On peut toujours se retirer de la politique mais la politique ne se retire jamais de la personne concernée. C’est, à n’en pas douter, ce qui arrive à Jean-Martin Aussant dans une sortie publiée dans le Devoir du 10 septembre sous le titre « Si j’étais militant péquiste ».
Un argumentaire articulé dans lequel on peut reconnaître aisément toute la verve et les convictions souverainistes profondes de l’ex-chef et fondateur d’Option nationale. Mais d’abord et avant un pied de nez aux prétendus candidats à la chefferie du PQ, notamment Bernard Drainville et Jean-François Lisée, sur leur démarche à l’arrière-goût étapiste du Québec à son indépendance.
« Retarder l’audace, c’est ne pas en avoir. Reporter une urgence, c’est ne pas la reconnaître. Je crois fermement que les convictions assumées peuvent encore faire gagner des élections. Il y a certes un niveau de difficulté beaucoup plus élevé à vouloir convaincre qu’à simplement identifier ce que les gens veulent entendre a priori. Dans le premier cas, c’est du leadership. Dans le deuxième, c’est avouer tristement qu’un robot-sondeur pourrait être le plus grand des chefs. »
En pleine période où la pré-course à la direction du PQ revêt des allures de course, nul doute que cette sortie de JMA aura des répercussions sur les assises du parti qui s’apprêtent à jeter les bases du congrès à la chefferie.
Toutefois, la question que soulève ce retour à la surface de JMA est la suivante : assisterons-nous à son retour en scène sur le « refondation » du PQ ? Et, jusqu’où est-il intéressé à briguer le rôle de chef de ce « nouveau » parti ? À mon point de vue, il est indéniable que l’implication d’un tel debater dans l’arène serait un atout inestimable pour l’avenir du PQ et du mouvement souverainiste québécois.
Par ailleurs, La dernière intention de l’exécutif du PQ d’imposer des « frais d’inscription dissuasifs » aux éventuels candidats à la course à la chefferie du parti dans le but de « dissuader des gens moins sérieux de faire la course » et de « ne pas assister à une multiplication de candidats » représente à mon sens un paradoxe et une discrimination dangereuse.
Une mesure qui risque d’éliminer des candidats « sérieux » pour des raisons économiques et qui pourraient apporter leur contribution aux débats de fonds dont a besoin le PQ. En effet, depuis quand mesure-t-on le « sérieux » d’un candidat au contenu de ses poches ?
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8 commentaires
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
17 septembre 2014Jean-Martin Aussant avait déjà sa tête faite sur l'indépendance du Québec en 2009: L'ABCD de l'indépendance http://www.youtube.com/watch?v=UlwdOycPiDw
Il démolissait sans difficulté les arguments fallacieux des fédéralistes qui visent notre élimination. Pourtant, ces conférences itinérantes n'étaient pas encouragées par Pauline Marois...et sa cour. Elles ont été discontinuées. Elle est partie, mais sa cour?... D'où la prudence de l'homme dans l'avenir de la cause!
Pierre Gouin Répondre
10 septembre 2014Dur à suivre ce marin qui a quitté le navire
Une chicane avec le gouvernement fédéral afin qu'il paie le Québec pour percevoir ses impôts à l'avenir, c'est de l'audace? Il faut plutôt expliquer qu'avec l'indépendance le Québec percevra et gardera tous les impôts.
Se lancer dans un débat sur la gratuité scolaire, c'est rassembleur ou suicidaire? Il faut plutôt expliquer que les économies générées par l'indépendance permettront d'améliorer les services publics et de faire des choix de société comme la gratuité scolaire
Le débat sur le mode de scrutin ne pourrait-il pas se faire au lendemain de l'indépendance? Si l'indépendance est la priorité et qu'on y croit, on ne divise pas les troupes en essayant de régler tous les problèmes de la société.
Si je ne parle pas du LIT, qui me semble équivalent à une élection référendaire, c'est que M. Aussant ne le mentionne pas dans sa dernière lettre.
M. Aussant suggère de virer l'équipage qui a fait naufrage. J'ose espérer qu'il ne se proposera pas comme capitaine et que M. Péladeau aura quelque chose de plus mobilisateur à mettre sur la table.
Archives de Vigile Répondre
10 septembre 2014Réaction de Jocelyn Desjardins du NMQ à la lettre de JMA: «Let's roll!»
François Ricard Répondre
10 septembre 2014Je connais des membres du PQ, des membres de QS, des membres de l'ON qui souhaitent ardemment cette "re-fondation" du PQ.Un renouveau où la base serait résolument impliquée.
