Haïti, la perle des Antilles, ce 11 juillet 1825,

le jour où Charles X menaça de reconquérir l'Ile

Chronique de Marie-Hélène Morot-Sir

Ce Comte d'Artois,petit-fils de Louis XV s'était enfui à l'étranger pendant la Révolution française. C'était un écervelé, un libertin, soutenant bien entendu tous les royalistes...Il est contre la Charte constitutionnelle mise en place par les révolutionnaires de 1789, Charte qui avait été acceptée par Louis XVIII.
Ce comte d'Artois prend la tête des ultras, le voilà donc " plus royaliste que le roi !" et lorsque Louis XVIII meurt en 1825, devenu Charles X, il n'a qu'un seul souhait, celui de remettre en place la monarchie absolue, que les révolutionnaires avaient eu bien du mal à éradiquer, à force de lois votées à l'Assemblée nationale.. Lui n'a qu'un seul but, qu'un seul rêve, celui de revenir à l'Ancien Régime !.
Evidemment son seul souci n'est pas de soutenir la population française, son seul souci est d'indemniser les nobles qui se sont expatriés, qui ont eu leurs biens réquisitionnés, leurs belles demeures parfois brûlées .. Alors il fait voter un milliard dans ce but, se rend impopulaire évidemment, c'est pourquoi il va dissoudre trois fois la Chambre dès qu'elle s'oppose à lui ..
C'est dans ce contexte de recherche d'argent, c'est dans le but de cette indemnisation des nobles, qu'il va envoyer malheureusement des vaisseaux devant " la perle des Antilles".. malgré une vive opposition qui s'élèvera pourtant à l'Assemblée ...
Quoiqu'il en soit un mulâtre, Jean- Pierre Boyer, qui est à ce moment-là président de l'île , signe le traité avec Charles X, afin que celui-ci reconnaisse leur indépendance, et pour cela il s'engage donc dans le remboursement d'une somme de 150.000 francs germinal, soit 90.000 millions de francs.
Suite à cet engagement Jean-Pierre Boyer, met en place un néo colonialisme obligeant les paysans à travailler uniquement sur les plantations, afin d'exporter le café qui servira à ce remboursement, ce sont donc les paysans et non les classes possédantes de l'île, qui ont payé cette dette.
Le 13 février 1843, Boyer est chassé du pouvoir, vaincu par une rebellion de paysans noirs du sud " les piquets", qui avaient retrouvé de cette façon une forme d'esclavagisme, et il s'enfuit à la Jamaïque puis en France.
La population créole de l'autre moitié de l'île qui appartient aux Espagnols, profite des troubles qui se passent sur Haïti, pour demander aussi son indépendance, ainsi est né la république dominicaine, appelée également Saint Domingue, ce qui est compréhensible étant donné que c'est la même île... .
Dessalines, un ex lieutenant de Toussaint dit Louverture,arrive maintenant au pouvoir, il fait en premier exécuter tous les blancs de l'île d'une manière assez atroce, et à la différence de Toussaint qui lui ne désirait pas l'indépendance, mais aspirait à une autonomie suffisante, Dessalines proclamera l'indépendance le 1er janvier 1804, après de nombreux conflits. Malheureusement il revient lui aussi à une forme d'esclavagisme, en remettant en place le travail forcé, sa très dure dictature amènera ses propres collaborateurs à l'assassiner misérablement...
La suite nous est connue, les Etats Unis envahissent l'île de 1915 à 1934, ils ne s'en remettront pas, mais ils ne se remettront pas de toutes ces épreuves mises bout à bout, d'autant que cela continue avec les Duvalier père et fils, mis en place et soutenus par les Américains, qui les écrasent un peu plus, les sommes qu'ils volent aux Haïtiens, la pauvreté de plus en plus persistante , les cyclones qui ne les épargnent en rien et pour finir ce terrible séisme ..

