La Caisse de dépôt et placement du Québec et ses partenaires dans Ciment McInnis auraient fait appel à des conseillers afin d’évaluer les options pour l’avenir de la cimenterie, dont la vente de celle-ci. L’usine, qui a coûté plus de 1,5 milliard de dollars, a été inaugurée en septembre dernier.
Selon des informations obtenues par l’agence Bloomberg, la Caisse de dépôt et ses partenaires, dont Investissement Québec et le consortium Bombardier-Beaudoin, étudieraient différents scénarios concernant la poursuite des activités de la cimenterie, construite moyennant des dépassements de coûts de plus de 400 millions.
Les différentes options évaluées incluraient la vente pure et simple de l’usine située en Gaspésie, la recherche de nouveaux partenaires ou encore le maintien de la situation actuelle. Toujours selon Bloomberg, aucune décision n’aurait toutefois été prise jusqu’à présent.
Le cabinet de la ministre de l’Économie Dominique Anglade n’a pas nié les informations publiées, tout en ajoutant qu’« aucune décision n’est prise ». « Pour notre part, le gouvernement prendra la meilleure décision pour assurer la pérennité des activités et des emplois qui y sont rattachés de même que le rendement de notre investissement », a précisé vendredi son attachée de presse, Kim Desert.
Le gouvernement a du même coup réitéré sa confiance dans la « rentabilité » de l’usine. « Par ailleurs, nous avons toujours été clairs : nous estimons avoir fait notre part pour le projet et le gouvernement n’entend pas investir davantage », a indiqué le cabinet de la ministre Anglade.
La porte-parole de Ciment McInnis, Maryse Tremblay, a indiqué que le sujet relevait des « actionnaires », invitant Le Devoir à s’adresser à la Caisse de dépôt. Cette dernière n’a toutefois pas souhaité commenter les informations publiées par Bloomberg.
Pourquoi vendre ?
Au Parti québécois, ces informations ont suscité des questions vendredi. « Pourquoi la Caisse de dépôt veut-elle vendre ? Est-ce parce qu’elle croit pouvoir réaliser un gain sur son placement ou, au contraire, parce qu’elle anticipe des pertes si elle le conserve ? Elle doit nous expliquer ses motifs », a fait valoir le député de Bonaventure, Sylvain Roy.
Ciment McInnis, le plus important pollueur industriel du Québec, devait coûter initialement 1,1 milliard de dollars. Or, en 2016, la facture a bondi de près de 40 %, pour atteindre 1,5 milliard. Cela équivaut à des investissements de 7,5 millions par emploi.
Une portion importante de la facture totale a d’ailleurs été payée avec des fonds publics : Investissement Québec a consenti un prêt de 250 millions et une participation de 100 millions dans le capital-actions.
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