La colorée avocate Anne-France Goldwater se dit prête à «attaquer» le maire Denis Coderre devant les tribunaux s’il n’abandonne pas son projet d’interdiction des pitbulls à Montréal.
Me Goldwater a déclaré hier qu’elle n’acceptera jamais qu’une ville comme Montréal bannisse du jour au lendemain un type de chien.
«La prochaine fois que j’entrerai dans le bureau de M. Coderre, je vais lui dire: “Monsieur le maire, bel homme que vous êtes, je vous offre un steak, mais s’il vous plaît, ne vous attaquez pas aux pitbulls”», a-t-elle confié en marge de la marche contre la légalisation spécifique de races de chiens, hier.
Me Goldwater a ainsi offert son appui aux quelque 800 propriétaires de chien qui ont marché du parc Pélican au parc La Fontaine.
Si le maire ne l’écoute pas et ose aller de l’avant avec son règlement, cette amoureuse des chiens et avocate réputée pour sa pugnacité se dit prête à «attaquer» la Ville devant les tribunaux.
«Avec tout mon ADN d’avocate, je suis contre cette idée de discriminer une race. On est en 2016, on ne juge pas les humains par leur apparence, alors comment pourrait-on accepter de le faire avec les chiens?» demande-t-elle.
Notamment connue du public pour son rôle dans l’ex-émission de télé L’arbitre, l’avocate dit avoir rencontré le maire Coderre il y a deux semaines et assure qu’il n’y avait entre eux aucune animosité, bien qu’ils ne soient pas du même avis.
Si elle avoue être tombée sous le charme de ce «bon vivant», Me Goldwater n’a pas l’intention de se laisser convaincre que ce règlement est nécessaire.
«Je suis pour tout règlement qui demande de stériliser, vacciner, garder en laisse et enregistrer un chien. Même les muselières, je suis assez ouverte, mais jamais je ne vais appuyer un projet qui cible une minorité visible de chiens», explique l’avocate.
Quoi qu’il en soit, le cabinet du maire a réaffirmé sa position hier soir: «Le règlement se fera comme prévu en septembre. Pour la question de financement sur la stérilisation, nous regarderons toutes les options.»
Plus de manifestants
Le nombre de participants à cette manif a explosé cette année. Tandis que moins d’une centaine de gens y avaient pris part l’an dernier, le décès tragique de Christiane Vadnais, une Montréalaise de 55 ans mordue à mort par un pitbull en juin, semble avoir fait réaliser à certains qu’ils risquaient maintenant de perdre leur fidèle compagnon.
Julie Champagne, qui avait jusqu’à tout récemment quatre chiens de type pitbull, a justement fait deux heures de route depuis Saint-Mathieu-du-Parc afin de manifester pour les deux pitbulls qu’il lui reste.
«Si les gens prenaient le temps de s’informer sur cette race, ils comprendraient que le problème, ce n’est pas [les chiens], c’est plutôt leurs maîtres», dit-elle.
Selon Mme Champagne, les pitbulls sont victimes de leur apparence et c’est aux maîtres de se mobiliser pour briser les préjugés.
Ce qu’ils ont dit
«Les pitbulls ne sont ni gentils ni méchants. Ils sont comme tous les autres chiens, des animaux dont le comportement dépend de l’éducation du maître.»
– Keline Attikpo, de Montréal
«J’ai décidé d’écrire “Je suis pitbull” pour soutenir mon pitbull Nelly, qui a 12 ans et n’avait pas la force de marcher avec les autres chiens.»
– Jade Thibault-Martel, de Joliette
«Mon pitbull Dixie est décédé en juin. J’hésite à m’en procurer un autre, parce que je vois qu’on veut obliger le port de la muselière et, pour moi, c’est trop. Jamais je ne pourrais mettre ça autour de mon chien.»
– Judy Humble, de Pointe-aux-Trembles
«Avant d’en voir de près, j’avais moi aussi des préjugés [...] mais aujourd’hui, je sais qu’on ne trouve pas meilleure race ou plus fidèle compagnon.»
– Dany Spratt, de Montréal-Nord
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