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Marie-Hélène Morot-Sir151 articles

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Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain à la grand paix de Montréal ; Au cœur de la Nouvelle France - tome II - Des bords du Saint Laurent au golfe du Mexique ; Au cœur de la Nouvelle France - tome III - Les Amérindiens, ce peuple libre autrefois, qu'est-il devenu? ; Le Canada de A à Z au temps de la Nouvelle France ; De lettres en lettres, année 1912 ; De lettres en lettres, année 1925 ; Un vent étranger souffla sur le Nistakinan août 2018. "Les Femmes à l'ombre del'Histoire" janvier 2020   lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=evnVbdtlyYA

 

 

 





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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 février 2010

    Haïti ; l’humanitaire spectacle
    Ca fait déjà un mois et il y a toujours des personnes sous les décombres.Il y a plein de camps-bidonvilles inquiets de l’arrivée prochaine de la saison des pluies suivie par celle des ouragans.
    Les enfants et les adultes ont encore le ventre creux sauf ceux qui ont de l’argent pour acheter.
    Il y a toujours plus de 900 ONG non-coordonnées et une partie de l’armée américaine qui a quitté le pays.Pas de gouvernance en contrôle de la situation.Le désordre continu.
    C'est toujours la manifestation de l'humanitaire spectacle.Les médias ont cessé d’être braqués sur Haïti.L’essentiel ,les jeux olympiques de Vancouver.
    Complément de lecture sur Vigile

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    22 janvier 2010

    Cher Monsieur Boivin, je vous remercie de vos propos je suis tout comme vous extrêmement touchée par le passé, et particulièrement par ce qu'a subi cette petite île de Saint Domingue.
    Effectivement en voyant cette Révolution qui se passait alors en France, cela leur a donné tous les courages, pour faire de même
    Bien évidemment cette dette a été très lourde à rembourser...
    C'est absolument flagrant que partout dans le monde, les colonisations ont été une horreur sans nom..Ce n'est pas étonnant que des gens généreux, tels des Jaurés se soient
    élevés à l'Assemblée nationale contre cela, et que petit à petit les divers gouvernements aient lâché les colonies, quitte à redevenir un plus petit pays moins influent et moins riche ..
    Malheureusement, nous savons combien les intérêts des uns poussent à la cupidité, nous savons aussi que les colons ont laissé derrière eux leurs domaines, leurs maisons, leurs biens , ils n'ont eu de cesse de demander des compensations financières pour cela, nous pouvons imaginer qu'il fallait
    qu'ils refassent leur vie en France et pour certains, ils ont du rentrer sans rien.. Comme je l'explique il ya eu en premier tous les nobles qui avaient émigré au moment de la Révolution , ils revendiquaient auprés du roi, eux aussi, pour être indemnisés de leurs pertes..On le voit, tant de choses se sont ajoutées et ont poussé ce roi à demander le paiement de cette énorme somme...
    On ne refait pas l'Histoire,on peut juste essayer de comprendre.
    Dans mon court exposé je ne voulais pas raconter
    l'indépendance même des Haïtiens, je voulais seulement montrer comment cette terrible indemnité avait été décidée et par qui elle avait été demandée. Je suis absolument d'accord avec vous, Monsieur Boivin, les dictateurs qui se sont succédé qui se sont parfois entretué ( cf. Dessalines ) certains qui se sont vendus aux Américains, acceptant leur dictat en écrasant leur propre peuple.. Tout cela dans un contexte économique terriblement éprouvant, les compromissions.. Tous les enrichissements sur le dos du petit peuple .. Nous pourrions faire plusieurs autres articles là-dessus, et je vous suis reconnaissante, Monsieur Boivin, de votre intéressant apport, y compris sur François Toussaint dit Louverture, qui complétait bien l'article, au minima, que j'avais écrit.

