Il y a depuis peu une personne trans dans mon entourage, et je vis dans la peur continuelle de me tromper de genre en lui parlant. Que faire si ça arrive ?

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Un monde devenu cinglé : nous vivons désormais la Terreur transgenre


Bienvenue dans le monde moderne, là où on n’a plus à se souvenir du numéro de téléphone des gens, mais où il faut maintenant mémoriser le genre par lequel ils préfèrent être désignés.


Alexys Guay, par exemple, préfère le pronom « iel », contraction de « il » et de « elle ». On peut aussi simplement alterner entre les genres quand on parle d’Alexys. Alexys est donc coanimateur de l’émission TransRéalité à la radio communautaire CKIA et cofondatrice de l’organisme Divergenres. Voyez ? C’est pas mal le cas le plus complexe qu’on peut rencontrer, et ça se gère.


Pour la majorité des trans, tout reste une question de « il » ou de « elle ». Que faire quand on se trompe ? Alexys nous explique comment remédier à ce faux pas : « On le remarque, on fait preuve d’humilité, on s’excuse, on se reprend et on continue. Il faut éviter d’en faire tout un plat et de placer la personne trans qui n’a rien demandé au centre de l’attention. »



 


Vous vous sentez mal d’avoir mégenré quelqu’un ? Je comprends. La personne que vous avez mégenrée également. Mais cette culpabilité est à vous, et vous la gérerez dans le confort de votre for intérieur. N’assommez pas la personne trans avec ça.  


D’abord, ce n’est probablement pas la première fois que ça lui arrive cette semaine. Ou même aujourd’hui. Si chaque incident se transforme en conversation de 30 minutes, la vie devient lourde. Ensuite, ce n’est pas vous qui subissez la situation, c’est la personne mégenrée. Si elle doit vous réconforter, comme un piéton qui irait flatter les cheveux de l’automobiliste qui l’a presque écrasé en brûlant un feu rouge, ça ne va pas du tout.



Une personne que je connais depuis longtemps a récemment changé de sexe. Comment dois-je parler d’elle quand l’histoire se déroule avant le changement ?


On présente souvent les personnes trans comme étant « nées dans le mauvais corps ». Or, me disait Alexys, « ça n’a jamais été le corps, le problème, mais plutôt la manière de le désigner ». Maintenant que l’on connaît la bonne façon de désigner la personne, il ne reste plus qu’à l’appliquer rétroactivement.



 


Est-ce que ça donne des histoires étranges, où « Sylvie avait une belle grosse barbe » et où « Marc-André avait échappé du jus sur sa robe » ? Oui, mais on s’habitue.


Il en va de même pour le prénom : le nouveau remplace l’ancien. Demander à une personne trans comment elle s’appelait à sa naissance est d’ailleurs un faux pas à éviter. Ce prénom est souvent lié à des souvenirs pénibles, voire à des périodes suicidaires, et peut placer la personne dans un état de grande vulnérabilité. En plein milieu d’un 5 à 7, disons que c’est peu souhaitable.


Compliqué, tout ça ? Personnellement, je trouve ça encore plus facile que de devoir retenir les 10 chiffres d’un numéro de téléphone. 





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