Patrimoine canadien me donne raison

Fini le bilinguisme obligé pour les éditeurs

Une politique poussée jusqu'à l'absurdité

Tribune libre

Je voulais que vous soyez les premiers à l'apprendre. Nous avons reçu hier soir de Julie Fairweather, la directrice de « Politique et programmes de l'édition du livre du ministère du Patrimoine canadien », un communiqué dont je cite ce passage principal:
« Le Ministère du Patrimoine canadien vient de revoir ses directives entourant la façon de reconnaître l'aide financière reçue du gouvernement du Canada. Ce changement fait en sorte que la reconnaissance de l'aide reçue du gouvernement du Canada pourra apparaître dans une seule langue officielle (français ou anglais) lorsque la publication disponible n'est disponible qu'en anglais ou en français. »

Les Éditions Trois-Pistoles ont été les premières à dénoncer le fait que Patrimoine canadien contrevenait à l'esprit de la loi sur les langues officielles du Canada, de même qu'à la Loi 101 du Québec qui établit le français comme langue officielle et comme seule langue d'usage. Nous avons aussi dénoncé le fait que Patrimoine canadien se livrait ainsi à un odieux chantage: plus de subventions aux éditeurs qui refuseraient de se plier à cette directive sur le bilinguisme.

C'est grâce à l'appui que nous avons reçu, aussi bien des organismes luttant pour que soit respectée la Loi 101 que de vous toutes et vous tous qui avez manifesté votre désaccord, que Patrimoine canadien, après dix mois d'effort, la chose a été rendu possible. Nos remerciements à vous toutes et vous tous pour les lettres que vous avez envoyées à Patrimoine canadien afin de démontrer que nous formons une nation distincte et française.

Nos remerciements vont aussi à Nathalie Pétrowski, chroniqueuse au journal « La Presse » et à Jacques Lanctot, blogueur chez Canoë, qui emboîtèrent le pas et dénoncèrent la directive de Patrimoine canadien.

Nos remerciements vont également à toutes celles et à tous ceux de notre société civile qui se sont engagés à nos côtés pour faire pression auprès de Patrimoine canadien, notamment: Alain Stanké, Me Guy Bertrand, le Mouvement Impératif français, les Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec, le Mouvement national des Québécois, le député du NPD Guy Caron, le Bloc québécois, l'Association des écrivaines et écrivains de la Mauricie... et tant d'autres dont les noms m'échappent pour le moment - excité que je suis par cette bataille que nous avons gagnée!

Je déplore toutefois le silence de nos partis politiques québécois sur le sujet: malgré nos interventions, le Parti québécois, la Coalition Avenir Québec et Québec solidaire n'ont pas fait écho (du moins publiquement) à nos appels à la solidarité. Inutile que j'ajoute que le gouvernement Couillard n'a fait guère mieux - tant il est vrai qu'il ne cesse de couper dans les fonds destinés à l'apprentissage du français, aussi bien pour les immigrants que pour les élèves de nos écoles.

Ceci étant dit, je félicite Madame Mélanie Joly, nouvelle ministre de Patrimoine canadien, pour toute l'attention qu'elle a accordée à nos revendications et pour en avoir reconnu le bien-fondé.

Quant on se tient debout, tout est possible!

Encore une fois, mille et un mercis de votre solidarité! Et vive notre langue!

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Victor-Lévy Beaulieu84 articles

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Victor-Lévy Beaulieu participe de la démesure des personnages qui habitent son œuvre. Autant de livres que d'années vécues, souligne-t-il à la blague, comme pour atténuer l'espèce de vertige que l'on peut éprouver devant une œuvre aussi imposante et singulière. Une bonne trentaine de romans, une douzaine d'essais et autant de pièces de théâtre ; des adaptations pour la télévision





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5 commentaires

  • Robert J. Lachance Répondre

    19 février 2016

    Curiosité éveillée à l’endroit de l’auteur, j’ai eu le goût d’aller vous trouvez ici, là :
    http://vigile.quebec/Beaulieu-Victor-Levy
    puis là :
    http://vigile.quebec/Par-devers-Pierre-Karl-Peladeau
    Puisque vous avez fréquenté son père et sa soeur, savez-vous pourquoi Karl après Pierre comme prénom. Volonté de puissance par-devers par la descendance ?
    Je n’ai pas trouvé la réponse mais un indice dans Le vrai visage de Pierre Péladeau de Jean Côté, Stanké, 2003. À droite d’une photo d’Elmire Péladeau et son premier petit-fils Éric, on peut lire :
    Elmire Péladeau, sa mère, la femme forte de l’évangile, qu’il citait en exemple. Son courage et sa dignité influencèrent fortement son fils Pierre.

  • Robert J. Lachance Répondre

    17 février 2016

    Maintenant que nous sommes dans les catacombes de Vigile.
    « Nos remerciements à vous toutes et vous tous pour les lettres que vous avez envoyées à Patrimoine canadien afin de démontrer que nous formons une nation distincte et française. »
    Et les miens, voire les nôtres.
    J’imagine que les anglophones au Québec, en complémentaire, forment une nation distincte et anglophone. Pour les autochtones, les Premières-Nations, la question de nation ne se pose pas, elles étaient là les premières.
    J’en conclus que :
    « Notre peuple fondateur sur des siècles et des siècles est plurinational : les Premières-Nations, la Deuxième et compagnie, la Troisième et compagnie. Ça va chercher !
    Graduer de province à pays sera plus facile à trois bandes-groupes-gangs-nations qu’à une. »
    http://vigile.quebec/LA-QUADRATURE-DU-CERCLE#comment114632

  • Gaston Carmichael Répondre

    14 février 2016

    «Ceci étant dit, je félicite Madame Mélanie Joly, nouvelle ministre de Patrimoine canadien, pour toute l’attention qu’elle a accordée à nos revendications et pour en avoir reconnu le bien-fondé.»
    Est-ce que Mélanie Joly vous a aussi remboursé le $20,000. que le Conseil des Arts du Canada vous a injustement spolié?
    Je vous cite:
    « ... Ceci étant dit, je tiens à vous rappeler que le Conseil des Arts du Canada a pénalisé les Éditions Trois-Pistoles en soustrayant 20 000 $ de notre subvention, soi-disant parce que nous n’avions pas payé les droits que nous devions à nos auteurs. C’était une erreur que le Conseil des Arts du Canada a reconnue… mais trop tard pour nous remettre le fameux 20 000 $ soustrait de notre subvention. Une décision pour le moins étonnante du Conseil des Arts fédéral quand on considère que les Éditions La Courte Échelle, en déposant leur bilan plus tôt cette année, avouaient devoir plus de 320 000 $ à leurs auteurs pour les années 2013 et 2014 tout en ayant reçu du Conseil des Arts les subventions promises! Cherchez l’erreur!»

  • Gaston Carmichael Répondre

    14 février 2016

    C'est fou toute l'énergie et le temps qu'on dépense à livrer des batailles qui n'ont aucune raison d'être.
    Quand Ottawa fini par concéder la victoire, essentiellement parce qu'ils n'ont rien perdre dans cette pseudo-défaite, on s'imagine qu'ils font preuve d'ouverture.

  • James A. Wilkins Répondre

    14 février 2016

    Félicitations pour cette victoire pour tous les créateurs. Dommage d'apprendre que les partis politiques québécois n'aient pas fait cette bataille. Il y a de quoi à se poser des questions.