par Norman Delisle
Le gouvernement conservateur de Stephen Harper est «buté, aveuglé par son idéologie de droite et insensible aux intérêts du Québec», a accusé jeudi le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.
Devant quelques centaines d'étudiants réunis à l'Université Laval, le chef bloquiste a dressé un bilan sévère des huit premiers mois du gouvernement conservateur.
Dans le dossier de l'environnement, le gouvernement Harper a refusé de respecter les engagements du Canada face au Protocole de Kyoto. «Stephen Harper a choisi de défendre les intérêts des pétrolières», a accusé M. Duceppe. Or ces entreprises sont situées en Alberta, une province responsable de 40 pour cent des émissions de gaz à effet de serre, a noté le chef bloquiste. Québec est puni même s'il ne produit que 8 pour cent des gaz émis au Canada, a-t-il ajouté.
En matière de justice, le gouvernement Harper «a décidé de mettre plus de gens en prison tout en laissant circuler plus d'armes à feu», a noté M. Duceppe. Les conservateurs veulent même traîner des enfants de 10 ans devant les tribunaux, ce que M. Duceppe appelle ironiquement «la clause Pampers».
Le gouvernement fédéral a réduit les subventions aux groupes de femmes, aux musées, mais pas aux entreprises pétrolières, a-t-il dit. «Ils ont même 10 000 fonctionnaires au ministère de la Santé alors qu'ils n'administrent aucun hôpital»,
a également soutenu le chef bloquiste.
La politique étrangère des conservateurs, tant au Liban qu'en Afghanistan, est inacceptable, juge le chef du Bloc québécois. «Israël a le droit de répliquer aux attaques du Hezbollah, mais de façon modérée», a dit M. Duceppe. En Afghanistan, l'intervention canadienne devrait contenir un volet humanitaire et non seulement militaire.
M. Duceppe a accueilli les applaudissements des étudiants en prônant la nécessité d'une intervention au Darfour, où sont décédés plusieurs dizaines de milliers de personnes dans ce qui a été assimilé à un génocide.
Enfin, le chef bloquiste s'est moqué des interventions de la dizaine de députés conservateurs que M. Harper a fait élire au Québec en janvier dernier. «Ce ne sont que des figurants dans une machine conservatrice dirigée de l'ouest canadien. Ils ont tous été incapables de reconnaître l'existence de la nation québécoise le 24 juin dernier», a-t-il rappelé.
«La seule solution, c'est de faire du Québec un pays. Je n'ai rien contre le Canada, mais nous sommes différents. Le Québec et le Canada s'empêchent mutuellement d'évoluer», a conclu M. Duceppe.
Selon Gilles Duceppe
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