La composition du premier gouvernement d’Edouard Philippe et Emmanuel Macron a donc été annoncée. La voici, selon la formulation protocolaire :
- M. Gérard Collomb, ministre d’État, ministre de l’Intérieur
- M. Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire
- M. François Bayrou, ministre d’État, Garde des Sceaux, ministre de la Justice
- Mme Sylvie Goulard, ministre des Armées
- M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
- M. Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires
- Mme Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé
- Mme Françoise Nyssen, ministre de la Culture
- M. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie
- Mme Murielle Pénicaud, ministre du Travail
- M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale
- M. Jacques Mézard, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation
- M. Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des comptes publics
- Mme Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, et de l’Innovation
- Mme Annick Girardin, ministre des Outre-mer
- Mme Laura Flessel, ministre des Sports
- Mme Élisabeth Borne, ministre auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique chargée des Transports
- Mme Marielle de Sarnez, ministre auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée des Affaires européennes.
Le « renouvellement » des mêmes
Sous l’autorité du Premier ministre Edouard Philippe, maire du Havre et bras droit d’Alain Juppé, cette « équipe resserrée », comme se complaisent à le répéter les journalistes, œuvrera sous les auspices de Mère Bruxelles.
Premier symbole, le chef du quai d’Orsay est désormais désigné « ministre de l’Europe et des Affaires étrangères », comme si la relation à l’Union européenne surdéterminait toutes les autres batailles diplomatiques. Décidément, Macron joue franc jeu.
Autre paradoxe, à l’issue d’une campagne marquée par son euroscepticisme généralisé, au point que le très europhile Macron s’est engagé à négocier le calcul du déficit français en tenant compte du rôle de gendarme de l’UE qu’assure Paris, les eurobéates bayrouistes Murielle de Sarnez et Sylvie Goulard sont nommées aux Affaires européennes et aux Armées. Leur mentor gérera la Justice, tandis que deux lieutenants LR, Bruno Le Maire et le sarkozyste Gérald Darmanin administreront Bercy.
L’Europe d’abord
In fine, ce gouvernement de centristes des deux rives rassemble une bonne part de spécialistes, de la ministre de la Culture éditrice à l’escrimeuse Laura Flessel aux Sports en passant par Nicolas Hulot à la Comm… pardon à l’Ecologie. Ce gouvernement serait aussi placé sous le signe du « renouvellement » comme a osé le souligner BFM TV, expliquant que… Gérard Collomb n’avait jusqu’à présent jamais été ministre.
Par la grâce d’un second tour contre Marine Le Pen avec les moulinets antifascistes de rigueur, le souverainisme majoritaire dans les esprits et dans les cœurs est enterré. C’est aussi cela, le supplément d’âme de Macron : contrairement à ses prédécesseurs Hollande et Sarkozy, ce jeune homme pressé n’attend pas un an pour faire passer la pilule européiste et complaire à Angela Merkel. Le projet d’une Europe politiquement et économiquement intégrée autour d’une monnaie unique n’ayant rien de neuf, Emmanuel Macron et ses équipes pensent pouvoir poursuivre la même politique en mieux et en plus malin. Comment dit-on « bon courage » en esperanto?
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