Il fut un temps...

Tribune libre

Je me rappelle l'époque de mon adolescence. Le Québec et l'Occident en général ont bien changé depuis.
Il fut un temps où les valeurs les plus respectées étaient des valeurs de l'esprit. Les gens qui réfléchissaient étaient tenus en estime: les penseurs, les philosophes, les poètes etc...
Ce sont ces gens qui ont souvent été au départ des mouvements sociaux importants comme, entre autres, l'idéal souverainiste au Québec.
À cette époque, dans les années 1970, je croyais que la pensée allait prendre de plus en plus d'importance, que philosophes, poètes, artistes, allaient de plus en plus influencer notre société. Tout semblait aller dans cette direction. Et soudainement, il y a eu une rupture dans cette continuité.
Certains diront que cette rupture est arrivée avec la révolution conservatrice aux États-Unis et au Royaume-Uni avec monsieur Reagan et madame Thatcher.
Au Québec, ce courant conservateur n'a pas pris immédiatement au début des années 1980. Je dirais, comme d'autres l'ont déjà souligné d'ailleurs sur ce site, que l'événement-clé d'un retour au conservatisme au Québec a eu lieu à la suite du référendum de 1995.
On s'est mis à nous rabattre les oreilles avec la dette et les déficits autant à Québec qu'à Ottawa. Les médias-système se sont mis de la partie et ils ont délaissé les penseurs et les philosophes pour les économistes du système.
Par la suite, il semble qu'on ait décidé de diviser les Québécois francophones selon leur rang socio-économique par de la médisance sur les plus démunis entre autres.
Par la suite, on a comme inculqué à la population le culte des riches, de la richesse et de l'argent. Il n'y en avait que pour les entrepreneurs, les hommes d'affaires et les financiers qui sont devenus les seules références sociales valables. La crédibilité des penseurs et philosophes fut discréditée.
Et voilà où on en est présentement au Québec. Aux élections, chacun vote désormais strictement par rapport à sa situation personnelle; d'abord et avant tout pour protéger ses acquis et son statut social sans lien avec ses concitoyens ou avec un quelconque projet de société.
Le Québec a bien changé en peu de temps.


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2 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    20 septembre 2012

    @ Marcel Haché:
    Les 30 ans? On parle des dernières cohortes de la génération X, ceux nés entre environ 1965 et 1985.
    C'est la génération Y, celle de ceux nés entre 1986 et le milieu de la décennie 2000, qui a un problème; on vise cette génération qui se «parle» par «texto» ou message texte, sur téléphone cellulaire, même quand son interlocuteur est assis à une distance de moins de deux mètres.

  • Marcel Haché Répondre

    17 septembre 2012

    Toute l'amérique a bien changée en peu de temps,le temps qu'il a pris à toutes les technologies liées à l'information de s'emparer de tous les esprits.
    La multiplication des chaînes de télévision,par exemple,cela n'a pas servi la pensée ni la réflexion.Cela a plutôt servi de puissant support à l'envahissement totalitaire de la publicité.Le Québec n'y échappe pas.
    Tous ces changements, d'abord technologiques, déteignent sur la psychologie des individus,et les plus jeunes générations seront de moins en moins attirées par la réflexion, mais bien davantage par l'instantanéité du spectacle.
    Entre votre génération,qui me semble être la mienne,et la plus jeune, d'aujourd'hui, c'est qu'à l'égard du spectacle,par exemple,alors que la vôtre et la mienne appréciait ce qui était montré,celle d'aujourd'hui apprécie d'y participer.
    Une ancienne génération voulait voir.Une nouvelle veut être vue.Malgré tout,c'est quand même paradoxal que la génération des 30 ans aujourd'hui soit celle qui fournisse les intellectuels les plus intéressants.