Réplique à M. Denis Vaugeois

Il faudrait briser un des mythes les plus tenaces

Tribune libre - 2007

Réplique à M. Denis Vaugeois en soutien de son analyse
[M. Denis Vaugeois->5836]
Voici une analyse politique qui survient à point nommé! Je suis
entièrement d’accord avec elle. La ville de Québec n’a rien de bien
mystérieux. Et pour expliquer que le feu de brousse s’est répandu dans
plusieurs régions jusque dans la banlieue de Montréal, j’ajoute
l’explication suivante. Afin de financer les éléments indispensables à la
survie des programmes sociaux, le Parti Québécois, en plus d’endetter les
générations futures, a sacrifié les jeunes des années de 1980 qui entraient
sur le marché du travail en initiant des politiques restrictives mal
ciblées.
Lorsque l’on analyse l’évolution des revenus de ces cohortes
d’âge, il est facile de constater une évolution à peu près nulle des
revenus en terme réel au moins au cours des dix premières années de leur
vie active. Ces jeunes Québécois ont connu, plus que les précédentes
cohortes, des périodes de chômage, du travail précaire et mal rémunéré, et
souvent la possibilité d’emplois seulement en région éloignée. Tout cela
pendant que les plus âgés se préoccupaient de sauver leurs acquis avec
l’aide des syndicats qui agissaient en partenariat avec le gouvernement et
ses politiques restrictives. D’où les clauses orphelines tant décriées qui
se sont étendues jusque dans le secteur privé. Pas étonnant que le taux de
la natalité au Québec ait baissé durant cette période pour se situer parmi
les plus bas en occident. Ces cohortes, ce sont aujourd’hui les personnes
qui forment le coeur de l’électorat qui vient de s’exprimer.
Vous dites en conclusion :
« Le PQ gagnera la prochaine élection si son chef, quel qu’il soit, sait
écouter les gens, s’il sait leur parler, leur rappeler le sens des
responsabilités et les inciter au partage. S’il leur parle non de
référendum, mais de souveraineté. Surtout, s’il renoue avec une approche
identitaire.»
Permettez une précision importante sur le sens des responsabilités. Le
Parti Québécois doit d’abord assumer les siennes. Défendre la
social-démocratie, c’est insister sur la nécessité de son financement
public. C’est dénoncer l’absurdité de la politique du Parti Libéral qui
a tenté de trouver ce financement dans le secteur privé sans lui donner les
privilèges normalement associés à cette participation. C’est avoir le
courage de dire les choses simplement : seule une hausse des contributions
fiscales peut assurer la pérennité de nos grands programmes sociaux et ses
objectifs de partage et d’équité. L’Ontario y est venue avec un
impôt-santé.
Mais il faudrait briser un des mythes les plus tenaces que les
partis politiques du Québec ont créé de toute pièce. Celui qui affirme
comme une litote que « les Québécois sont trop taxés» Ce n’est pas vrai si
on fait le rapport qualité-prix des services publics québécois par rapport
à ceux offerts dans les juridictions voisines. Les Québécois se sont dotés
d’une cadillac mais, par pur opportunisme électoral, le Parti Québécois
les encourage tout autant que les autres principaux partis à penser qu’il
en coûte trop cher pour la faire fonctionner convenablement et assurer son
développement. D’où le cul de sac que la population perçoit et son ras-le-bol. Et pour le vent de droite qui se lève!
Gilles Laterrìère
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/spip/) --


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1 commentaire

  • Christian Charron Répondre

    9 avril 2007

    Je suis tanné d'entendre les gens parler de l'ADQ et de Mario Dumont en référant à la droite, et même à l'extrême-droite. Avez-vous lu le livre que Dumont a écrit, avez-vous lu le programme de l'ADQ ?
    Dumont veut implanter un système de santé mixte, en s'inspirant de celui qui existe en France, pas celui des Américains. En fait, il veut juste que le système donne des RÉ-SUL-TATS, au lieu de défendre des principes à tout prix. Le PQ et le PLQ ont eu vingt ans pour faire leurs preuves, pour démontrer que le système actuel, gratuit, public et universel, peut donner des résultats, et ça ne fonctionne pas.
    Les partis politiques et les grands médias ont associé Dumont à la droite, pour le tasser, et maintenant tout le monde a une perception altérée de la réalité. Informez-vous avant de juger, avant de vous faire manipuler par la presse et le PQ et le PLQ. Ce n'est pas que je veuille défendre totalement la vision de Dumont, mais je suis tanné des conclusions rapides basées sur de la désinformation.