candidatures ne sont pas terminées. Le PLQ s’appuie déjà sur une équipe ministérielle et nous promet d’autres noms intéressants, mais on voit mal comment ils pourraient doubler la CAQ, compte tenu du peu de circonscriptions encore vacantes.
Économie
La récolte de la CAQ est particulièrement impressionnante dans le monde des affaires. Du banquier Éric Girard au diplômé du Harvard Business School Pierre Fitzgibbon, François Legault ne manquerait pas de prospects pour les postes à caractère économique s’il était appelé à former un Conseil des ministres.
La CAQ a aussi réussi quelques coups de maître comme le recrutement de l’ex-ministre libérale Marguerite Blais. Elle était dans tous les sondages la plus populaire parmi les élus du Parti libéral à l’époque et de surcroît elle apporte à la CAQ une crédibilité auprès des aînés.
Une ex des Jeux olympiques, une ex de la commission Charbonneau, un pédiatre de renom, ils sont plusieurs avec des curriculum vitae intéressants à avoir fait le saut avec la CAQ. En région, nombre de candidats ont des bagages professionnels et personnels substantiels.
En plus des sondages favorables depuis près d’un an, la CAQ a été aidée par l’absence totale d’un processus de démocratie interne dans le choix des candidats. Il n’y a pas de conventions à la CAQ où le meilleur vendeur de cartes de membres devient le porte-couleurs du parti.
À la CAQ, les gens donnent leur CV, passent une entrevue, puis le chef choisit avec son entourage celui ou celle qui représentera la CAQ. Moins démocratique, mais très efficace pour monter une équipe sans compromis !
Et le cas de la plus grosse vedette potentielle n’est pas réglé. Tout indique que la circonscription de Charlesbourg a été réservée pour la PDG du CHU de Québec, madame Gertrude Bourdon. Si cela débloque cette semaine, il s’agit d’un coup de maître. Je ne la connais que de réputation, mais tout ce qu’on entend d’elle est positif. Une perle politique.
Infirmière de formation et gestionnaire hautement respectée dans le réseau de la santé, elle est une candidate naturelle pour le poste de ministre de la Santé. Tous les partis la prendraient. Si elle rejoint la CAQ, c’est la cerise sur le gâteau.
Le facteur Legault
Mais une bonne équipe sur papier est loin d’être la garantie d’un succès électoral. Plusieurs voix fortes qui ne suivent pas la même partition, ce n’est pas une chorale, mais une affreuse cacophonie. La CAQ doit donner de la cohésion à cette équipe. Prouver qu’il s’agit bel et bien d’une équipe et non d’un collage de gros CV qui tirent dans toutes les directions.
Et puis il y a l’aptitude de François Legault à mener son équipe. Jusqu’à maintenant, c’est un point faible. Il a surtout échappé son monde. Certains sont dans l’équipe Couillard aujourd’hui. A-t-il appris de ses erreurs ? Réponse bientôt.