Jean Charest doit songer à partir, dit Pauline Marois

La commission Bastarache a reçu l'agenda de Bellemare

PLQ de JJC - Confiscation de l'État


Robert Dutrisac Québec — La chef du Parti québécois, Pauline Marois, croit que le premier ministre Charest a tellement nui aux institutions de l'État qu'il doit «réfléchir à son avenir», une expression qu'avait employée la semaine dernière son leader parlementaire, Stéphane Bédard.
«M. Charest a beaucoup nui à nos institutions depuis quelque temps», a affirmé Pauline Marois en marge d'une conférence de presse tenue par la coalition contre le projet de loi 103.
«Je lui demande au moins d'y réfléchir [à sa démission], réfléchir à son avenir, réfléchir aux gestes qu'il a posés actuellement et qui nuisent profondément à l'image du Québec.»
La chef péquiste a dit comprendre que le comportement du gouvernement Charest ait pu inspirer l'article du magazine Maclean's, qui a titré que le Québec était la province la plus corrompue au Canada. Elle a cité les allégations de corruption et de collusion dans l'industrie de la construction, ainsi que les places en garderie accordées à des contributeurs libéraux. «On peut comprendre que de tels événements suscitent la réaction qu'on a vue dans Maclean's», a déclaré Mme Marois. Selon la chef péquiste, l'article est un «épiphénomène» qui est «lié à un comportement inacceptable de la part de notre gouvernement».
Lors de la période de questions à l'Assemblée nationale, l'opposition officielle s'est servie du témoignage de Chantal Landry, responsable des nominations au sein du cabinet du Jean Charest, à la commission Bastarache pour accabler le premier ministre. La porte-parole péquiste en matière de justice, Véronique Hivon, a accusé Jean Charest d'avoir «discrédité le processus de nomination des juges».
Le leader parlementaire adjoint de l'opposition officielle, Bertrand St-Arnaud, a accusé Jean Charest d'avoir donné deux versions différentes, l'une à la commission Bastarache, et l'autre, à l'Assemblée nationale. Devant la commission, Jean Charest a affirmé qu'il ne connaissait pas le processus qui était suivi avant son arrivée au pouvoir en 2003. En avril, le premier ministre affirmait en Chambre que les règles de nomination des juges n'avaient pas changé depuis 2003. «Or, cela est inexact. Il a changé le processus, il a perverti le processus de nomination des juges, notamment en y ajoutant les Post-it politiques de Mme Landry», a fait observer Bertrand St-Arnaud.
Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a préféré ne rien commenter, répétant qu'il fallait attendre le rapport de la commission Bastarache.
Bastarache veut savoir
La commission Bastarache entendra au moins un membre d'un ancien gouvernement du PQ afin de déterminer si le processus de nomination des juges a changé depuis l'arrivée des libéraux, a indiqué mardi le porte-parole de l'enquête publique, Guy Versailles.
M. Versailles a d'autre part indiqué que les procureurs de la commission ont reçu hier la disquette contenant l'agenda de l'ancien ministre de la Justice Marc Bellemare, qui couvre la période durant laquelle il soutient avoir été l'objet de pressions de collecteurs de fonds, au moment de nommer des juges.
Avant de déposer l'agenda, les procureurs doivent déterminer quels sont les passages pertinents pour le mandat de la commission. Les avocats de M. Bellemare ont soutenu lundi que le document contredirait le témoignage de
M. Charest, qui a soutenu n'avoir jamais rencontré M. Bellemare, le 2 septembre 2003, pour écouter ses plaintes au sujet des pressions des collecteurs de fonds Franco Fava et Charles Rondeau.
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Avec La Presse canadienne


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