Au cours de la cérémonie à la mémoire des victimes du massacre à la mosquée de Québec, le premier ministre Trudeau a déclaré ceci : « Pourquoi le mot islamophobie nous met mal à l’aise ? [...] Nous avons peur de l’inconnu, de l’étranger. Il faut passer au-delà de cela, mes amis, pour reconnaître nos propres faiblesses en tant que Québécois, en tant que Canadiens. »
Justin Trudeau a fait remarquer aussi qu’en comparaison le mot homophobie ne fait pas problème. Ce qui signifierait qu’on reconnaît l’existence de l’homophobie, mais nierait celle de l’islamophobie.
Faut-il expliquer au premier ministre que le mot homophobie ne fait pas peur parce qu’aucun homosexuel, aucune milice homosexuelle ne tuent des gens, ne font sauter des bombes, ne foncent sur une foule au volant d’un camion, ne pénètrent dans les locaux d’un journal ou dans une salle de concert pour tuer des journalistes ou des spectateurs ? Les homosexuels ne cherchent pas à détruire un pays au nom de leur cause, ne veulent convertir personne et se réclament de la modernité et ses libertés.
Amalgame
Cet amalgame du premier ministre est plus qu’étrange. Car il devrait savoir que l’islamisme et son interprétation radicale du Coran posent problème et font peur. Le mot islamophobe désigne dans la bouche des islamistes tous ceux qui critiquent l’islam.
D’ailleurs, les musulmans n’échappent pas à la vindicte des fondamentalistes de l’islam. Chez nous, des musulmanes courageuses telles Fatima Houda-Pepin, Nadia El-Mabrouk et Djemila Benhabib se font elles-mêmes traiter d’islamophobes. Et parce qu’elles sont femmes, les islamistes les attaquent avec fureur et mépris. Ce sont des héroïnes québécoises devant qui on devrait s’incliner.
Il faut le répéter, nous avons raison de craindre l’islamisme puisque sa vision du monde est une menace quotidienne à nos valeurs et nos institutions. La charia qui triomphe dans toutes les théocraties musulmanes de la planète ne doit jamais trouver grâce dans nos démocraties laïques.
Cheval de Troie
L’islam radical est une régression sociale. La liberté de religion telle que la définit la Charte canadienne des droits et libertés ne peut devenir un cheval de Troie pour des revendications déstabilisantes qui plongent les citoyens dans la crainte. Et le risque de se faire étiqueter d’islamophobe ne doit bâillonner personne.
Il serait intolérable que l’islam puisse échapper aux critiques sévères qu’on applique au christianisme et au judaïsme dans notre société. Par ailleurs, qui ose dire que l’antisémitisme est inscrit dans la culture de l’islam, car il est inscrit dans le Coran ? Et tous les islamistes, non pas tous les musulmans, précisons-le, portent en eux la haine des juifs.
La montée de l’islamophobie chez nous est directement liée aux exactions perpétrées par les talibans, Al-Qaïda et Daech, et aux attentats commis par d’autres fous de Dieu. Nos politiciens ont une responsabilité de tenir des propos qui n’encouragent pas des déséquilibrés et des intolérants à franchir le pas vers la haine des musulmans. Mais ils ne doivent en aucun cas se laisser contaminer par la culpabilité et l’angélisme qui habitent Justin Trudeau.