Faut renationaliser l’aéroport de Montréal d’urgence

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Un vaudeville lugubre





C’est en 1992 que le gouvernement fédéral a cédé la gestion des grands aéroports du pays à des affairistes non élus qui prennent des décisions politiques majeures sans considérer les opinions formulées par des groupes de citoyens et même par des élus municipaux et provinciaux. Seuls les intérêts des gens d’affaires importants qui occupent les quinze postes du conseil d’administration chez Aéroports de Montréal (ADM). Comment en est-on arrivé à implanter, à accepter et à tolérer un tel braquage de bien public avec comme complices les élus?


Évidemment, comme ce fut le cas pour Air Canada, le Canadien National, Petro-Canada, Canadair, les Arsenaux Canadiens, Téléglobe, Télésat, etc., la privatisation pour absolument rien de l’aéroport de Montréal en 1992 fut bâclée, sans aucune consultation publique, reflet de la vraie nature de notre démocratie larvée. Seuls l’idéologie et les dogmes du moins d’États et de la supériorité postulée du privé ont primé. Dans des cas importants comme ceux-là, pourquoi ne pas faire appel à des référendums, comme aux States et ailleurs?


Aie, ça va faire les niaiseries des opportunistes


Il est temps d’agir collectivement pour mettre ces petits faiseux à leur place surtout quand je vois le titre d’articles comme ceux-ci : «ADM (aéroports de Montréal) se définit comme monopole (sic) privé avec tout» et aussi : «Les élus absents à ADM» (Le Journal de Montréal, 19 mars 1992 et La Presse, 28 juin 2002). Incroyable! Je le répète, des non-élus qui gèrent un bien public, qui n’ont rien déboursé et qui n’ont rien créé, mais qui gèrent cet instrument collectif comme bon leur semble. Même dans les systèmes communistes on est moins dictatorial. La majeure partie des aéroports dans le monde, même aux États-Unis, qui est loin d’être un pays socialiste, sont de propriété publique et sont administrés par des élus et par des commis d’État.


SI Monsieur Trudeau a à cœur l’intérêt supérieur de la collectivité, il va mettre fin à cette exploitation et au mépris affiché par ces petits parvenus d’ADM. S’il trouve que j’exagère, qu’il lise bien le titre de ces articles :


-«Pas besoin d’autorisation fédérale (sic) pour implanter une zone franche à Mirabel» (La Presse, 12 mai 1998).


-«Aggrandissement de l’aéroport de Dorval. ADM veut faire fi (et l’a fait) de la loi du Québec» (La Presse, 4 avril 2007).


-«ADM rejette un projet de centre de foires à Mirabel» (La Presse, 11 septembre 2014).


-«ADM fait fi de la politique des aéroports» (La Presse, 16 mars 2000).


Et puis, mes amis, trouvez-vous ça normal de se faire mener comme ça par le bout du nez par des smattes qui se prennent pour d’autres et qui sont au-dessus des lois? Si ça ne vous fait pas pomper, je vous en prie, demandez de l’aide. Vous avez alors vraiment besoin d’un «accompagnateur». Tiens, une drôle pour rire, mais pour mieux rire de nous. Fin des années 1990’s et début 2000’s, AMD a élu comme présidente une profane ignorante du domaine en la personne de Nycole (avec un «y») Pageau-Goyette, une dame qui, comme l’ancienne ministre libérale du Québec, madame Monique (avec pas de «y») Jérôme-Forget, avait bien, à tort, une très haute estime d’elle-même et qui, à même des fonds, exigeait dans ses sorties publiques d’être accompagnée par : «Des gardes du corps protègent maintenant la présidente d’ADM» (Le Devoir, 24 mars 2000). Paranoïaque en plus de péter plus haut que le trou, comme certains disent, mais par moi. Tout simplement hallucinant.


Un conseil d’administration paqueté et infiltré


En passant, lors d’un sondage effectué en juin 2002, 71% des Québécois étaient opposés à la fermeture de l’aéroport de Mirabel. Les élus inféodés et corrompus n’en ont rien à cirer et de l’opinion de la majorité ordinaire comme l’a si bien dit dernièrement notre poète full bilingue et écologiste dans les herbes, Philippe Couillard qui, en plus est un érudit hors pair, fraye à l’occasion avec des amis louches et des pays qui sont loin d’être des modèles de démocratie et du respect des droits de l’homme, principalement le droit des femmes : «Non, la majorité n’a pas toujours raison...» (La Presse, 12 janvier 2013). En fait pour Couillard et le PLQ, la majorité inférieure n’a jamais raison et la minorité supérieure a toujours raison.


