Il faut être au moins deux pour se battre mais dans le cas de la guerre en Ukraine il est clair que c’est la Russie qui a attaqué et que l’Ukraine ne pouvait que réagir à cette attaque.
Cependant, compte tenu de la supériorité écrasante de l’armée russe, je crois, imbu de toute la naïveté d’un gérant d’estrade, que l’Ukraine aurait dû dire non à la guerre pour éviter les terribles malheurs qu’elle entraîne pour les populations. L’Ukraine aurait pu accepter les conditions posées, ce qui n’aurait probablement pas empêché la Russie de poursuivre l’occupation de tout le pays. La solution aurait alors été de miser sur une résistance armée clandestine qui aurait éventuellement rendu l’occupation russe coûteuse et inutile, et aussi sur les pressions commerciales et diplomatiques de la communauté internationale.
Cette opinion résulte directement de mon tempérament peu belliqueux et peu pressé. J’en suis arrivé à la même conclusion en réfléchissant à la possibilité que l’armée canadienne envahisse le Québec à la suite d’un référendum gagnant menant à l’indépendance. La meilleure option serait la résistance armée mais clandestine, sur plusieurs années, et je serais prêt à m’y engager. J’entends déjà certains militants me traiter de traître à la Patrie mais je me considère plutôt comme un pacifique pour qui la guerre ouverte est très rarement justifiée. Que devraient faire les terriens si la planète était envahie par des extra-terrestres dotés des armes de notre science-fiction, se battre jusqu’à l’extinction?
Je ne blâme pas les combattants ukrainiens qui écoutent leur instinct de défense du territoire et à qui on laisse croire à la victoire. Je blâme les puissances occidentales qui les poussent au combat.
On dirait que les Ukrainiens jouent dans un film catastrophe réalisé par Poutine mais selon un scénario écrit par les États-Unis et leus partenaires. Rodrigue Tremblay a bien démontré dans sa chronique du 2 mars sur Vigile comment la Russie a été poussée à la guerre. La décision des membres de l’OTAN de ne pas s’impliquer militairement dans le conflit est difficile à critiquer. D’un côté, des principes fondamentaux à défendre, de l’autre, le risque élevé d’une guerre mondiale, probablement nucléaire. Pour les dirigeants américains, les principes apparaissent secondaires. Normand Lester a rappelé dans les pages du Journal de Montréal (8 mars 2022) que les Américains invoquent encore la doctrine Monroe pour justifier leur non-respect du droit international et les atrocités qu’ils commettent dans les territoires qu’ils considèrent comme étant de leur zone d’influence. En toute logique ils doivent accepter que la Russie ait les mêmes droits dans une certaine zone, hors du territoire de l’OTAN évidemment. Quoi qu’il en soit, les pays de l’OTAN, ayant refusé de s’engager dans une guerre contre la Russie, auraient dû signifier clairement aux Ukrainiens qu’ils ne pouvaient pas les aider militairement et les laisser décider eux-mêmes de la meilleure stratégie pour faire face à l’attaque russe.
Pour ne pas perdre complètement la face, et pour des raisons stratégiques, par exemple ébranler le dictateur Poutine, ils ont choisi de fournir à l’Ukraine des quantités énormes de matériel militaire. Le seul résultat de cet appui mitigé est que plus de militaires et de civils seront tués avant la défaite inéluctable. Les appels à l’aide du président Zelensky ont même incité un grand nombre de volontaires étrangers à vouloir venir en grand nombre mourir avec eux. Le Président a sans doute supposé que l’OTAN finirait par s’impliquer totalement mais il a aussi subi l’influence des groupes d’extrême-droite qui vivent par et pour la guerre. Ces groupes d’extrême-droite, dont plusieurs ici nient l’existence, ont un pouvoir politique réel. Normand Lester a présenté dans le Journal de Montréal (28 janvier 2022) des études américaines qui révèlent que des militants néo-nazis avaient été entraînés par des experts envoyés par le Canada dans des écoles militaires du gouvernement ukrainien. Le président Zelensky n’est pas un pacifiste, il appelle à une troisième guerre mondiale, ce qui ne l’empêche pas de bénéficier d’une admiration pratiquement unanime dans le monde occidental. La guerre se vend bien.
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1 commentaire
Pierre Gouin Répondre
25 mars 2022La guerre me fait peur
On appelle la guerre. Rien ne va plus, le moment est venu. Il faut expier nos fautes, invoquer le feu du ciel. La maison du voisin brûle, le propriétaire distribue les torches, allumons tout le quartier. On a en assez des vaccins, il faut répandre le venin. On rappelle les guerres mondiales, les principes sacrés. Irak, Afghanistan, Kosovo, sous leur drapeau, qu’ils sont beaux les héros, morts ou vivants. On déterre Hitler pour juger Poutine, sans écouter les plaidoyers. Pas la peine, il ment, ce n’est pas comme nos politiciens d’Occident. On en a toléré des dictateurs et même supporter mais il faut au moins qu’ils soient utiles. Les dirigeants du monde libre sont surpris, ils regardaient ailleurs. Ils ont dit et disent encore non à la guerre. Si le peuple la réclamait, ils acquiesceraient. Les généraux sont prêts, ils salivent, aux aguets.
Les soldats russes déprimés et en manque de chars vont foudroyer l’Europe en chantant Back to USSR On montre à l’écran des images horribles, qu’on a pourtant vues ailleurs souvent et récemment. Cette fois c’est trop, il faut fermer les yeux et mettre en berne le cerveau, prendre la Russie d’assaut, peu importe les atrocités multipliées par cent, donner une leçon à ses méchants hors d’OTAN. Encore un petit effort pour forger l’opinion et la chair à canon va se dresser, demander d’aller au front. Peut-on rappeler qu’une guerre en Irak a été vendue aux américains avec des vidéos truquées.
Trudeau, drapé de beaux principes, assure à son ami Zelensky qu’on va le soutenir jusqu’au bout, c’est où le bout? Et où ira-il le Freelander, sans son puissant Big Brother? A-t-il compris que le scénario a déjà été écrit, quelque part dans un cirque aux États-Unis. Si Poutine, qui a tout commencé, comprenait comment on l’a piégé, il ordonnerait à ses troupes de se retirer et pourrait regarder, de l’autre côté, les alliés déculottés.
La bête est au pied du mur, si on la pousse encore elle va mordre. Quand on appelle la guerre elle vient et se répand activement, cette fois, radioactivement.