Tout observateur attentif ne peut que conclure que l’avenir du
Québec est celui d’un pays indépendant parce que le statut de
province à neuf contre un est un risque inacceptable. Pourquoi?
Comment? Voilà la quête de ce texte.
*
Il s’avère très difficile pour un Canadien anglais de
comprendre le Québec. Le fait est qu’ils ne nous ont jamais
compris sauf peut-être Joe Clark et Brian Mulroney… que le
Canada s’est empressé de rejeter.
Demandons-nous pourquoi les artistes canadiens (de même
les Québécois anglophones) font d’heureuses carrières au
Québec? Et les gens d’affaires anglophones? Et les scientifiques
anglophones? Et les sportifs anglophones? Pourquoi, alors que
jamais les Québécois francophones ne peuvent se faire valoir
dans les autres provinces canadiennes? Ou se font huer à
Toronto, jusqu’à l’Ô Canada si chanté en français?
Ce ne s’explique certainement pas par le manque de talent. À
preuve, Félix et Céline, pour ne nommer que ces deux-là, ont été
reconnus, ont réussi et se sont réalisés dans bien d’autres pays,
mais jamais dans les autres provinces. Pourquoi? (Et dans le cas
de Céline, pas pour ne pas avoir essayé.)
Pourquoi les Anglo-québécois ont-ils droit, en leur langue, à
l’école de la prématernelle à l’université, aux soins médicaux
tous azimuts, à la défense légale et tout et tout pendant que les
Franco-canadiens n’ont rien de tout ça; ou si peu et si
chichement?
Et pourquoi le B’nai Brit, ce puissant organisme de défense
des Juifs, ne manque-t-il jamais une occasion d’accuser les
Québécois et les Québécoises de racisme, de nazisme ou
d’antisémitisme alors que depuis toujours, c’est au Québec que
les Juifs reçoivent le meilleur traitement au Canada, voire de
l’Empire britannique? Il n’y a qu’à penser aux Hart qui faisaient la
pluie et le beau temps dans la région de Trois-Rivières après la
Conquête, à la première loi de l’Empire, en 1832, qui, accordait
aux Juifs l’égalité politique grâce à Papineau, dont ils se piquaient
d’être un adversaire politique parce que Québécois. De penser
encore aux Bronfman qui ont dû déménager au Québec dans les
années 1920 et 1930 parce que le Manitoba et l’Ontario leur étaient
trop hostiles. Et le Québec a fait leur fortune. Pensons encore que
le citoyen le plus riche du Québec, c’est un Juif. (Ce n’est pas en
Israël qu’un Québécois pourrait jouir d’un millième de la
réciprocité de ces avantages.)
On le constate, dans le plus meilleur pays au monde, pour ne
prendre que les dernières nouvelles, celles du 21e siècle :
*Les élections se gagnent avec des appels trompeurs
*Les drogués sont maires à Toronto ou aspirants premier ministre
à Ottawa
*Les sénateurs sont des voleurs et autres « bad behavior », mais
donneurs de leçons aux Québécois
*Tout le monde doit payer la taxe cachère (occulte) sur les
aliments
*La croisade anti-Québec à 10 contre un n’arrête jamais
*Les députés fédéraux pratiquent l’évasion fiscale
-La double juridiction Québec-Ottawa entraîne, par son floue, des
coûts supérieurs de plusieurs milliards de dollars
*Les soldats canadiens ne peuvent défendre les Québécois en
français
*Les Anglais se plaignent d’être maltraités par les Québécois!!!
Jusques à quand, le temps du deux poids, deux mesures qui
dure depuis la Conquête? Jusques à quand le temps du mépris?
Jusques à quand les Québécois accepteront-ils ces affronts à leur
dignité dans ce « plus meilleur pays au monde »?
Quand les historiens ne comprennent pas leur histoire, que ce
soit par incompétence ou parce qu’annexés à une idéologie
perverse qui censure la vérité, il est grand temps de rouvrir le
livre des données de l’expérience authentique d’un peuple pour
mettre à niveau les connaissances de son vécu.
