L'ancien eurodéputé Nigel Farage a qualifié de «scène terrifiante» la présence de mystérieux manifestants vêtus de noir dans les rues de Londres à l'occasion d'une journée de manifestation commémorant la fin de l'esclavage dans l'empire britannique.
Des centaines de personnes se sont rassemblées le 1er août à Brixton, dans le sud de Londres, pour célébrer le Jour de l'émancipation, qui commémore la fin de l'esclavage dans les colonies britanniques (le 1er août 1834, entrée en vigueur d'une loi de 1833) et notamment demander des réparations au gouvernement britannique pour son passé esclavagiste.
Parmi les groupes qui avaient appelé à ce rassemblement au cours duquel une artère de la ville a été temporairement bloquée, on trouve entre autres des écologistes d'Extinction Rebellion venus pour réclamer l'arrêt du« génocide et l'écocide des peuples africains et de leurs environnements», a rapporté The independant.
D'autres manifestants se sont fait remarquer en défilant vêtus de noir de la tête aux pieds, équipés de ce qui ressemble à des gilets anti-couteaux ou pare-balles.
Sur des images circulant sur les réseaux sociaux, on a pu les voir défiler de façon organisée, avant de pratiquer un exercice dans lequel ils suivent des consignes avec une discipline militaire. Les membres de ce mystérieux groupe, qui arborent un écusson «FF Force» (Forever Family Force), ne sont pas sans rappeler les activistes des Black Panthers.
Ces images ont choqué l'ancien eurodéputé et grand artisan du Brexit Nigel Farage. «Scènes terrifiantes à Brixton aujourd'hui. Une force de type paramilitaire marche dans les rues. C'est ce que voulait le mouvement BLM depuis le départ, et cela va diviser notre société comme jamais auparavant», a-t-il ainsi réagi dans un tweet très partagé, avant de demander pourquoi la police avait «laissé faire».
Susan Hall, la chef de file des conservateurs au conseil municipal de Londres a également vivement réagi : «Quiconque pense que c'est acceptable devrait se demander, "qu'est-ce qui vient après ça". Très très inquiétant.»
De l'autre côté de l'échiquier politique, le co-leader des Verts Jonathan Bartley a accusé Nigel Farage de semer lui-même la «division» : «Vous essayez simplement de créer la division. Mais ces gens de Brixton savent aujourd'hui que l'amour et la justice vaincront la peur et la haine que vous colportez. L'espoir est ce dont les gens ont besoin en ce moment et ils montrent le chemin pour y parvenir.»
De son côté, la police a fait part de sa satisfaction que la journée de manifestation se soit déroulée en grande partie de façon pacifique, faisant état de trois interpellations. «Le rassemblement d'aujourd'hui a été en grande partie pacifique, et nous remercions nos communautés de travailler avec nous pour faire en sorte que les voix de la communauté puissent être entendues en toute sécurité et de manière responsable, pour assurer la sécurité de tous», a ainsi déclaré la sous-commissaire adjointe Laurence Taylor, en charge du maintien de l'ordre lors de cet événement.