    Christine Taubira, la député française de Guyane, une personne assez extraordinaire que nous aimons beaucoup en France, avait en effet fait des propositions à l'ancien premier ministre Jean-pierre Raffarin .. et ses propositions, tout à
    fait recevables, étaient d'aller investir de l'argent en école en hôpitaux, en construction diverses reversant ainsi par ce moyen un peu de cet argent..
    Aujourd'hui la France est présente là-bas depuis le deuxième jour du séisme, sauvant des vies grâce aux chiens et aux pompiers français, soignant les blessés dans plusieurs hôpitaux de toile, venus très rapidement sur place depuis la
    Guadeloupe et la Martinique, avec chirurgiens et infirmières.. rapatriant aussi de nombreux enfants orphelins en France, apportant les sommes récoltées par les Français (20 millions d'Euros à ce jour mais nous continuons tous à donner encore à la fondation de France et à divers organismes Haïtiens) le gouvernement vient également de voter le double de cette somme,
    ..Cela ne rachètera jamais bien entendu mais l'aide française est bien là, même s'il est vrai que nous voyons principalement, de magnifiques reportages sur tout ce que font les Américains, avec navire hôpital gigantesque et toute une très belle communication certes, mais qui ne doit pas oblitérer tout le travail des autres nations, les chinois eux aussi sont présents et tant d'autres dont on ne nous parle pas.
    Malheureusement de comprendre le passé ne nous aide pas aujourd'hui pour aider le présent, lorsqu'on voit que le Président Clinton veut installer des hôtels de luxe à touristes, loin des bidonvilles évidemment , ainsi que des
    "ateliers à sueur" faisant croire que dans une belle humanité il va redonner du travail aux Haïtiens !.. Nous pouvons nous dire que le passé a été horrible, mais nous pourrions penser que de nos jours, on a pris conscience du respect que l'on doit avoir vis à vis des autres êtres humains, et ne plus
    continuer ce que certains se permettent, c'est à dire d'en écraser d'autres au nom du sacré Saint Profit !
    Monsieur Boivin merci de votre grande recherche et des informations supplémentaires que vous apportez.

