ÉCOLE JUIVE ILLÉGALE

L’école à la maison comme compromis

L’académie Yeshiva Toras Moshe pourra continuer d’exister

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Quel compromis ? C'est une démission, une abdication, une soumission, et une reddition avec des conditions si risibles qu'elles ne font qu'agraver la situation

Québec a conclu une entente avec une école juive orthodoxe qui enseignait dans l’illégalité. Entériné mardi par la Cour supérieure, l’accord prévoit que les 163 jeunes hommes qui fréquentent l’académie Yeshiva Toras Moshe pourront terminer leur scolarisation à domicile sous la supervision de leurs parents.

L’injonction qui pesait sur l’école depuis 2010 est ainsi levée. Québec tentait alors depuis au moins 2006 de fermer l’école parce qu’elle refusait de se plier aux exigences du programme d’éducation de la province en prodiguant un enseignement principalement religieux. Selon l’entente, l’établissement devra renoncer à obtenir un permis d’enseignement, donc à être une école au sens de la loi. Il pourra néanmoins « continuer à tenir des activités dans ses installations, comme de l’enseignement religieux », a indiqué Esther Chouinard, porte-parole du ministère de l’Éducation.

En guise d’assurance que les « enfants réaliseront les mêmes apprentissages que les autres », le but explicite du ministère, selon Mme Chouinard, une liste des coordonnées des enfants sera remise à la Commission scolaire English-Montreal (CSEM), qui couvre ce territoire.

La responsabilité incombera donc dorénavant à la CSEM de faire respecter les critères encadrant la scolarisation à la maison, notamment grâce à des rencontres pédagogiques avec les parents. Au téléphone, le porte-parole de la CSEM, Michael J. Cohen, indiquait toutefois avoir appris la nouvelle en même temps que les médias, bien que des « discussions » aient eu lieu à cet effet dans les derniers mois. Même si M. Cohen avoue « avoir pour l’instant plus de questions que de réponses », il assure que la CSEM accueille la nouvelle d’un oeil favorable.

Il s’agit aussi d’une façon pour Québec de conserver un canal de communication avec l’établissement, selon Pierre Anctil, professeur d’histoire à l’Université d’Ottawa et spécialiste des communautés juives montréalaises. « Sans permis, donc sans subvention, l’État n’avait plus de prise », croit-il.

Ce serait selon lui la première fois que les coordonnées de ces enfants se retrouvent sur des listes officielles, c’est-à-dire celles qui seront remises à la CSEM. Esther Chouinard, du Ministère, confirme qu’il s’agit bien « d’avoir une trace de ces enfants ». Elle souligne par ailleurs la volonté de la communauté de légaliser la situation.


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