Mes amis, il y a 15 membres au conseil d’administration d’ADM, dont 14 proviennent du privé et une professeure «accommodante» provenant du milieu universitaire, comme Françoise Bertrand l’était, elle qui avait été vice-rectrice à l’UQAM pour devenir par la suite présidente de la Chambre de commerce de la province du Québec. Des personnes qui s’y connaissent pas plus que vous et moi dans le domaine aéroportuaire, mais qui ont une bonne attitude et qui sont fiables, des gens comme Normand Legault du Grand Prix du Canada en course de chars et des cadres travaillant chez Bell Canada, Air Canada, la Banque Nationale, Ernst and Young comptables, CAE, Bombardier, Gowling avocats, etc. Beaucoup de comptables et d’avocats. Wow! Naturellement, aucun représentant d’organismes écologistes, de syndicats et de groupes citoyens et aucun élu du fédéral, du provincial ou du municipal. Tout simplement honteux et pathétique. Comment peut-on tolérer ça, je le répète? Pensez-vous que ces administrateurs travaillent pour le bien commun et pour les intérêts de la collectivité?


Comité sous influence sur la privatisation des aéroports


Vous le savez, tous les comités mis en place tant par les gouvernements fédéral et provincial sont une farce grotesque et relèvent du mépris envers la population. Pour mieux vous farcir la cervelle, les élus vous diront qu’ils ont nommé des «experts» et des «spécialistes» qui, bien souvent, n’en sont pas, mais qui proviennent tous du secteur privé à part quelques affranchis ici et là. Évidemment, experts et patronat vont de pair. Tous ces comités «neutres» ont tous pour mandat déclaré de moderniser et de réingénierer l’État ainsi que ses instruments collectifs afin de les rendre plus efficaces et plus efficients.


C’est donc sans aucune surprise que les conclusions et les recommandations de ces comités composés de grosses têtes bien centrées sont tout le temps conformes aux vœux du patronat en mettant toujours l’emphase sur la «nécessité urgente» d’avoir moins d’État et plus de privés par le biais de privatisation et d’impartition; de politiques fiscales privilégiant les tarifs et les taxes de vente en lieu et place des impôts sur le revenu et sur le capital; de traités de libre-échange; de partenariats public-privé, etc. Naturellement, pour vous faire avaler leur couleuvre indigeste, ils sont tenus de mentir et ils le font «généreusement». C’est comme ça que Philippe Couillard s’est présenté tout bonnement comme le sauveur du Québec, rien que ça. Le monsieur n’a pas de complexe ... et s’il en a, ils sont de nature supérieure.


Il en fut ainsi du comité pathétique sur la privatisation des aéroports, une parodie mise en place par Stephen Harper et qui a remis son rapport final en décembre 2015 au nouveau ministre fédéral libéral des Transports, monsieur Marc Garneau. Oh surprise, contrairement à ce qui se passe majoritairement dans le monde, faut céder, selon ces sages experts dudit comité, complètement au privé tous les aéroports du pays. Le président d’ADM, James Cherry, a pondu comme les autres les mêmes âneries sur la nécessité de moderniser et d’adopter une «approche flexible» par la privatisation complète salvatrice. Salvatrice pour qui? Devinez? Une privatisation qui accorderait quelques millions de dollars aux dirigeants actuels d’ADM et plusieurs millions aux gros comptables, avocats et banquiers, ça le petit monsieur Cherry a omis de le dire : « Privatisation des aéroports. ADM revient à la charge» (Le Devoir, 1er octobre 2016).


Écoutez-moi bien les amis. Les six membres de ce comité embrigadé provenaient tous du privé, soit de la Banque de l’Ouest et de la papetière Canfor, de Canadien Pacifique (CP), de la Banque mondiale pour le Canada, d’Air Canada (un ancien joyau public privatisé pour des pinottes) et enfin de Maersk Canada. Êtes-vous surpris qu’ils ont suggéré de privatiser les aéroports, comme un autre comité de bouffons issus du privé a suggéré de privatiser les postes canadiennes et comme, au Québec, les comités «d’experts» du PLQ de Philippe Couillard qui ont recommandé pour la millième fois la privatisation d’Hydro-Québec et de la SAQ? Quand est-ce que les politiciens enrégimentés vont arrêter de rire du monde en pleine face? Et quand est-ce que ce monde docile va-t-il enfin se réveiller? Coudonc, suis-je le seul à s’indigner de tant d’exploitation? Et dire que certains zouaves prétendent vivre dans un pays libre «full» démocratique. En passant, j’oubliais, le «pragmatique» Maxime Bernier qui se présente à la course à la chefferie du Parti conservateur canadien (ils font de plus en plus durs) prône, comme les boss, la privatisation de Postes Canada (Le Journal de Montréal, 10 juillet 2016) et des aéroports (Le Journal de Montréal, 3 août 2016).