  • Gaston Boivin Répondre

    21 janvier 2010

    Je suis d'accord avec vous, madame Morot-Sir, pour affirmer qu'il puisse se glisser, à l'occasion, des erreurs sur Wikipedia qui demeure, quand même, un merveilleux instrument de vulgarisation populaire. Cependant dans le cas qui nous occupe, je puis vous assurer que Wikipedia a bel et bien indiqué que le président Boyer a accepté de payer en 1825 à la la France la somme de 150 millions de franc-or sur 5 ans et que c'est ultérieurement qu'il fit des démarches pour faire réduitre ce montant et ses modalités de paiement, ce qui se concrétisa en 1838 en la réduction de cette somme, par la France, à 90 millions de francs, désormais payable en 30 ans. Je ne crois pas avoir prétendu le contraire dans mon texte et, si ce dernier manquait de clarté à ce propos au point de créer un quiproquo, je m'en excuse. En passant cette somme de 150 millions de francs-or reprétentait également, à l'époque, l'équivalent du budget de la France pour cette année 1825 et elle a fini par être intégralement payée en l'année 1972, telle qu'ainsi réduite en 1838. On estime que la valeur de cette somme en dollars de 2003 représente la somme de 21 milliards de dollars et c'est ce montant qui a été réclamé pour Haiti en 2003 à l'occasion du bicentenaire de son indépendance, une demande ayant alors été adressée à cet effet à Jean-pierre Raffarin par une député guyanaise. À remarquer qu'en outre, le versement de cette somme de 150 millons de francs-or était également assorti d'un accord d'exclusivité en faveur des produits français qui entreraient désormais en Haiti sans droit de douanes:
    http//www.liberation.fr/tribune/0101473613-n-effacons-pas-la-dette-francaise-envers-haiti
    Evidemment cette demande a été écartée. Par contre, en 2008, le club de Paris(20 pays, dont font partie la France et aussi le Canada) a accepté d'annuler la dette qui leur est due par Haiti(214.8 millions de dollars, représentant une partie de la dette haitienne de 1,88 milliard de dollars, dont 54 millions d'euros pour la France). Le 15 janvier 2010, le Club a décidé d'accélérer les procédures d'application de leur décision de 2008:
    http:www.lesoir.be/dossiers/Haiti/article-749316.shtlm
    En ce qui concerne Toussaint Louvertue, je veux bien vous croire quand vous dites qu'il s'amassait un pécule en pilant un peu sur ses pricipes, mais je sais une chose, c'est qu'il est repassé à la rébellion armée quand Napoléon a rétabli l'esclavage et, qu'apès avoir honorablement capitulé et s'être vu autorisé à s'établir dans l'une de ses plantations, il a outrageusement été trahi par un de ses hommes(complice des Français) et par les Français eu-mêmes, qui l'ont mis aux arrêts en 1802, violant ainsi leur engagement à son endroit, et l'on expédié en France comme prisonnier où, en avril, après y avoir souffert du froid et de malnutrition, il a été retrouvé mort, assis sur une chaise.
    Je suis aussi d'accord avec vous quand vous dites que, depuis 1915, on ne compte plus le nombre de dictateurs qui ont épuisé la population. J'espère également que vous serz d'accord avec moi pour affirmer qu'entre 1804 et 1957, environ 24 chefs d'état sur 36 seront assainés ou renversées:
    http:www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/haiti.htm
    Je fais cette affirmation car comme la vôtre je crois que toutes deux ne sont que le constat d'une terrible évidence: celle de gens démunis, mais courageux , qui ont voulu retrouver et défendre leurs libertés, après avoir vécu les contraintes de l'esclavage, qui ont réussi à vaincre l'armée de Napoléon(35,000 hommes + 96 vaisseaux armés, Napoléon ayant perdu dans cette aventure 55,000 hommes, un vrai désastre pour ses plans futurs)( on parle ici d'une double révolution, celle contre l'esclavage et celle contre le colonialisme) et, à ces gens-là qui, étaient un peu comme des oiseaux, qui voulaient prendre leur envol, on a coupé les ailes par cette demande odieuse d'indemnité et comment ne pas en arriver ainsi au chaos qu'a connu ce peuple. Et comme il appert des informations recuellies sur le dernier site mentionné, imaginez, avant la révolution française, 700,000 esclaves et 50,000 blancs qui, du jour au lendemain, apprennent qu'il y a la révolution en France et qui savent ce que cela veut dire: tous se mettent alors à rêver, les patrons blancs d'autonomie pour l'île, leurs employés blancs d'égalité avec leurs patrons et les noirs et mulâtres d'égalité avec les employés blancs, puis c'est la révolte des noirs avec l'assasinat de 1000 blancs, ensuite l'administration française qui,en 1793, pour éviter pire, abolit l'esclavage en Haiti et ensuite ailleurs dans les autres colonies, et qui donne le poste honorifique de gouverneur au chef rebel Louverture, qui semble vouloir collaborer, mais qui, par la suite, pose des gestes de défi à l'autorité coloniale, d'où l'intervention de Napoléon, poussé par les colons français, qui avaient beaucoup d'influence en France, qui, décide alors d'imposer l'ordre et son autorité par la force , d'où l'envoi de cette expédition militaire en janvier 1802 en Haiti et sa décision d'y rétablir l'esclavage, ce qui ramènera à la révolte Laverdure et ce qui fera changer de camp deux des généraux noirs de Napoléon, Pétion et Boyer, lesquels passent dans le camp de la rébellion et, de là, l'escalade: Défaite de la troupe de Napoléon à la bataille de Vertiers le 18-11-1803 et capitulation des Français le 19, et finalement déclaration de la République d'Haiti en janvier 1804. Les suites sont malheureuses: La France se cabre et fait milles misères à la petite république, dont celle de cette indemnité, qui la met littéralement sous anesthésie: Le résultat de tout cela ne pouvait que provoquer la détoriation de l'état de la jeune république et la perte de crédibilté de ses leaders, laissant ainsi place aux critiques, aux complots et à la multiplication des querelles dans la communauté: Pour ainsi dire la France a crée par son action un terrain propice aux sables mouvants et à leurs effets d'enfoncement.
    Dans ce dernier site mentionné, il est indiqué que Napoléon, alors qu'il était à St-Hélène a reconnu que l'expédition qu'il dépêcha à Haiti avait été une erreur et l'on y cite à ce sujet ces popos:
    "J'ai à me reprocher une tentative sur la colonie de St-Domingue pendant le Consulat. C'était une grande faute que d'avoir voulu la soumettre par la force. Je devais me contenter de gouverner par l'intermédiare de Toussaint(....) Je n'avais fait que céder à l'opinion du Conseil d'État et à celle de ses ministres, entraîné par les criailleries des colons, qui formaient à Paris un gros parti et qui, de plus, étaient presque tous royalistes et vendu aux Anglais."
    Il y est donné (sur ce dernier site mentionné), en citation , un extrait du "Mémorial de Sainte-Hélène", capitre VI, où il donne son opinion sur Toussaint Louverture:
    "Toussaint n'était pas un homme sns mérite bien qu'il ne fût pas ce qu'on a essayé de peindre dans le temps. Son caractère prêtait peu, il faut le dire, à inspirer confiance; il était fier et astucieux; nous avons eu fort à nous en plaindre; il fallut toujours d'en défier(...)"
    Fait à signaler, Napoléon avait toujours espéré, selon ce qu'il en a rapporté à l'époque à deux de ses ministres, faire quelque chose pour réparer les erreurs du Traité de Paris, et lorsque l'occasion s'est présentée il a obtenu de l'Espagne la Lousianne, mais le désastre en argent et en hommes subi à St-Domingue l'a finalement contraint de la vendre aux Américains pour avoir l'argent nécessaire pour pouvoir continuer à combattre les Anglais.
    SVP: Pourrait-on effacer le commentaire précédent, qui est incomplet, et que j'ai envoyé par erreur en effleurant par mégarde une touche de mon clavier.

