Bellavance, Joël-Denis - Montebello - Le premier ministre Stephen Harper a envoyé paître des fonctionnaires américains qui ont tenté de profiter de la tenue du sommet de Montebello pour sournoisement forcer le gouvernement canadien à abandonner son système de gestion de l'offre en agriculture.
Selon des informations obtenues par La Presse, hier, des fonctionnaires américains ont discrètement glissé quelques paragraphes sur la gestion de l'offre dans la première ébauche du communiqué final de la rencontre au sommet entre M. Harper, le président des États-Unis George W. Bush et le président du Mexique Felipe Calderon.
Ces paragraphes auraient eu pour effet d'édulcorer la position que défend le Canada sur cette question devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
En relisant le texte du communiqué, le premier ministre Harper a piqué une sainte colère et exigé le retrait immédiat de ces passages. Après des pourparlers entre les hauts fonctionnaires des trois pays, les Américains ont finalement cédé à la demande de M. Harper.
"Ils ont exercé pas mal de pressions qui auraient eu pour effet de diluer la position canadienne sur la gestion de l'offre. Mais M. Harper n'a pas apprécié ce geste. La position du gouvernement du Canada sur la gestion de l'offre est claire. Nous l'appuyons fermement et nous allons continuer de l'appuyer", a affirmé hier soir un haut fonctionnaire bien au fait du dossier.
Les agriculteurs québécois tiennent mordicus au système de gestion de l'offre, qui leur garantit le prix des produits comme les oeufs, la volaille et le lait, et régit la qualité et la quantité de ces produits.
Le Canada subit des pressions de certains partenaires commerciaux qui souhaiteraient qu'il mette fin à ce système. Selon l'Union des producteurs agricoles, plusieurs fermes québécoises seraient menacées si l'OMC empêchait le Canada de maintenir son système de gestion de l'offre.
En avril, un document rendu public par le président des négociations agricoles au sein de l'OMC, Crawford Falconer, a semé la l'inquiétude au Québec, puisque l'organisation envisage d'importantes baisses de tarifs douaniers qui ouvriraient les frontières du Québec et du Canada aux importations étrangères de volaille, de lait et d'oeufs, et menaceraient en conséquence les producteurs québécois.
Le ministère québécois de l'Agriculture évalue que 61 000 emplois au Québec dépendent directement ou indirectement de la production laitière, 10 500 de la production de volaille et 1000 de la production d'oeufs. On produit annuellement au Québec 90 millions de douzaines d'oeufs, 2,8 milliards de litres de lait et 300 millions de kilos de volaille, principalement du poulet mais aussi du dindon.
Harper se fâche au sujet de l'agriculture
Le Canada subit des pressions de certains partenaires commerciaux qui souhaiteraient qu'il mette fin à ce système.
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