Grève dans la construction - L'opposition réclame une loi spéciale

Pendant que les parties rencontraient un conciliateur, l’opposition martelait la nécessité d’une loi spéciale si aucune entente ne survient dans les prochains jours

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Ça s'en vient

Le Parti libéral du Québec (PLQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ) pressaient mardi la ministre du Travail, Agnès Maltais, d’envisager l’adoption d'une loi spéciale afin de mettre un terme au conflit de travail ébranlant le secteur de la construction.
Les chantiers du Québec étaient paralysés pour une deuxième journée consécutive mardi en raison des piquets de grève érigés par les quelque 175 000 travailleurs du secteur de la construction.
Les parties patronale et syndicale n’ont pas eu d’échanges directs, mais elles ont tour à tour rencontré pendant environ deux heures un conciliateur désigné par le gouvernement du Québec. Il doit « s’assurer que les deux parties recommencent la négociation », a expliqué le président de l’Association de la construction du Québec (ACQ), Jean Pouliot. « C’est vraiment ce qu’on souhaite : se rasseoir à la table et négocier avec nos employés », a-t-il indiqué à La Presse canadienne.
Le gouvernement Marois a réitéré mardi sa promesse de ne pas recourir à une loi spéciale pour mettre un terme à la grève déclenchée lundi. « Aujourd’hui, les gens travaillent. Alors, je suis contente. Laissons-les travailler. Je veux qu’ils arrivent au meilleur résultat possible », a déclaré Mme Maltais.
Les deux principaux partis d’opposition pourraient en revanche user de tout leur poids politique pour la contraindre à envisager le contraire d’ici à la fin de la semaine.
Le chef du PLQ, Philippe Couillard, presse patrons et syndicats de s’entendre d’ici à vendredi, minuit, sans quoi les députés devront être rappelés la semaine prochaine au Parlement pour se pencher sur l’adoption d’une loi spéciale. Il invite du coup la première ministre, Pauline Marois, à nommer sans tarder un « médiateur spécial » afin d’accélérer la conclusion d’une entente négociée entre les parties. « Elle doit aussi fixer une échéance à cette médiation, soit au plus tard d’ici vendredi minuit, afin de limiter la durée du conflit et ses impacts sur l’économie du Québec », a affirmé M. Couillard.
Reconduire la convention
Pour sa part, la CAQ suggère de reconduire les conditions de travail actuelles pour une période maximale d’un an ou jusqu’à ce que les parties aient conclu un nouveau contrat de travail. « J’implore les parties de bien considérer ma proposition. Si ces dernières refusaient et qu’aucune entente ne survenait avant le Conseil des ministres de demain, j’estime que c’est la responsabilité d’Agnès Maltais, la ministre du Travail, de déposer une loi spéciale qui exigerait la fin immédiate de la grève », a déclaré le porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de travail, Christian Dubé.
Le chef de la CAQ, François Legault, disait privilégier lundi le lancement d’un ultimatum de 48 heures aux parties pour s’entendre, faute de quoi une loi spéciale devrait être discutée par le Conseil des ministres mercredi.
Les syndiqués sont prêts pour une grève de longue haleine, a mis en garde mardi le porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction, Yves Ouellet. Le chef syndical a salué la mobilisation des 175 000 travailleurs de la construction. « Ce matin, ils [les travailleurs] étaient encore tous là. La motivation est encore là. Ce sont des points qui les touchent droit au coeur. Ce ne sont pas nécessairement des acquis financiers », a-t-il indiqué.

Avec La Presse canadienne


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