À l’issue d’une tournée réalisée dans près d’une vingtaine d’écoles cet automne, qui lui a permis de rencontrer environ 500 élèves, la commission spéciale sur les impacts des écrans chez les jeunes en arrive à la conclusion qu’une majorité d’élèves sont en faveur de l’interdiction complète du cellulaire à l’école, y compris pendant les pauses et la période du dîner.
Un résultat qui peut paraître étonnant si l’on tient compte des commentaires des analystes sur la dépendance des ados aux diverses applications des médias sociaux. «Les jeunes, ce qu’ils nous disent, c’est qu’ils désirent être encadrés puisqu’ils sont bien au fait des risques associés à l’utilisation des écrans», affirme la députée caquiste Amélie Dionne, qui préside les travaux de cette commission transpartisane. Et, de surcroît, les élèves se réjouissent de pouvoir faire plusieurs autres activités à l’extérieur des heures de cours.«C’est une mesure qui leur permet de faire autre chose qu’être sur les écrans», argue la présidente de la commission.
Dans la mesure où l’école incarne notamment un milieu propice à la socialisation, il est réconfortant de constater ce détachement des jeunes à l’égard du cellulaire qui, de toute évidence, les enveloppe inexorablement dans un carcan anti-productif. Le cellulaire est officiellement interdit en classe depuis le 1er janvier 2024, à la suite d’une directive ministérielle. Dans l’hypothèse où l’interdiction du cellulaire à l’école serait sanctionnée par le ministre de l’Éducation, les écoles secondaires du Québec franchiraient un pas de géant dans la qualité de vie autant des intervenants que celle des adolescents.
Dans un contexte où les médias sociaux se sont infiltrés pernicieusement dans toutes les sphères de la société en général, il faut se réjouir de l’ouverture des ados à qui on reproche, souvent à tort, leur réticence quasi systémique à toute forme de restrictions s’ingérant dans leur mode de vie. Peut-être pouvons-nous espérer que ce retour aux sources de la communication rétablisse un tant soit peu les bienfaits de la vie en société.
Henri Marineau, Québec
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