En lisant Le Journal d’hier, j’ai cru que l’on tentait de nous passer un poisson d’avril.
Se peut-il qu’en 2015 un avocat soit convoqué devant le Conseil de discipline du Barreau pour avoir demandé à une juge la traduction d’une décision rendue en anglais au Québec?
Se peut-il qu’une juge rende ses décisions qu’en anglais au Québec en 2015?
Peut-on croire que l’avocat Frédéric Allali devra répondre à un chef de «défaut de soutenir l’autorité des tribunaux» pour avoir demandé la traduction en français d’un jugement?
Non, ce n’est pas un poisson d’avril, mais cette juge et les membres du Conseil de discipline du Barreau prennent les Québécois pour des poissons et se comportent en véritables laquais incapables de «soutenir notre langue publique commune».
Ces bouffons en toges savent-ils que les lois de l’Assemblée nationale doivent être publiées en français et en anglais? Ne comprennent-ils pas que les tribunaux devraient exiger que les jugements soient également publiés dans les deux langues?
« Read white »
Dans le code de déontologie du Barreau, il est exigé que tout avocat doit «servir la justice». Les membres du Conseil de discipline se rendent-ils compte que c’est mal servir la justice que de la rendre uniquement dans une langue qui n’est pas celle de la majorité? Ces «honorables» juristes peuvent-ils comprendre que le «speak white», c’est fini et que le «read white» est aussi insultant?
Les savants disciples de Thémis qui siègent au Conseil de discipline réalisent-ils qu’ils nuisent grandement à leurs confrères francophones du reste du Canada qui se battent courageusement depuis des années pour que la langue française soit respectée devant les tribunaux?
Quel exemple donnent-ils à tous ceux qui arrivent au Québec? N’envoient-ils pas le message qu’il est peu important de parler français puisque d’honorables juristes francophones réprimandent un des leurs qui osent demander que la justice soit rendue en français au Québec?
Qui a porté plainte ?
Je demande au juge en chef de la Cour supérieure du Québec, François Rolland, et aux membres du Conseil de nous dire qui a porté plainte, car si la justice doit être aveugle, on ne doit pas imposer la cécité aux citoyens.
L’aplaventrisme n’est pas une qualité
J’espère que les membres du Conseil de discipline reviendront sur terre, sur la terre québécoise, et qu’ils ajusteront la pratique de la justice à notre époque, c’est-à-dire celle qui prévaut au Québec depuis la Révolution tranquille. On dit souvent que les lois sont en retard sur la réalité, mais dans le cas qui nous concerne, ce sont les membres du Conseil de discipline qui vivent à une autre époque, celle des Canadiens français nés pour un petit pain qui devaient souvent renoncer à leur langue pour pouvoir travailler.
Il est encore temps pour ces «honorables juristes» de rétablir les choses en se tenant debout. S’ils ne le font pas, l’on saura qu’ils cachent des rotules égratignées sous leurs toges à force de marcher à genoux.
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