Les goons mènent avec la bénédiction du fédéral


Je le répète, les dirigeants et les administrateurs sont des «nobodies» nommés par des politiciens corrompus. Des non-élus qui imposent leurs diktats politiques qui affectent la population. Au moins, les sénateurs canadiens, des non élus également, ne gouvernent pas et de par sa composition qui relève du folklore, ils ne font rien et sont plutôt amusants même si ce sont des B.S. fort bien payés.


Faut que les élus au fédéral prennent leurs responsabilités et retirent immédiatement tous les pouvoirs de ces matamores d’ADM et renationalisent tous les aéroports du pays. Finies les folies comme dans :


-«Aérogare de Mirabel. Coderre (le maire de Montréal) veut qu’Ottawa empêche la démolition» (La Presse, 3 mai 2014). Décision sans appel des fanfarons d’ADM : « L’aérogare sera démantelée» (Le Journal de Montréal, 2 mai 2014). Meilleure chance la prochaine fois monsieur Coderre. Denis est plus «tough» avec les cols bleus qu’avec les bonzes d’ADM!


-«Un centre de foires international? L’ex-premier ministre Bernard Landry propose de reconvertir le complexe» (Le Journal de Montréal, 2 mai 2014). Votre avis est important qu’ont dit les patrons d’ADM à monsieur Landry, mais : «ADM rejette un projet de centre de foires à Mirabel» (La Presse, 11 septembre 2014). Cré Bernard, le PQ aurait dû agir plus vigoureusement pour le maintien de l’aéroport Mirabel lorsqu’il était au pouvoir et non seulement s’écraser en acceptant la fermeture de Mirabel et en se contentant de transformer le squelette en centre de foires international. Allô souverainiste. Un centre de foires international, elle est bien bonne celle-là. Une des meilleures larguée par Bernard et Dieu sait qu’il en a lancées beaucoup (même trop) dans sa fructueuse carrière politique.


Et le power trip continue : cadeau à Uber


Tiens, tiens, les dirigeants d’ADM, et pas les élus, viennent d’autoriser la firme Uber à se rendre à l’aéroport de Montréal et de prendre des clients à cet endroit public. Les politiciens n’ont aucun mot à dire et s’en lavent les mains : «La firme Uber obtient le droit de se rendre à l’aéroport de Montréal.» (Le Journal de Montréal, 13 décembre 2016).


À l’aéroport, les privilégiés d’abord


Totalement inadmissible : les patrons d’ADM viennent de signer une entente avec VISA qui fera en sorte que les détenteurs de la carte Visa Infinite Privilege pourraient passer avant les autres aux points de contrôle. Ils auront droit d’utiliser la file prioritaire aux points de fouille: «Une carte de crédit pour éviter les files» (La Presse, 26 juillet 2014). Bravo! Tout un service public qui vend son âme et ses principes d’égalité pour une poignée de dollars versés par visa et les grosses banques canadiennes qui en sont propriétaires. Comment se fait-il que les gouvernements laissent faire cette aberration et cette injustice par de petits gestionnaires incompétents dans la livraison d’un service public? Imaginez ce que ça sera dans le futur si jamais le gouvernement fédéral s’avise, à l’encontre de l’opinion de la majorité, de céder complètement aux affairistes tous les aéroports canadiens? Le privé vante, pour la forme, les bienfaits de la concurrence, qui bien souvent n’existe pas dans les faits, mais s’accommode très bien de monopole ou de quasi-monopole «privés» comme les autoroutes, les ponts, l’eau, les voies ferrées, l’électricité, etc. Les monopoles privés c’est extra, mais pas les monopoles publics. Vous pigez? Si nos élus ont un minimum de respect pour la population et un minimum d’indépendance face aux forces vives et sonnantes du privé, ils vont mettre fin à ce vaudeville lugubre et renationaliser les aéroports.




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