Enbridge a obtenu le droit d’acheminer 300 000 barils de pétrole de l’Ouest par jour vers le Québec sans fournir de plan de mesure d’urgence en cas de catastrophe, dénonce le préfet de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, Jean A. Lalonde.
«C’est totalement inacceptable», gronde-t-il. «Nous attendons toujours les plans de mesure d’urgence en milieux terrestre et aquatique qui répondent aux normes de la MRC de Vaudreuil-Soulanges. C’est totalement inacceptable», lance celui qui est aussi maire de la municipalité de Très-Saint-Rédempteur, porte d’entrée québécoise du pipeline, à la frontière ontarienne.
M. Lalonde souligne que la ligne 9B du pipeline d’Enbridge traverse plusieurs cours d’eau vitaux pour la région, dont la rivière des Outaouais. La contamination de cette rivière pourrait priver d’eau potable l’ensemble de la région de Montréal, d’après un récent rapport de la firme Savaria.
«Comment l’Office national de l’énergie [ONÉ] peut-il ignorer qu’en cas de déversement, l’approvisionnement en eau potable de plus de 2,5 millions de personnes serait mis en péril?» questionne M. Lalonde.
Le préfet réagissait ainsi au feu vert accordé à Enbridge par l’ONÉ. Sans tambour ni trompette, l’organisme fédéral a placé l’annonce sur son site web tard mercredi soir.
En douce
Dans un communiqué laconique, l’ONÉ indique approuver les résultats des tests hydrostatiques qu’elle a exigés de l’entreprise, tests qui consistaient à injecter de l’eau dans la conduite pour vérifier qu’elle ne fuit pas.
«Ces essais ont renouvelé la confiance de l’Office à l’égard de l’intégrité du pipeline et l’ont assuré que la canalisation pouvait être mise en service en toute sécurité», écrit l’ONÉ.
Toutefois, des trois tests demandés, un seul concernait un tronçon québécois de la conduite, soit celui de Mirabel. Le tronçon à haut risque de la rivière des Outaouais n’a donc pas été testé. «Les tests hydrostatiques doivent être réalisés sur l’ensemble du pipeline et avec les conditions initiales de sécurité, un point c’est tout», exige M. Lalonde.
Patrick Bonin, de Greenpeace, réagit aussi avec colère à une décision qu’il juge «biaisée et antidémocratique». «L’ONÉ protège encore les pétrolières aux dépens de la santé et de la sécurité de la population», dénonce-t-il.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé