La Catalogne est sous les projecteurs internationaux, qui attendent la prochaine étape du processus, après une consultation du 9 novembre qui a été un succès. A l'issue de deux conférences du président Mas et du leader de la gauche catalane, Oriol Junqueras, quel compromis pourrait être trouvé ?
La société civile catalane ne pardonnerait sans doute pas aux partis politiques indépendantistes une congélation du processus d'indépendance. Les deux mouvements citoyens ANC et Omnium Cultural on d'ailleurs appelé à l'unité après la présentation du plan vers l'indépendance du leader de gauche Oriol Junqueras, une semaine après celle du plan du président Artur Mas.
Elections plébiscitaires avec listes séparées: avantage Junqueras
Les deux leaders sont d'accord sur le fait que la prochaine étape passe par la tenue d'élections anticipées au Parlement de Catalogne sous une forme référendaire après la négative du gouvernement espagnol pour l'organisation d'un référendum à l'écossaise. Si Artur Mas s'est déclaré en faveur d'une candidature unique portée par tous les partis favorables à l'indépendance et intégrée pour moitié par des candidats de la société civile, Oriol Junqueras souhaite des listes séparées mais avec un intitulé commun de type "Liste pour l'indépendance" intégrant aussi des membres de la société civile. L'astuce d'Oriol Junqueras pourrait bien avoir l'avantage étant donné qu'elle aurait le mérite d'attirer plus de voix en faveur de l'indépendance et de régénérer les partis politiques par un apport de sang neuf dans les listes. Des listes séparées à l'intitulé commun, intégrées par des membres de la société civile semble le consensus possible.
Processus et négociation de l'indépendance: avantage Mas
Une fois la majorité absolue de députés en faveur de l'indépendance atteinte au Parlement, les deux leaders coïncident sur le fait de la nécessité de nommer un gouvernement d'unité nationale chargé de régler le quotidien, tout en assumant le processus d'indépendance. Cependant si Oriol Junqueras souhaite que ce gouvernement agisse immédiatement comme celui d'un pays indépendant avec l'aide d'une loi de transition juridique, Artur Mas souhaite entamer les négociations de scission avec l'Etat espagnol, si il faut avec une médiation externe. Artur Mas a ici l'avantage du réalisme politique, sachant qu'une scission "sèche" a peu de chance de se produire dans l'Europe actuelle, en plus des importantes difficultés juridiques et fiscales que supposeraient un tel plan. Il est probable que l'Union Européenne et les Etats-Unis forceront les négociations en cas de légitimité démocratique de l'indépendance, veillant à ce qu'aucun des deux pays ne finisse humilié à la fin du processus. Les 18 mois de négociation et de construction des structures d'Etat d'Artur Mas semblent indispensables.
Fin et validation du processus: l'inconnu
La fin du processus, c'est à dire l'exercice de la pleine souveraineté nationale pour la Catalogne dépendrait fortement de l'avancée des négociations, sans doute sous médiation internationale. La construction d'une constitution pour un Etat démocratique de l'Europe Occidentale candidat à rester au sein de l'Union Européenne ne laisse que peu de marge de manœuvre quant à son contenu et de difficultés quant à sa rédaction. Un référendum final approuvant une nouvelle constitution associé à des élections législatives ou des élections constituantes associé à un référendum postérieur pourrait dépendre au final de la volonté de construire un régime parlementaire ou présidentiel.
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