  • Gaëtan Pelletier Répondre

    20 janvier 2010

    Pour tout vous dire, ce qui me choque, c'est qu'on fait la même chose aujourd'hui dans certaines parties du monde, par une sorte d'impérialisme privé (sic) mêlé à celui de certains états.
    Malheureusement!
    On crée la pauvreté de demain et les problèmes de demain. Avec les pauvres d'aujourd'hui.
    Difficile de se défendre contre une panoplie d'organisations... Souvent supportées par les armes ou autres procédés vicieux. Mais toujours un peu de politique...

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    20 janvier 2010

    Merci monsieur Boivin pour vos extraits de Wikipédia, mais faisons toujours très attention aux erreurs ou aux approximations émises par ce site internet, principalement les dates qui ne sont pas toujours fiables.. Ce site est une bonne source d'information générale mais il demande à être toujours vérifié... On y trouve le meilleur mais à condition de le confronter à d'autres doucumentations.
    Il n'est pas tout à fait exact que jean-pierre Boyer ait demandé, puis réussi à faire diminuer l'indemnité, demandée par les envoyés de Charles X. Il s'est au contraire soumis immédiatement, et c'est sans discuter qu'il accepta l'ordonnance... Qu'aurait-il d'ailleurs pu faire devant tous les canons des vaisseaux pointés sur l'île ? C'est en 1838 que la France accepta de réduire sa créance de moitié, en voyant les conflits entre noirs et mulâtres qui étaient la proie de l'île, afin de ne pas "jeter Haïti dans l'anarchie".Les instigateurs de l'indépendance, se sont aussitôt trahis les uns les autres, ils se sont mis à gouverner d'une manière dictatoriale et jusqu'à l'invasion américaine en 1915, on ne compte plus le nombre des dictateurs qui ont épuisé la population !.
    François Dominique Toussaint avait été surnommé "Louverture" par un commissaire de la république française, qui s'était exclamé : " Cet homme fait l'ouverture partout !" en voyant qu'il avait combattu les Anglais puis les Espagnols en leur enlevant plusieurs postes importants.
    François Toussaint avait été lui-même esclave, il se battait pour les noirs, et pour l'autonomie de son pays, mais il possédait lui-même une habitation avec 13 esclaves, grâce auxquels il s'était fait un bon pécule, qu'il avouera avoir caché bien, à l'abri dans les mornes. Il ne voulait bien évidemment, jamais dire qu'il était lui-même "maître de négres" ...
    Quoiqu'il en soit il prit à la lettre la déclaration des droits de l'homme, et les principes de la Révolution française, ce qui l'inspira pour son pays .
    Le 29 août 1793 par une ordonnance, la France libéra tous les esclaves, et cela en sera ainsi, jusqu'à ce que malheureusement, le premier consul Bonaparte promulgue, le 20 mai 1802, la loi rétablissant l'esclavage dans toutes les colonies.
    Comme nous le savons, il faudra alors attendre la loi de Victor Schoelcher de 1848, pour que l'abolition de l'esclavage soit définitive. Victor Schoelcher, homme d'état français, avait fait un séjour à Cuba, où il avait été sensibilisé par l'esclavage. En Martinique, le nom de Schoelcher a été donné à toute une commune, et des statues de cet homme généreux s'élèvent sur la place de la Victoire de Pointe à Pitre en Guadeloupe, ainsi qu'en Guyane .

