[Vous venez de dire que l’Internet vient de définir un nouveau style démocratique->32573]. Du même souffle, vous tentez de discréditer le mouvement. Pourtant, vous citez Barack Obama. Vous savez sans doute qu’une partie importante de la stratégie électorale utilisée par ce dernier fut le fait d’un important déploiement sur le réseau Internet. Du même coup, vous tentez de noyer le poisson avec les taux d’employabilité. Le gouvernement Charest est fort impopulaire et répond de ses actes devant l’opinion populaire. Au-delà des simples critères de vérité et de diligence, il y a l’état des mœurs électorales et le modus operandi d’un régime en phase terminale. Nous ne parlons certes pas de la même culture politique et de la sensibilité d’une seule et même nation.
Ceci étant dit, il ne faut point se surprendre de l’affirmation même d’un ancien ministre conservateur du gouvernement Mulroney. Il n’y a nul procès d’intention qui entre en ligne de compte. Plus que jamais, la population est souverainement écoeurée des réseaux d’influence, des soupçons de liens avec l’industrie de la construction et de la mafia, et du refus systématique du gouvernement Charest, son côté intraitable face aux demandes de l’opinion publique. Nous ne mettrons jamais de moratoire sur la notion des attentes et des exigences sur le plan de l’imputabilité politique. Ce n’est pas en prétendant modeler cette même opinion publique que vous parviendrez à renverser la vapeur sur le scepticisme suscité chez une part croissante de la population depuis 2003.
La démocratie ne s’exerce tout simplement pas uniquement aux dates d’élection. C’est foncièrement élitiste et réducteur que de s’en tenir à cette conception simpliste de l’exercice démocratique. Parlez-en à Charles De Gaulle. Qu’il s’agisse de référendum, de pétition et/ou de contexte politique immédiat, nous sommes mûrs pour franchir le cap de ce qui est habituellement qualifié de psychodrame. Parlons plutôt de renversement paradigmatique et d’exercice de démocratie directe. Il est important de tenir compte d’une certaine forme de blâme exemplaire pour avoir tenté de détruire des pans entiers de l’exercice démocratique au sens noble du terme. Il ne suffit plus de faire montre d’une certaine conception du fair-play ou de rentabiliser la notion du « je suis élu, tais-toi ».