Ne nous payons pas de mots. Comme le Dr Laurin disait que la
meilleure protection de la Loi 101, c’est la souveraineté. De
même, notre revendication essentielle, c’est la liberté.
L’indépendance politique seule nous remettra en main notre
économie, et partant, notre culture et notre vie.
Pour faire un succès de son expérience historique, le Québec
doit à la fois reconnaître ses problèmes et vouloir les résoudre.
Le fait est que dans « le plus meilleur pays au monde », la
majorité anglaise nous barre et nous exclue systématiquement.
En hypocrite. À coup de non-dit et d’euphémismes. Nous,
Québécois, sommes condamnés à être les seuls à être généreux
et ouverts. Les seuls à faire les frais du bilinguisme, par exemple.
Il est grand temps de le dire, de le crier. Finies les courbettes
des élites colonisées traditionnelles. Finies aussi les mièvreries
des grands stratèges du Québec libre qui ne mènent nulle part! Il
faut repartir à zéro. Et du bon pied, cette fois.
Concentrons-nous sur l’essentiel, la vie. Notre vie.
Individuelle et collective qui rend l’individuelle possible.
Arrêtons de réagir. Ça fait colonisé. Agissons en chef. En
maîtres chez nous.
****************************************************
« Le colonisé intègre en lui-même le personnage du colonisateur, et c’est cette partie de sa propre psyché qui devient en lui le modèle de la réussite et de la puissance. En d’autres termes, le colonisé déteste le colonisateur, mais aspire à être comme lui. Voilà précisément une des définitions de l’aliénation. »
Christian Maltais
****************************************************
Soyons audacieusement visionnaires dans l’affirmation de la
cause du Québec. À la manière de René Lévesque, ayons la
volonté optimiste. Avec humour, magnifions notre ironie en
posant de façon nouvelle et satisfaisante de notre point de vue, le
problème des relations Québec-Canada (et Québec-monde). Ne
nous laissons plus aveugler par notre amour des Anglais… ou, à la
vérité, par la peur qu’ils veulent nous coller.
En passant, amis patriotes, disons la vérité. C’est la chose qui
choque le plus les colonisés et leurs maîtres qui croient que
l’armée et la terreur ramèneront la loi et l’ordre, comme en 1837,
en 1885, en 1917, en 1942, en 1970. C’est pourquoi il faut
apprendre à ne plus être gênés d’être Québécois. Ici et ailleurs,
combattre les intimidations des bullies et médias anglais, même
leurs Air Canada, leurs Musées royaux de l’Ontario, etc.
*
L’opinion fédéraliste toujours négative envers le Québec s’est
montrée claire au référendum de 1995, tout le monde s’en
souvient. À travers le monde, la France était prête à nous
appuyer. Et d’autres pays se montraient sympathiques à notre
cause. Mais au cours d’un voyage que Jean Chrétien, premier
ministre du Canada, a effectué quelques semaines plus tard, il a
recueilli, selon Michel Vastel (Chrétien, p. 218), ce mot de
l’Égyptien Boutros Boutros Ghali, le secrétaire général de l’ONU :
« Si vous acceptez des sécessions aussi facilement que cela, il va
y avoir 500 nouveaux États… ».
Ce mot de l’Égyptien peut être interprété ainsi : le monde a
les yeux rivés sur le Québec et attend, et espère.
Que le monde entier le sache : au Québec, c’est en français
que ça se passe. Osons vivre comme des chefs! En peuple fort
que nous sommes.
*
C’est bien connu, la ruling class nous l’a assez répété, la
liberté d’opinion est dangereuse. Mais il faut chasser les non-dits
trop pudiques qui ne révèlent que censure à notre détriment.
Concentrons-nous sur l’essentiel, notre vie. Se disperser ne mène
à rien de plus que la division pour régner qui nous est imposée de
l’extérieur depuis trop longtemps.