  • Gaston Boivin Répondre

    18 janvier 2010

    L'histoire d'Haiti est d'un très grand intérêt et riche en enseignements pour tous les individus et les peuples de la terre relativement aux désirs de liberté et d'autonomie, tant individuel que collectif, et aux limites qui leur sont faites et imposées par la cupidité et les manigances de quelques individus qui utilisent, sans avoir reçu un mandat démocratique à ce propos, le pouvoir politique et étatique pour imposer la défense de leurs intérêts personnels en faisant jouer l'intervention de leur pays pour y arriver.
    Suite à la révolution française, la révolte avait commencé à gronder en Haiti, les riches propriétaires blancs désirant plus d'automie pour l'île et les gens de couleur "libres" souhaitant obtenir l'égalité avec les blancs tant et si bien qu'en 1791,elle elle vint finalement à se manifester chez les noirs sous la direction un chef,Toussaint Louverture, qui entreprit un combat vers l'autonomie, la liberté et l'égalité de son pays et de son peuple, à tel pont d'ailleurs qu'en 1802, Napoléon y organisa une expédition pour y rétablir l'ordre et l'esclavage, ce qui n'eût pas véritablement les résultats escomptés puisque, le 13 octobre 1802, Alexandre Pétiot, apprenant que l'esclavage a été rétabli en Guadeloupe, a repris le mouvement de révolte et que le premier janvier 1804, aux Gonaives, Dessalines proclame la république D'Haiti, "la première république noire libre" et deux des trois généraux qui accompagnaient cette expédition de Napoléon, tous hommes noirs originaires de St-Domingue, savoir Jean-pierre Boyer et Alexandre Pétion, allaient y jouer un rôle important. Dès lors les riches propriétaires blancs, expropriés et retournés en France sans leurs possessions, n'ont eu cesse que de ne vouloir les reprendre et ce sont eux qui, suite au décès de Napoléon, ont fait pression sur Louis XVIII pour que la France reprenne par les armes Haiti et y réimpose l'esclavage, ce que ce dernier se refusait de faire, de peur d'entraîner le pays dans une guerre coûteuse et "désastreuse" et parce qu'au surplus, il craignait "le veto des américains". Le Roi envoya donc des missions pour négocier soit une indemnisation ou un "Protectorat", savoir une première en 1814 et une seconde en 1816, mais sans succès. Il y aurait eu par la suite une dizaine d'aures missions à ce sujet, "tant officielles qu'officieuses", toujours sans résultat. À sa mort, Charles X, comme on dit chez nous, ne niaisa pas avec la "puck", et signa, le 17 avril 1825, un décret d'indemnisation qu'il fit porter, la même année, par une flotte d'envahisseurs armés aux autorités d'Haiti, à savoir la reconnaissance de l'indépendance de ce pays avec en contre-partie une exigence d'indemnisation de 150 millions de francs-or, payable en 5 ans, qui fut réduite en 1838, à la demande des autorités haitiennes, à 90 millions de francs, payable en 30 ans. À cette époque, cette somme de 150 millions de francs-or représentait pour Haiti "10 années de recette fiscales" ou encore "10% de la valeur estimée de toutes les plantations dominguoises". De quoi hypothéquer irrémédiablement les désirs de développement du pays et amener des difficultés énormes aux nouveaux dirigeants du pays et miner irrémédiablement leur leadership auprès de la population. Jean- Pierre Boyer, qui fut dans l'obligation d'accepter, malgré tout le mal qu'il en pensait, cette proposition "inacceptable" autrement que sous le poids de la force en viciant le consentement, dû se résoudre "à lever un impôt spécial, source d'impopularité et de négocier un emprunt de 30 millions de franc". Aussitôt l'accepation de Boyer exprimée, l'indépendance d'Haiti fut reconnue par la France et en "1826, presque toutes les nations(à l'exception des États-Unis) l'avaient reconnue".
    Il est certain que ce coup de force sans-coeur de Charles X n' a pas été pour améliorer et favoriser la jeune république d'Haiti et ses habitants ainsi que son développement et qu'elle n'a pas été, dans une certaine mesure, sans contribuer à une partie des malheurs qui allaient ultérieurement s'abattre sur elle et ses habitants.
    N.B. Informations tirées de Wikipédial(L'histoire d'Haiti) et dont certains extraits ont été mis entre "guillemets".

