Allez faire un tour sur le site que le gouvernement du Canada consacre aux célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec: le Bureau du premier ministre et trois de ses ministres - Josée Verner, Jean-Pierre Blackburn et John Baird (Parcs Canada) - sortent les gros budgets pour s’inviter à la fête.
Comme les gens de Québec qui trouvent que le Canada en fait un peu trop en décorant le siège du ministère de l’Éducation d’une vaste fresque à l’image des 14 capitales du Canada, je commence à froncer les sourcils. Le ministère du Patrimoine s’achète-t-il le droit de faire la promotion du Canada tout au long de l’année 2008 dans la Vieille capitale? Ou profite-t-il de l’âge respectable de Québec - 400 ans - pour vieillir le Canada?
Stephen Harper le dit carrément: «Rares sont les villes nord-américaines qui peuvent célébrer un tel passé. C’est une date historique pour le Canada tout entier. C’est à partir de cette date que nous avons véritablement commencé à devenir ce que nous sommes aujourd’hui, car la fondation de Québec marque aussi la fondation de l’état canadien…» Cherchez l’erreur…
C’est vrai que l’âge vénérable de la ville de Québec permet au Canada de se distinguer dans l’ensemble du continent.
Mais ce n’est PAS vrai que le Canada a commencé, en 1608, à devenir ce qu’il est aujourd’hui. «Ce que nous sommes aujourd’hui», c’est-à-dire un pays anglophone et membre en règle du Commonwealth, ça cela remonte à 1759. Sans cette défaite, le Canada serait un pays francophone. D’ailleurs, les «Fêtes du centenaire» se poursuivent, pour le gouvernement fédéral, jusqu’en 2009, 250e anniversaire de la Conquête.
Enfin, la fondation de Québec ne marque PAS la fondation de l’État canadien: ça, je situerais plutôt cela en 1867. Tout comme, à mon avis, les États-Unis d’Amérique ont vraiment été fondés en 1776…
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