L'Assemblée nationale s'agrandit

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Un bien étrange sens des priorités

(Québec) La vénérable Assemblée nationale entreprend une importante cure, a constaté Le Soleil. Réfection de l'ensemble de ses systèmes de sécurité; construction d'un édifice de trois étages dans la cour intérieure de l'hôtel du Parlement; ajout d'un pavillon d'accueil sur l'esplanade relié par le sous-sol au bâtiment central... Une entreprise de quelque 50 millions $ qui pourrait s'étirer jusqu'à la fin de 2019.
«Le Bureau de l'Assemblée nationale a donné son autorisation à l'unanimité pour le démarrage du projet. [...] C'est un projet important», nous confirme le directeur général des Affaires institutionnelles, Frédéric Fortin. «L'hôtel du Parlement n'a pas subi d'agrandissement depuis 100 ans.»
Le siège de l'État québécois vient donc de publier les quatre premiers appels d'offres de l'aventure. On veut dénicher des firmes aptes à concevoir les plans, puis à surveiller les travaux. «On est vraiment à l'étape de conception.»
Une fois les dessins des architectes et les devis des ingénieurs produits, les élus du Bureau de l'Assemblée nationale devront encore une fois se prononcer sur la poursuite des travaux. M. Fortin souligne cependant que l'institution a déjà mis de côté quelque 33 millions $ pour la réalisation. «Nous avons l'intention d'autofinancer le projet.» Remarquons également que les documents d'appel d'offres affichent déjà un échéancier «préliminaire» qui inclut l'ensemble des travaux. Le tout à exécuter avant décembre 2019.
Trois grands chantiers
Que veut réaliser l'Assemblée nationale? Il y a trois grands chantiers: la sécurité, l'ajout d'étages à l'intérieur et la création d'un nouvel accès public.
Les auteurs des documents d'appel d'offres que nous avons consultés font remarquer que le siège de l'État québécois compte plusieurs immeubles. «Une analyse de risques et des besoins en termes de sécurité [y] a été réalisée.» Conclusion, il faudra tous les moderniser avec de nouveaux dispositifs de surveillance vidéo, des appareils de détection, l'intégration de portillons, la révision des mécanismes de serrurerie, un système de gestion des données neuf, l'amélioration du contrôle d'accès, l'aménagement d'un poste de commandement unifié...
Le volet le plus spectaculaire du contrat sera sans doute l'ajout d'un pavillon au coeur de «l'Assnat» - son petit nom. «La nouvelle construction prévoit un agrandissement de trois étages en cour intérieure de l'hôtel du Parlement regroupant des espaces de soutien et de mécanique du bâtiment aux niveaux inférieurs ainsi que des activités parlementaires aux niveaux supérieurs.»
Frédéric Fortin explique que les travaux parlementaires ont évolué, que les commissions parlementaires sont de plus en plus nombreuses. Et elles tiennent de plus en plus de séances publiques. Deux nouvelles salles seront donc aménagées dans la structure à ériger dans la cour.
Mais c'est à l'extérieur que le public constatera de visu le changement. Les documents annoncent «l'ajout d'un nouveau pavillon principalement en souterrain, de type édicule, dans l'esplanade avant de l'hôtel du Parlement, dédié à la structure d'accueil du public». Qu'est-ce? «Les gens vont accéder au parlement par un petit édifice sur l'esplanade», précise M. Fortin.
Les quelque 100 000 visiteurs annuels s'y rendront, puis plongeront sous terre, sous la place publique! Un édifice souterrain regroupera sécurité, vestiaire, et salles d'accueil. Voilà qui facilitera et accélérera l'entrée, juge M. Fortin. «C'est important d'offrir aux citoyens [et aux parlementaires] un Parlement moderne et facilement accessible.»
Sécurité
Ces deux structures à bâtir, totalisant quelque 5100 mètres carrés, devront aussi être protégées. Toute la panoplie sécuritaire devra s'y retrouver.
«L'Assemblée nationale du Québec est le symbole de l'État du Québec et de ses institutions démocratiques», rappelle-t-on dans les appels d'offres. Composée de 125 députés élus, l'Assemblée nationale est l'élément central de la démocratie au Québec. C'est une institution fondamentale de l'État québécois.»
Ainsi, étant donné la nature de la besogne et le lieu hautement stratégique, on exigera que tous les professionnels et ouvriers assignés au dossier montrent patte blanche. «L'Assemblée nationale effectuera des vérifications afin de s'assurer de l'intégrité des ressources qui seront affectées au mandat, et ce, avant l'octroi du contrat», prévient-on dans le document consulté. Si un employé échoue à l'examen sécuritaire, le soumissionnaire gagnant disposera d'un maximum de 10 jours pour le remplacer sans quoi le contrat passera au suivant.
L'Assemblée nationale, c'est l'hôtel du Parlement construit entre 1877 et 1886, l'édifice Pamphile-Lemay (1910-1915), l'édifice Honoré-Mercier (1922-1925), l'édifice Jean-Antoine-Panet (1931-1932) et l'édifice André-Laurendeau (1935-1937).


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