  • Archives de Vigile Répondre

    18 janvier 2010

    Merci de ce survol historique qui a le grand avantage d'être simple et clair.
    Moi qui ai vécu quelques mois en Haïti au début des années '70, je peux témoigner des ravages du colonialisme puis de l'impérialisme américain, mais aussi d'une sorte de fatalisme après tant de déboires historiques.
    J'ai aimé ce peuple d'instinct et ce, dès mon arrivée là-bas. Malgré la misère ambiante, flottait dans l'air une sorte d'anarchie divine qui me semblait tout remettre en perspective, et ces sourires et cette poésie et ces merveilleux artistes qui vous offraient leurs sculptures ou leurs peintures naïves pour presque rien.
    Et pourtant, j'ai vu de mes yeux vu des grosses pétasses de branlieue négocier le prix d'une oeuvre et se vanter le soir, en gogounne autour de la piscine, de ne payer que quelques misérables gourdes pour une oeuvre que monsieur l'Haïtien avait mis des semaines à sculpter de ses mains nues ; et j'ai vu aussi certains bons travailleurs syndiqués de la Baie-James descendre là-bas après une run de deux mois et se vanter odieusement d'avoir eu une p'tite plotte de douze ans, une pas d'poils pas cher comme ils les nommaient, et considérer ce pays avec un tel mépris que j'en avais envie de vomir.
    Mais j'ai vu aussi le paradis, un peuple et un pays tout à fait merveilleux, extraordinaire, les gitans d'Amérique comme je les appelais, un peuple avec une vieille âme si je puis dire, un peuple que rien ne semblait pouvoir contaminer vraiment, même pas la prostitution de leurs filles comme si, une fois l'Amérique blanche vidé de ses chromosomes, elles redevenaient aussitôt plus propres que les résidants javellisés des banlieus bleu et roses de Laval ou de Los Angeles.
    Je veux dire que l'Amérique a une immense dette envers ce pays, et que l'heure est maintenant venu de la payer.
    André Vincent

  • Archives de Vigile Répondre

    18 janvier 2010

    Une autre perle de connaissance de Mme. Morot-Sir. Je trouve extraordinaire ces pages d'histoire qui nous parviennent ainsi. Bien sûr cela n'aide pas directement les sinistrés d'Haïti mais nous font comprendre tous ces bouleversements politiques qu'ils ont durement vécus, amplifiés plus récemment par les débordements de la nature. Je pense que l'aide que nous pouvons leur apporter, en plus de celle immédiate de survie, va devoir provenir de plusieurs nations qui, réunies, vont, à plus longue échéance, remettre sur les rails, un gouvernement crédible à la solde de personne en particulier. Ce n'est pas une mince tâche. Les USA contrôlent actuellement le pays. Vont-ils se retirer une fois la vie ''normale'' revenue ou vont-ils tenter une autre forme subtile d'esclavagisme?
    Rappelez-vous la formule de Milton Friedman: se servir d'une catastrophe (quitte à la provoquer si nécessaire) pour prendre le contrôle d'une région, d'une nation par le gros capital, les banquiers, les multinationales. L'aide des USA n'est jamais gratuite. N'oubliez-pas qu'ils ont fondé leur nation par le meurtre, le génocide et les dépossessions. Leur grande richesse provient, au départ, de l'esclavage.
    Les Haïtiens ont fondamentalement besoin d'une union harmonieuse de plusieurs nations. J'espère de tout cœur que cela va se produire. Merci Mme. Morot pour cet éclairage historique.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    18 janvier 2010

    Merci Haïti
    La langue française à l'ONU:
    « Haïti fait partie de la Francophonie et en est membre depuis le début de la création de l'organisation internationale de la communauté de langue française.
    Sur le plan international, l'entrée d'Haïti à l'Union panaméricaine, l'actuelle O.E.A. (Organisation des Etats américains), a permis au français de devenir l'une des langues officielles de travail de cet organisme ; et lors de la fameuse conférence de Bretton Woods, où l'utilisation du français comme langue de travail à l'Organisation des Nations Unies naissante ne fut décidée que par une voix de majorité, Haïti avait voté en faveur de cette décision.
    Haïti fut membre fondateur de l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), lors de sa création le 20 mars 1970. »
    Bolívar le Libertador
    «...Sa brillante campagne militaire lui valut le surnom d'« El Libertador » (le Libérateur), mais les Espagnols le contraignirent à l'exil. Il trouva refuge en Haïti, où le gouvernement de l'État nouvellement libéré donna appuis à ses projets. »
    Extraits de Wikipédia