Gestion de crise désastreuse

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Philippe Couillard n'aura pas le temps de manger des croutes






La gestion de «l’affaire Hamad» a manqué à tous les principes de base d’une bonne gestion de crise.




Le communicateur Richard Thibault, qui a écrit sur cette spécialité et a formé plusieurs politiciens et entrepreneurs, répète souvent que la crise la mieux gérée est celle qui ne survient pas. Mais il ajoute toujours aussitôt que la question n’est pas de savoir si, mais bien quand la crise surviendra.




Il faut donc s’y préparer. Il était facile d’anticiper, dans le cas qui nous occupe, que des pétards exploseraient un jour à la figure des libéraux, en lien avec l’éthique et le financement politique.




Le gouvernement n’y était pourtant pas prêt.




Réduire l’importance




Le ministre Sam Hamad a d’abord qualifié l’histoire des courriels diffusés par l’émission Enquête de pétard mouillé. Erreur. Il aurait dû s’en tenir à une sobre déclaration selon laquelle il se soumettra à toutes les vérifications menées par les différentes instances désignées. Point.




Il a donné l’impression de vouloir réduire l’importance de l’information sur des relations inappropriées avec Marc-Yvan Côté et de se faire juge et partie.




Le premier ministre a fait de même initialement. Puis, il a pris trois jours avant de faire le point alors que la rapidité de réaction et de suivi est de première importance.




Il a de plus laissé à Sam Hamad son statut de ministre avec salaire et avantages inhérents, comme s’il s’agissait d’un banal congé de maladie comme pour Lise Thériault et Pierre Moreau. Il n’a pas flairé que cela ne passerait pas.




Comble des gaffes, sur un coup de colère, Sam Hamad a pris l’avion pour aller jouer au golf en Floride.




M. Couillard n’a pas manifesté l’autorité que recherche la population en période de turbulence et son ministre a dégagé l’impression d’une fuite.




La façon dont la crise a été gérée a pris autant et même plus de place en milieu de semaine que la crise elle-même. Elle l’a amplifiée.




Un autre principe de base en gestion de crise est d’en sortir le plus vite possible, avec le moins de dégâts possible. M. Couillard l’a étirée et, par de mauvaises décisions, il a accru les dégâts.




Des croûtes à manger




Lorsque s’élève une tempête, un dirigeant politique, tout comme un chef d’entreprise, doit démontrer qu’il est en contrôle, inspirer confiance et ne pas défendre l’indéfendable. Ce sont aussi des principes de base.




Philippe Couillard est un cérébral et un scientifique cartésien. La politique n’est surtout pas rationnelle. Elle est affaire d’impression laissée d’une part et de perception dans l’opinion publique.




Un bon premier ministre doit savoir sentir son peuple, son seuil de tolérance et ses attentes à l’endroit du chef du gouvernement, surtout sur les plans de l’autorité et de l’éthique.




PKP a déjà admis avoir des «croûtes à manger» dans son nouveau métier de politicien. Philippe Couillard en a aussi à manger dans celui de premier ministre.



 




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