Par exemple, la propagande fédérale nous a enfoncé dans la
gorge qu’il vaut mieux, pour quelqu’un cultivant l’ambition d’être
publié, non pas de rechercher plus d’originalité dans la pensée ou
dans le style, mais ajuster sa rhétorique sur celle de la doctrine
présentée par Durham qui a voulu placer le Québec sur le côté
lugubre de la démocratie. Moi, je refuse le venin de ce raciste
impérialiste dépassé. Moi, et je ne suis pas le seul, je dis :
résistons. La liberté d’opinion vaut mieux que les quelques
misères dont ceux qui s’érigent nos juges peuvent nous frapper.
Fini aussi le ronron des vieux stratèges du Québec libre.
Ne niaisons plus sur la puck.
Québécois, Québécoises, ne nous en laissons plus imposer par
ceux qui nous répètent pour nous laver le cerveau que nous
sommes petits, en retard, nés pour un p’tit pain… Et toute cette
sempiternelle litanie trop connue… Penses-y! Tu manques
toujours d’argent? Alors, pourquoi payer des taxes en double? Je
ne peux croire que tu aimes ça…
Nous valons mieux que ce que la propagande fédérale dit de
nous ou veut nous apprendre à penser.
Soyons nous-mêmes. Rien que nous-mêmes.
VIVE LE QUÉBEC LIBRE!
Assez de vivre en colonisé
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
23 septembre 2013Jacques Dubreuil:''Monsieur Pierre Bourassa. En tout respect, je crois que votre vision (« biaisé ») témoigne d’un point de vue canadien. Alors je vous le demande, pourquoi ne pas prendre l’habitude d’analyser la situation avec un oeil québécois ? ''
Justement,c'est le piège à éviter que d'oublier le point de vue canadien tant que nous serons encore une des dix provinces.L'histoire nous enseignes de quels coups fourrés ils sont capables.
Alors oui pour le contact avec notre source identitaire mais non à l'aveuglement naïf qui croit en la bonne foi de nos adversaires d'en face.Parlez-en à Bernard Landry lors de sa défaite au débat des chefs face à Jean Charest .Le livre de Robin Philpot,le Référendum Volé,est un excellent instrument pour affiner nos tactiques à la lumière de ce qui ne se dit jamais dans les ''mainstream medias'' mais qui y est exposé.
Jacques Dubreuil Répondre
23 septembre 2013Monsieur Pierre Bourassa. En tout respect, je crois que votre vision (« biaisé ») témoigne d'un point de vue canadien. Alors je vous le demande, pourquoi ne pas prendre l'habitude d'analyser la situation avec un oeil québécois?
Archives de Vigile Répondre
22 septembre 2013''Tout observateur attentif ne peut que conclure que l’avenir du
Québec est celui d’un pays indépendant ''
Cette prémisse est biaisée.Devrait également s'écrire:
Beaucoup d ''observateurs''sont convaincus qu'un Québec indépendant nuirait au Canada.
En 1995 vous souvenez-vous de Jean Chrétien qui lâchait son:''que voulez-vous,nous sommes en guerre.''
En 1980-1982 Trudeau et sa ''constitution''(Frédéric Bastien)
en 1970,Trudeau-Bourassa-Drapeau,l'armée,la GRC,l'agent Samson etc?
Si un jour vous vous sentez seul,ne craignez rien,nous ne sommes pas seuls...
Serge Jean Répondre
22 septembre 2013Oui, soyons nous-mêmes en nous-mêmes; là est la maison de notre pays. J'ai aimé le beau vent du nord dans vos cheveux; un texte d'eau vive. Merci
Serge Jean
Archives de Vigile Répondre
22 septembre 2013Monsieur Dubreuil
Tant que les Québécois ne connaîtront pas leur histoire à fond; les évènements que vous nous citez dans votre excellent texte se répéteront à nouveau. Ce que nous voulons fuir consciemment nous rattrape toujours inconsciemment par en arrière. L'urgence actuelle, c'est l'indépendance!
André Gignac 22/9/13