Dès 2004, Françoise David publiait chez Écosociété : « Bien commun recherché ». Dans cette plaquette d’une centaine de pages, écrite dans l’urgence, dit l’auteure, on retrouve l’ensemble des réflexions du mouvement Option citoyenne, qui allait courtiser les verts, et surtout l’Union des forces progressistes (UFP), pour l’élaboration de l’ensemble des politiques qui seraient celles du parti Québec Solidaire. Tout l’envers des idéologies à la mode, de privatisation, de réduction d’impôts pour réduire les services, de surproduction pour surconsommation et surpollution, d’hypercapitalisme pour la poche au plus fort. Programme féministe pour appuyer le travail des plus impliquées, écologiste, social-démocrate pour l’égalité des chances, répartition de la richesse, entre les classes, les sexes, les races et les âges. Combattre la pauvreté par l’éducation, l’habitation, l’alimentation et la médecine préventive. Tous outils à maximiser par l’indépendance.
Comment les Québécois ont-ils pu écarter Françoise David de l’Assemblée nationale aussi longtemps? Michel David, du journal Le Devoir, nous en rappelle la cause dans son article de cette fin de semaine : Compétition malsaine dans le comté de Gouin, face au péquiste Girard reconnu pour son agressivité efficace contre Charest. Or, une chance inespérée de collaboration PQ/QS se présentera dans Rosemont, où Louise Beaudouin laissera son siège ouvert. Françoise David fonce pleins gaz et amorce un dépassement sur la gauche. Pauline pourrait s’entêter à opposer un candidat de prestige à Françoise, mais ce serait ignorer le 2 mai dernier à Ottawa, qui annonçait la volonté de changement, et la désertion populaire de l’option indépendance pour l’indépendance. Risque d’éviction dans la courbe, du PQ qui refuserait de profiter d’un programme tout à fait novateur comme nous le propose Françoise David : renverser la vapeur d’un poussiéreux programme de gouvernance souverainiste. Rater ce virage causerait un capotage fatal.
Les trente années de militantisme social de cette candidate ne reflètent pas que le passé. Elle nous rafraîchit ses réflexions le 26 octobre prochain dans un deuxième volume chez Écosociété : « De colère et d’espoir ». Avec cet ouvrage, elle sort à point nommé d’une courte sabbatique littéraire qui l’éloigna des feux de la rampe. Elle arrive au moment où même l’ultra droitiste Éric Duhaime dut admettre récemment qu’en ces temps de collusion corruption confusion politique, les sorties dénonciatrices nous viennent surtout des femmes. La députée adéquiste Sylvie Roy ayant été la première à mordre le premier ministre au jarret pour exiger une enquête publique, elle excita le fier-à-bras McMillan à lui lancer de grossières insultes. Du côté ministériel, admettons que le PM utilise les femmes comme bouclier humain. La chef de l’opposition a bien tiré quelques salves répétées mais d’autres objectifs stratégiques l’ont menée à s’approcher d’un projet d’amphithéâtre avec le gouvernement corrompu. C’est maintenant au niveau municipal que les mairesses se dressent devant les activités mafieuses de la construction, frôlant parfois le milieu syndical.
La population sentira ce vent dans les voiles des femmes. L’appel au changement ne se reconnaîtra pas dans un ancien ministre péquiste se reniant (Legault). Il ne se reconnaîtra pas non plus dans l’entêtement même d’un femme qui serait vue comme politicienne à la source des problèmes en éducation, en santé, en finance (Marois) et qui se mettrait des œillères pour ne pas accueillir les propositions d’alliance d’une candidate toute neuve (David) qui aurait un copilote déjà bien installé sur la piste (Khadir). Raison de plus au PQ de résister aux tirs fratricides contre ce dernier. Remember le Bloc : Think NEW clothings!