La ville de San Francisco vient d’interdire la reconnaissance faciale sur son territoire. Il est urgent que notre gouvernement du fasse la même chose.
San Francisco est la capitale mondiale de d’informatique. C’est là qu’habitent les brillants esprits qui travaillent dans la Silicon Valley. Cette ville qui vit au rythme de l’industrie informatique vient de bannir les technologies de reconnaissance faciale.
Pourquoi ? Parce que ces technologies sont dangereuses pour la démocratie.
Connaître chaque personne
La reconnaissance faciale est cette technologie qui permet à l’aide de caméras de reconnaître les gens partout où ils vont. Grâce à elle, de puissants ordinateurs peuvent suivre à la trace n’importe qui dans la ville, colliger ses habitudes alimentaires, compiler ses achats, espionner ses comportements, connaître ses amis, établir ses opinions politiques, bref lire dans chaque personne comme dans un livre ouvert.
Pourquoi de grandes entreprises la veulent
Les grandes entreprises veulent que cette technologie soit implantée partout dans le monde. Elles pourraient ainsi construire un marketing à la carte pour chaque personne. Imaginez, grâce à cette technologie, vous quand vous entrerez dans un magasin, le vendeur saura à l’avance quels produits vous aimez, quel est votre pouvoir d’achat, quels arguments vous font acheter, etc. Sans compter que les métadonnées recueillies seront utilisées pour toutes sortes de choses, comme prévoir l’achalandage des commerces ou encore anticiper les ventes.
Les promoteurs de la reconnaissance faciale avancent que celle-ci augmente la sécurité dans les rues. Certes, mais à quel prix ?
Un prix social et politique exorbitant
La reconnaissance faciale permet aux policiers de cibler les citoyens comme elle le fait avec les plaques d’immatriculation des voitures. Elle donne accès à des applications sur des téléphones intelligents qui peuvent montrer sur un rayon de 500 mètres toutes les personnes potentiellement suspectes, ce qui transforme les communautés en une affreuse société de surveillance mutuelle entre les citoyens. Ces logiciels existent déjà en Chine.
Mais surtout, cette technologie pourrait permettre aux autorités politiques de surveiller tous les opposants. Une possibilité très réelle aux États-Unis, avec des dirigeants comme Donald Trump. Qui sait si un jour nous n'auront pas au Québec et au Canada des dirigeants aux tendances très autoritaires?
Agir maintenant
La reconnaissance faciale commence à être implantée au Québec. Elle est dangereuse et inutile dans la vie quotidienne. Elle a certainement sa place lors du passage de la douane dans les aéroports, mais son utilisation devrait être restreinte à ce genre de situations exceptionnelles.
Sinon, nous risquons un jour de faire comme la Chine et de transformer nos sociétés en un vaste système carcéral où les gens seront surveillés 7 jours sur 7, 24 heures par jour.
C’est le moment d’agir et de légiférer. Avant que cette technologie soit implantée partout. Avant que des leaders autoritaires arrivent au pouvoir. Avant que certains lobbies exercent trop de pressions sur nos élus.