Ainsi, un ancien cadre du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a avoué avoir reçu un pot-de-vin de 10 millions $ de la part de SNC-Lavalin afin de truquer l’appel d’offres pour la construction du super hôpital. Rappelons que ces 10 millions $ faisaient partie d’un méga pot-de-vin de 22,5 millions $ qui a été versé au grand patron du CUSM, Arthur Porter. DE LA FIERTÉ À LA HONTE Ce n’était pas censé être un fleuron du Québec, SNC-Lavalin ? Une entreprise dont on pouvait être fier ? Déception aussi envers Bombardier. Ça demande des milliards de dollars d’argent public, ça se plante, ça se donne de beaux gros bonis et de généreuses augmentations de salaire, ça fout des employés dehors à quelques jours de Noël, puis ça se tourne de nouveau vers le gouvernement pour demander d’autres millions. Bonjour le fleuron. Avec des « géants » comme ça, on est en business ! On est loin du petit inventeur sympathique qui se gossait des motoneiges dans son garage à Valcourt... Qu’une entreprise nous déçoive est une chose. Mais se faire trahir par des entreprises qu’on a couvées, accompagnées, aidées, aimées, admirées en est une autre... Me semble que ça fait encore plus mal. Que c’est encore plus injuste, inadmissible, inacceptable ! On regardait SNC-Lavalin et Bombardier, et on se disait, en se bombant le torse et en se pétant les bretelles : « Y a un peu de nous autres, là-dedans ! » Aujourd’hui, on voit leur logo et on regarde ailleurs. Comme si on lisait dans le journal que notre enfant venait de faire un vol de banque. UN AMI QUI TE FAIT LES POCHES Le stratagème mis sur pied par SNC-Lavalin pour décrocher le contrat du CUSM est la plus grande fraude de l’histoire du Canada, selon la commission Charbonneau. Merci, les amis ! Belle façon de remercier les contribuables québécois et canadiens qui vous ont aidés ! L’argent qu’on vous a donné au fil des ans n’était pas suffisant, il a fallu que vous nous fassiez les poches en plus. « Élève des cochons, ils vont venir chier sur ton perron », dit le proverbe. On se sent comme un bon samaritain qui a accueilli des sans-abri chez lui... et qui découvre sa maison saccagée en revenant du bureau. Disons que ça enlève le goût d’être généreux. « Chat échaudé craint l’eau froide », comme dit un autre proverbe. La prochaine fois qu’une entreprise va nous passer le chapeau, on va se garder une petite gêne. RIEN À PERDRE Combien de dollars on a donnés à GM pour sauver l’entreprise de la faillite en 2009 ? Des milliards de dollars. Neuf ans plus tard, ils tirent la plogue. Qui sait ? On est peut-être la risée du monde... « Allez faire des affaires au Canada, ils veulent tellement être big qu’ils vont vous dérouler le tapis rouge et vous donner tout ce que vous demandez. « Et si jamais vous vous plantez, vous n’avez qu’à faire votre valise et à retourner chez vous ! Vous n’avez rien à perdre... » Nos propres entreprises, que nous avons aidées, encouragées et soutenues, nous fourrent ! Pourquoi les entreprises étrangères ne le feraient-elles pas ?