On vous a dit, il y a quelques semaines, que la culture de l'automobile personnelle est en régression aux États-Unis : l'actualité du dernier week-end vient soutenir ce trait de comportement observé chez nos voisins du sud. Le recours aux transports collectifs aux États-Unis a atteint un record en 2013, selon l'American Public Transportation Association.
L'information, contenue dans le New York Times de dimanche sous la signature de Jon Hurdle, spécifie que le précédent record (10,59 milliards de déplacements par transport collectif) datant de 2008, coincidait avec une hausse des prix de l'essence qui étaient passés de 4$ à 5$ le gallon. Le nouveau record atteint en 2013 (10,65 milliards de déplacements) coincide avec une période où le prix de l'essence se trouvait inférieur à celui de 2008.
Ce n'est donc pas la hausse du prix de l'essence qui a exercé cette fois une pression sur le citoyen pour qu"il emprunte les transports collectifs, mais une certaine préférence pour ce mode de déplacement qui remplace la classique voiture personnelle.
Et c'est peut-être plus qu'une mode passagère, locale ou autrement.
Sur un plan national, dans les deux dernières années, les propositions de hausses de taxes pour le développement des transports en commum qui ont été soumises à référendum ont été acceptées à plus de 70 p.cent, ce qui est remarquable dans un pays où la notion même de taxe se rapproche plus de l'enfer que du paradis social.
À New York, où est représenté l'ensemble des modes de transport en commun, la fréquentation des services a augmenté de 3,6 p.cent l'an dernier, selon la Metropolitan Transportation Authority.
Autre phénomène observé à New York : la fréquentation des services augmente en périodes hors de pointe, en particulier par les jeunes qui apprécient les promotions de gratuité de connexion métro-bus et qui sont sensibles à la baisse de criminalité dans ces services.
À Denver, la régie régionale du transport collectif a enregistré un record de 101 million de déplacements en 2013, succès dû à l'économie croissante, mais aussi à la perception que le transport collectif remplace avantageusement l'automobile, affirme Scott Reed, porte-parole des transports à Denver.
Au Colorado, on a construit un train léger sur 14 milles reliant Denver, Lakewood et Golden. La ligne a été inaugurée en avril et à la fin de l'année, la clientèle atteignait déjà quelque 15,000 passagers par jour.
Cette ligne s'inscrit dans un programme de développement baptisé FasTracks qui comprendra 122 milles additionnels de services de train léger, 18 milles de service d'autobus express et la multiplication par deux des places de parking en gare. Un programme de 7 milliards US, défrayé en partie par une taxe de vente de 0,4 p.cent, que les électeurs ont adoptée en 2004.
Quand le Québec aura réglé ses affaires de référendum ultime, peut-être pourra-t-il explorer tranquillement, le printemps venu par exemple, des référendums régionaux susceptibles de s'intéresser au financement du déplacement de personnes sur une courte distance. Partout au Québec.
L'automobile personnelle en berne
Fréquentation record des transports collectifs aux É.-U. en 2013
Nos voisins acceptent même par référendum des hausses de taxes pour ces transports
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1 commentaire
Francis Déry Répondre
17 mars 2014«Ce n’est donc pas la hausse du prix de l’essence qui a exercé cette fois une pression sur le citoyen pour qu"il emprunte les transports collectifs, mais une certaine préférence pour ce mode de déplacement qui remplace la classique voiture personnelle.»
Mon opinion, les Américains ont stupidement accepté le smog, l'ivresse au volant et les embouteillages monstres. Une mutation majeure fut le réaménagement de l'espace du véhicule en extension du bureau avec le cellulaire et même l'ordinateur portable permettant de fouiller pour des adresses, des cartes routières, envoyer ou lire des courriels pendant un feu rouge ou autre immobilisation.
Les lois contre l'utilisation du cellulaire au volant ont amené le main-libre. Cependant, nous vivons la culture de l'instantanée avec les courriels et textos qui nécessitent mains et regard. Les lois commencent à peine à les réprimer. C'est impossible d'accepter cette culture de l'instantané au volant, même pour les idiots. D'où la migration vers les transports collectifs qui permettent aux passagers de ne pas avoir à conduire.
Étant indépendant des transports collectifs et un luddite, j'ignore si les métros offrent des relais de signaux wifi ou micro-ondes pour permettre les cellulaires et ordinateurs portables dans le tunnel.