Les responsables de la communication à la présidence de la fédération de Russie pourraient bientôt se retrouver au chômage. Les médias occidentaux se sont ligués pour leur voler leur travail et font si bien que chaque article vaut à Vladimir Poutine quelques points de plus tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Russie, et cela sans qu’il ait à faire ou à dire quoi que ce soit.
Les tentatives de diabolisation de Poutine par le bloc atlantiste ont atteint un tel niveau de non-sens et sont tellement mal ficelées, parce que conçues dans l’urgence, qu’elles tombent d’elles-mêmes les unes après les autres, avant même la fin de leur construction. Or, la caractéristique de ces diabolisations est l’usage intensif des superlatifs destinés à effrayer encore plus que ne le faisaient les diablotins antérieurs. Il y a longtemps qu’Hitler n’est plus une référence. Saddam Hussein, Mahmoud Ahmadinejad, Mouammar Kadhafi, Bachar Al Assad… sont passés par là. A chaque nouvel arrivant, il faut trouver encore plus de défauts et, surtout encore plus de capacités de nuire.
On se rappelle de la 4ème ou 5ème armée du monde de Saddam Hussein, ou encore des possibilités phénoménales des grottes de Ben Laden à Kandahar d’où il dirigeait ses offensives dans toute la planète et faisait trembler toute une civilisation occidentale deux fois millénaire. A l’époque de Saddam Hussein ou d’Oussama Ben Laden, l’information étant encore centralisée, les superlatifs se dégonflaient lentement et sombraient dans l’oubli, remplacés par d’autres que l’on avait le temps d’élaborer avec soin. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’information circule très vite, et la contre-information tout aussi vite.
Si l’Occident a appris à manipuler l’information, il était prévisible que la Russie apprenne à jouer avec la contre-information. Depuis le début de la crise de l’Ukraine, nous constatons que les médias font du sur-place, alors que chaque coup médiatique fait faire à la Russie un grand bond en avant, à l’intérieur comme à l’international, chacun de ces coups présentant le président russe comme le plus fin des stratèges. Cette vision pourtant flatteuse, est quand même reprise par ces médias pour tenter de diaboliser un peu plus le chef du Kremlin, comme si la machine à propagande avait du mal à réécrire son logiciel dont le noyau se résume à : personnification des problèmes, diabolisation de la personne cible, et matraquage de cette personne à outrance.
Ainsi, chaque réussite de la Russie devient celle de Poutine. La Russie n’a pas besoin de faire de grand-chose pour réussir, il lui suffit d’être attentif aux évènements, tout en poussant discrètement dans le sens où l’adversaire va tomber, entrainé par ses mensonges. Le dernier mensonge en date a consisté à invoquer une invasion russe pour justifier la débandade de l’armée ukrainienne. Or, tout le tapage médiatique s’est fait, (sans preuves bien sûr) autour d’une invasion d’un millier de soldats russes. Mille russes pour défaire toute une armée ? Seraient-ils des surhommes ? Ces conclusions logiques n’avaient pas été anticipées par les médias. C’est peut-être ça le jeu de la contre-information. A se demander si la centaine de garde-frontières russes qui s’étaient ‘’égarés’’ dans le territoire ukrainien (ce que personne ne croit) n’avaient pas pour mission de se faire capturer afin, entre autres, de jeter un os aux médias et de les faire aboyer contre une invasion fictive. Si c’est le cas, cela voudrait dire que nous sommes entrés dans une nouvelle ère dans la communication. Comme dans les arts martiaux, Moscou se servirait de l’une des plus grandes forces de l’adversaire, ses propres médias, pour le vaincre.
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