Israël a annoncé mardi avoir abattu un avion de chasse syrien qui avait pénétré dans son espace, une version aussitôt démentie par Damas qui a affirmé que l’appareil menait des opérations contre des jihadistes dans le sud syrien.
Israël est sur le qui-vive depuis le lancement le 19 juin par le régime de Bachar al-Assad et ses alliés d’une offensive pour reprendre les zones rebelles dans les provinces méridionales de Deraa et de Qouneitra, qui borde la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël.
Jonathan Conricus, porte-parole de l’armée israélienne, a indiqué lors d’une conférence de presse téléphonique que l’avion, «un Sukhoi 22 ou 24», avait été «touché après avoir pénétré de 2 km» dans l’espace aérien contrôlé par Israël, dans le sud du plateau du Golan.
Dans un communiqué publié peu avant, l’armée avait précisé avoir tiré «des missiles Patriot en direction» de l’appareil et l’avoir «intercepté», terme qu’elle utilise pour dire que la cible a été abattue.
«L’avion s’est écrasé dans la partie sud du plateau du Golan syrien», a précisé Jonathan Conricus.
«De notre point de vue, l’incident est derrière nous. Cependant, nous restons bien sûr en alerte élevée», a-t-il ajouté, assurant que l’armée israélienne «tenait le régime syrien pour responsable de toute violation venant du côté syrien».
En Syrie, une source militaire citée par l’agence officielle Sana a assuré qu’Israël avait en fait tiré en direction d’un avion de chasse syrien qui menait des opérations contre les jihadistes dans le sud de la Syrie.
«Ennemi israélien»
Les forces du régime, qui ont réussi à reprendre la majorité des territoires du sud-ouest du pays aux rebelles, encerclent désormais un secteur tenu par le groupe État islamique (ÉI) à proximité du plateau du Golan et de la zone tampon démilitarisée entre les deux pays, créée un an après la guerre israélo-arabe de 1973.
Le régime de Damas accuse depuis longtemps Israël de soutenir l’ÉI et d’autres groupes d’opposition.
«L’ennemi israélien a confirmé avoir adopté des groupes armés terroristes, et a visé l’un de nos avions qui frappait leurs positions dans le secteur de Saïda (...) dans l’espace aérien syrien», a affirmé la source militaire, qui n’a pas précisé si l’avion avait été touché ou abattu.
Pays voisins, Israël et la Syrie n’ont jamais conclu de traité de paix.
Tout en veillant à ne pas être aspiré dans le conflit en Syrie, Israël a frappé à plusieurs reprises dans ce pays, notamment contre des positions du régime de Damas et de certains de ses alliés, le Hezbollah libanais et l’Iran.
L’État hébreu avait annoncé dimanche avoir procédé, à la demande de pays occidentaux, à l’évacuation vers la Jordanie de centaines de Casques blancs et de membres de leurs familles, bloqués dans le sud-ouest syrien face à l’avancée du régime.
Ces bénévoles sont devenus célèbres pour leurs opérations de secours dans les zones rebelles bombardées mais le régime de Bachar al-Assad et ses alliés les considèrent comme liés à des groupes jihadistes.
Le pouvoir syrien avait d’ailleurs fustigé ces évacuations menées par Israël comme une «opération criminelle».