Fiers d'être Hydro-Québécois

Churchill Falls - Hydro-Québec / Énergie NB




Québec a réussi un coup de maître en signant un protocole d'achat d'Énergie Nouveau-Brunswick, lui permettant d'augmenter sa clientèle de 10% et assurant une meilleure interconnectivité avec le marché nord-américain.
D'autre part, le gouvernement du Nouveau-Brunswick est aussi gagnant, car il reçoit près de 5 milliards de dollars pour réduire sa dette de 40% d'un seul coup. C'est le meilleur coup de Jean Charest depuis qu'il est premier ministre.
Si Hydro-Québec a gagné la bataille financière, elle n'a pas encore gagné celle de l'opinion publique. Au Québec, la grande majorité est favorable pour des raisons évidentes, mais l'opposition est forte au Nouveau-Brunswick.
POURQUOI NON?
- Les Néo-Brunswickois paient déjà plus cher leur électricité. Hydro-Québec leur assure que les tarifs seront gelés pour cinq ans et que les entreprises auront droit à un rabais. Donc, ce n'est pas une question économique.
- H-Q s'engage à maintenir tous les emplois et les conditions salariales ou avantages sociaux. Donc, ce n'est pas une question d'emplois.
- H-Q offre une meilleure fiabilité d'approvisionnement électrique. Ce n'est pas une question de sécurité.
- H-Q produit de l'énergie propre et fermera les centrales polluantes. Ce n'est pas non plus une question écologique.
Et ce n'est pas une question de racisme non plus. Car nous avons demandé aux citoyens s'ils seraient plus favorables si c'était Hydro-Ontario plutôt qu'Hydro-Québec qui en faisait l'acquisition. Nos amis néo-brunswickois s'y opposent aussi.
WHAT'S IN IT FOR ME?
En réalité, le citoyen est pour, mais le consommateur est contre. Le citoyen voit la dette diminuer et les finances publiques en meilleure santé. Mais le consommateur se sent trahi par Hydro-Québec, qui n'a pas fait la démonstration qu'il gagnera quelque chose de cette acquisition. Le consommateur se pose toujours la question égocentrique: What's in it for me?
Hydro-Québec s'est trompée de cible. L'argument principal utilisé concernant la possibilité de mieux servir le marché américain a plu au Québec, mais déplu au Nouveau-Brunswick. Le consommateur du Nouveau-Brunswick n'a aucun avantage tangible à ce qu'Hydro-Québec vende aux Américains. C'est à Hydro-Québec de répondre à cette question maintenant.
Mais finalement, peut-être que cette acquisition cache un autre fantasme de Jean Charest.
Au lieu de perdre son temps à négocier un nouveau partenariat économique avec le reste du Canada, il a décidé de les acheter. C'est peut-être la seule manière de devenir premier ministre du Canada. Est-ce que les Rocheuses sont à vendre?


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