Pour un programme de rapatriement des éparpillés

Inverser la tendance de l'exode des cerveaux

Le Québec a besoin de tous ses Québécois

Tribune libre


On ressent toujours des sentiments mitigés lorsqu'on apprend qu'un Québécois décide de s'installer ailleurs en raison du succès de sa carrière, que ce soit dans les affaires, la médecine, l'informatique, les arts, etc.

D'un côté, on est heureux et fiers que les choses aillent aussi bien pour lui et qu'il contribue au rayonnement du Québec à l'étranger; d'un autre, cela se solde comme une perte nette pour notre milieu.

Quelques cas précis qui me viennent à l'esprit:


Le pianiste virtuose Marc-André Hamelin, considéré comme l'un des plus grands de sa génération, s'est établi à Boston, a épousé un cantatrice américaine, et ne revient plus ici que pour donner quelques concerts par-ci, par-là. On peut supposer qu'il a acquis la nationalité américaine, ce que la plupart des expatriés cherchent à dissimuler ou à minimiser.

Source: http://www.marcandrehamelin.com/biography.php


Un autre grand pianiste renommé, Louis Lortie, est maintenant établi à Berlin en Allemagne, où il a fondé sa famille. On ne le voit plus qu'à l'occasion.

Source: http://www.imgartists.com/?page=artist&id=686&c=2

Des dizaines d'autres musiciens classiques moins connus font partie d'orchestres étrangers. Des Québécois du Cirque du Soleil sont installés à Las Vegas à demeure. Reviendront-ils jamais une fois les attaches établies? L'humoriste Anthony Kavanagh semble parfaitement adapté à la France où il vit désormais. Des médecins, des chercheurs quittent le Québec pour de meilleurs salaires ou conditions de travail.

Tous ces gens participent à la fuite des cerveaux alors qu'ils auraient pu contribuer à l'essor de notre propre société.


Le Moulin à images de Robert Lepage présenté au Vieux-port de Québec
Mais un Robert Lepage qui nous fait honneur à travers le monde a choisi de demeurer à Québec, sa ville natale, où son enracinement est profond. Cela démontre qu'on peut exercer un retentissement international tout en restant bien ancré dans son pays.

Peut-être aurions-nous besoin d'un programme de rapatriement proposant des conditions de retour intéressantes aux Québécois établis ailleurs afin de leur permettre de rentrer au bercail. Un second violon engagé par l'orchestre symphonique de Baltimore pourrait revenir jouer pour celui de Trois-Rivières. Un technicien travaillant dans une boîte d'animation informatique à Hollywood pourrait rejoindre les rangs d'une compagnie réputée de Montréal, et ainsi de suite.

La fuite des cerveaux est un problème qui affecte le Québec dans son potientiel à s'accomplir en tant que nation. Nos ressources humaines sont aussi précieuses que nos ressources naturelles, ne l'oublions pas.

Les partis officiels auraient avantage à se pencher sur la question et à proposer des mesures efficaces qui bénéficieront à l'ensemble de notre société.
Réjean Labrie, de Québec, capitale nationale.

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Réjean Labrie880 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 janvier 2011

    @Patriote
    Tellement vrai qu'on devrait faire des Francos-Canadiens nos premiers clients pour l'immigration. Pourtant il n'y a rien. Zéro cenne, zéro programme. On ouvre des bureaux d'immigration dans le fin fond de l'Afrique plutôt qu'à Moncton ou Sudbury.

    On devrait donner des bourses aux jeunes francos-Canadiens pour venir étudier ici. Or, non seulement on ne leur donne rien, mais on leur charge le gros tarif international alors que l'on permet à 7000 Français d'étudier au tarif québécois icite! Sans parler de toutes les grosses bourses de la Francophonie!
    Nos politiques d'immigration sont à refaire au complet. Ca fait 20 ans que je prêche dans le désert


    @M. Poulin
    On ne peut empêcher un Québécois d'aller vivre là où bon lui semble sur la planète, mais on peut essayer de rapatrier les bolés qui pourraient enrichir notre société, via des incitatifs et des programmes de rapatriement. Beaucoup de pays ont même des programmes pour leurs descendances

    http://en.wikipedia.org/wiki/Repatriation

    Repatriation laws
    Most countries in central and eastern Europe as well as Germany, Greece, Armenia, France, China, Japan, Norway, Finland, Philippines, Ireland, Turkey, and Israel have repatriation laws. This gives non-citizen foreigners who are part of the titular majority group the opportunity to immigrate and receive citizenship. Repatriation of their titular diaspora is practiced by most ethnic nation states. The most famous repatriation law is Israel's Law of Return.




  • Archives de Vigile Répondre

    1 janvier 2011

    Plamondon a choisi l'Irlande pour des raisons fiscales.
    Respectons son choix.
    Mais je serais gêné de le voir revenir parce que l'état irlandais fait faillite et ne pourrait plus assurer une retraite convenable avec des services médicaux.
    Comme nous sommes un peu mieux lotis (mais guère mieux) que l'Irlande, ce serait gênant. Déjà que je ne compte plus sur la survie du RRQ et que je n'ai toujours pas de médecin de famille.

  • Patrick Lavallée Répondre

    31 décembre 2010

    Dans ma propre famille, le portrait de mes cousins et cousines est assez désastreux : 3 au Canada anglais, 1 en France, 1 en Californie, 1 aux Émirats et 1 aux Pays-Bas. Et presque toutes ces personnes vivent désormais à perpétuité à l'étranger avec leurs enfants. Une calamité pour le Québec. Je reconnais leur liberté, mais nous devrions réfléchir collectivement à ce phénomène. Il ne s'agit pas seulement d'une «responsabilité étatique».
    Par ailleurs, pourquoi ne pas faire du recrutement d'immigrants francophones aux États-Unis où il y a un bassin important de descendants de Québécois et d'Acadiens ? Offrons-leur notre nationalité...
    Il faut sortir du cadre !

  • Raymond Poulin Répondre

    31 décembre 2010

    Rien n'oblige qui que ce soit à s'attacher à la patte du poêle de son lieu de naissance. La dimension collective est une chose, le choix individuel en est une autre. Sinon, la liberté ne veut plus rien dire. Je suis né Québécois et je ne m'imagine pas ailleurs, ce qui ne m'empêche pas de respecter le choix des autres. Qui sommes-nous pour en juger? La vie ne s'arrête pas au lieu de naissance.