Éducation

Initiative pédagogique gagnante

Lui

Tribune libre

Rares sont les occasions où notre système d’éducation fait la manchette à l’égard d’une expérience positive sur l’apprentissage des étudiants. Le secret de cette réussite? Un service de tutorat ouvert à tous et qui peut compter sur les services de tuteurs chevronnés. 

À titre d’exemple, Hugo Ducasse a terminé sa technique en Technologie de la géomatique mais il lui reste à réussir l’épreuve uniforme de français pour obtenir son diplôme. Après avoir échoué sept fois cette épreuve, il a confiance cette fois-ci d’y arriver grâce à l’encadrement de son tuteur, Mario Michaud, qui a enseigné le français dans une école secondaire pendant une trentaine d’années avant de se joindre au Centre d’aide à la réussite du Cégep Limoilou. Hugo aura bientôt terminé ses dix séances de tutorat et il fait maintenant deux fois moins de fautes de français qu’auparavant.

Un enseignement individualisé incarné par un professeur à la retraite expérimenté représente sans le moindre doute une recette gagnante. À mon avis, une telle démarche pédagogique se doit d’être étendue dans toutes les écoles secondaires et cégeps du Québec. Dans une période où la pénurie d’enseignants compétents fait rage dans les écoles du Québec et que les élèves à besoins particuliers augmentent sans cesse, les dirigeants des Centres de services scolaires du Québec doivent tout mettre en œuvre pour solliciter les enseignants retraités intéressés à se joindre à une telle expérience garante de succès pour les jeunes en difficulté qui en sont les premiers bénéficiaires.


Lui


Cheveux en embuscade

Le regard presque ailleurs

Près de la barricade

Il attend que vienne l’heure

Petit matin grisâtre

Dans le corridor noir

Aux allures de soir

Il est là acariâtre

Arrive le cerbère

De son affreux enfer

Il sort sa clé de fer

Sous son regard sévère

Lui aurait bien aimé

Un sourire sur ses lèvres

Lui aurait bien souhaité

Un bonjour sur ses lèvres

Suivent ses camarades

Le regard presque ailleurs

Les yeux pleins d’escapades

La cloche résonne l’heure

À la tâche le bourreau

Prisonniers au bureau

Sont là pour faire leur temps

Et du maître l’argent

La chamaille dans le cœur

La rancoeur en grisaille

Tel un tas de ferraille

Il arrive au bercail

Franchit la barricade

Cheveux en embuscade

La rancoeur en grisaille


Henri Marineau, Québec



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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    13 mai 2025

    13 mai 2025


    L’Éducation

    Bonjour M. Marineau,


    Désolé encore une fois; je ne peux partager votre encensement de la réussite à l’examen de français après sept échecs. Échouer 7 fois avant de réussir est certes un exemple de persévérance de la part d’un jeune étudiant, mais ça dénote aussi un sérieux échec du système d’Éducation dans sa globalité.


    Ils sont plutôt rares celles et ceux qui arrivent avec la matière et la discipline innées en leur personne : ça prend toujours un effort à l’apprentissage pour réussir et la pratique quasi quotidienne pour maîtriser un art quelconque.


    L’Éducation française publique au Québec présente des statistiques lamentables comparativement à l’Éducation anglaise publique et l’éducation au privé. Comment se fait-il que nous ne réagissions pas encore depuis toutes ces alarmes qui nous sonnent aux oreilles depuis quelques décennies? Non, ce n’est plus juste le «C’était mieux avant…» qui doit nous guider; ça prend un coup de barre sérieux et vrai pour faire croître notre réel désir de bien éduquer cette jeunesse abandonnée à elle-même. Elle sera certes encore déçue de ses «maîtres» ou ses «tuteurs» dans dix ans d’ici, si nous persistons à croire qu’il faut échouer 7 fois avant de réussir. La persévérance ne doit pas se voir dans la multitude des échecs pour finalement réussir : elle doit se voir dans la volonté de réussir maintenant et bien au lieu d’attendre un sauveur qui risque de ne plus être là ni vrai. 

    «Qui aime bien Éduque bien.» Voilà le mot d’ordre qui devrait animer nos éducateurs d’aujourd’hui et d’hier.


    J’ai connu de très bons professeurs comme j’en ai connu de très mauvais, des pitoyables, des personnes qui n’avaient tout simplement pas la vocation. Si l’état actuel de l’Éducation au Québec doit produire des humains qui échouent 7 fois avant de réussir, nous ne sommes pas loin d’avoir un état rempli d’incompétents, d’incapables, d’immatures, de non tuteurs qui savent tuteurer. 

    François Champoux, Trois-Rivières