Un PQ qui, dès élu, procéderait à son LIT: récupérer les LOIS qui régissent sa société; instituer un IMPÔT unique et gérer les TRAITÉS qui le touchent.
Un PQ qui, en consultation avec le peuple, élaborerait une constitution républicaine démocratique. Cette constitution serait alors soumise pour approbation par le peuple soit dans une élection référendaire soit par un référendum.
Des gens comme Péladeau et Aussant, avec l'appui des Hivon, Ouellet et Cloutier, ont l'envergure pour nous y conduire.
Archives de Vigile Répondre
10 septembre 2014La réaction des Députés du PQ à la lettre de JMA: Revient vite au bercail. On t'aime!
Quand JMA a quitté le PQ pour fonder ON, il avait sûrement sondé les coeurs avant de se lancer dans cette aventure. Il y en avait sans doute plusieurs à l'encourager à se lancer, et qu'on allait le supporter. Autrement, il aurait simplement rester assis sur ces deux mains, comme les autres. Ou il aurait démissionner du PQ, et quitter la politique.
Or, une fois le canot à la mer, pas un seul n'a voulu l'aider à ramer.
Maintenant, cette bande de faux-frères lui font les yeux doux. Je ne suis pas certain qu'il soit intéressé à travailler avec eux. Dans sa lettre, il leur répond ainsi: «Si j’étais militant péquiste, je souhaiterais aussi qu’on ne redonne pas au même équipage le Costa Concordia. Les naufrageurs «entourageux» seront toujours bienvenus comme passagers, mais pas trop près de la cabine du capitaine.»
Dans ces conditions, je serais très étonné qu'il se porte candidat à la chefferie.
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
10 septembre 2014Entre l’apparence et la réalité
Où est la logique pour un indépendantiste québécois qui travaille dans la City de Londres pour une multinationale financière des plus spéculatives qui soit ?
Cette logique n'est peut être autre que celle dont Morgan Stanley a fait ses preuves dans le domaine des finances spéculatives, d’achat de Dettes publiques et de gestion de portefeuilles privés dans des paradis fiscaux. Pour cette firme financière, comme tant d’autres, avoir des responsables politiques, peu importe la couleur idéologique, dans les structures de pouvoir des États, est capital en raison de l’intérêt de vouloir contrôler les bénéfices que rapporte le financement des déficits et des dettes publiques. Bref, une concaténation d’intérêts monétaires et de privatisations de sociétés d’État, telles que réalisées dans les pays dépossédés de leurs patrimoines économiques, plongés dans la ruine nationale et la misère collective.
JLPM
__________________
Note. Pour une brève information sur Morgan Stanley, consulter http://fr.wikipedia.org/wiki/Morgan_Stanley
Archives de Vigile Répondre
10 septembre 2014Il y a une dizaine de jours, une chroniqueure de la Presse prétendait que PKP avait discuté avec JMA au sujet de la chefferie. Je vois deux possibilités:
1- PKP invitait JMA à revenir, et se présenter à la chefferie.
2- PKP est intéressé, mais ne veut pas se mouiller maintenant. Pour "sentir le vent", il aurait convaincu JMA de publier cette lettre dans Le Devoir.
Dans un cas, comme dans l'autre, c'est une très bonne nouvelle.
Mario Boulet Répondre
10 septembre 2014Monsieur Marineau,
Il est dommage que vous supprimiez vos blogues. Je ne vois plus celui du 9 septembre.
La qualité d'un candidat à se présenter comme chef du Parti Québécois n'est pas lié à des raisons économiques. Comme je vous disais précédemment, les 9 candidats de la course à la chefferie de 2005, nous ont amené Monsieur André Boisclair comme chef du Parti Québécois. Nous nous sommes fiés sur l'image du personnage au lieu qu'à ses véritables idées.
C'est comme à l'intérieur de toute entreprise. Lorsqu'un poste est à combler, si l'entreprise reçoit 2000 curriculum vitae, il est bien malaisé de sélectionner le meilleur candidat que lorsqu'il n'y a qu'un nombre apprécié de bonnes candidatures. C'est pour cette raison, que les exigences requises pour cumuler un poste semblent effarantes. Les vrais bons candidats sauront quand même se présenter même s'ils n'ont pas toutes les exigences requises.
Simonac! Trouvez 35 000$ pour devenir chef du Parti Québécois n'est pas la mer à boire. On demande 2000 signatures dans au moins 9 régions. Ça vous n'en parlez pas. Il faut être déterminé pour devenir un chef. Quand on l'est, il devient aisé de trouver la somme requise.