Année après année, le gouvernement Charest déroute davantage de fonds fédéraux destinés à l'intégration des immigrants vers d'autres ministères que celui de l'Immigration.
Pour l'année en cours, le ministère québécois de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC) touchera en effet moins de 60 % - 111 M$ - des 188,3 M$ attendus d'Ottawa dans le cadre de l'Accord Canada-Québec sur l'immigration.
Le reste ira aux ministères de l'Éducation, de l'Emploi et de la Santé, nous a-t-on appris au MICC. La proportion d'argent que touche le MICC est d'ailleurs en baisse constante depuis l'arrivée du Parti libéral au pouvoir, en 2003-2004.
«Le premier ministre dit que l'immigration est un dossier majeur, mais le budget du Ministère ne cesse de décroître et, parallèlement, il y a de l'argent qui vient du fédéral qui n'est pas utilisé pour la francisation et l'intégration», dénonce le député péquiste Martin Lemay.
«Il y a certainement un manque de rigueur entre les objectifs du gouvernement et les sommes d'argent et la politique qu'il met réellement en action», a-t-il repris.
La ministre de l'Immigration, Yolande James, a soutenu que l'argent fédéral était versé au fonds consolidé du Québec et que c'était le Conseil du trésor qui avait la responsabilité de vérifier que les ministères dépensaient bel et bien l'argent pour l'intégration des immigrants.
«L'enquête faite en 2005 pour s'assurer que les fonds sont bien destinés à l'intégration des immigrants a montré que c'était le cas», a-t-elle assuré.
Le Journal de Montréal a demandé à voir cette enquête, mais le Conseil du trésor ne nous a transmis qu'un document où des montants datant de 2004-2005 sont indiqués à côté du nom du ministère, sans donner de précision sur les activités qui ont été financées. «Il n'y a pas d'enquête véritablement en 2005», a indiqué une porte-parole.
La députée adéquiste Catherine Morrissette dit avoir vécu le même problème. «On n'est pas capable de savoir si le gouvernement applique les sommes directement pour le bien-être des immigrants, dit-elle. On sait qu'il y en a à la Santé, à l'Éducation et à l'Emploi, [mais] ce qu'on ne sait pas, c'est ce qu'ils font avec cet argent-là.»
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