Un article m'avait échappé dernièrement, soit celui de Nathalie Elgrably-Lévy titré "Leçon d’économie suédoise".
Elle avait la chance, enfin, de faire tomber le voile entre les discours gogauche et droidroite, mais elle ne l'a pas fait.
C'est tout de même intéressant. Elle n'écrit pas de mensonges, mais des généralités. Elle parle des baisse d'impôt en Suède, mais ne spécifie pas quel est le taux d'imposition actuel. Qui sait, il est peut-être encore plus élevé qu'il ne l'est au Québec présentement, mais ce n'est pas grave, parce que l'objectif de son texte était simplement d'utiliser la Suède pour ridiculiser la gauche, en disant que la Suède est maintenant à droite.
Elle écrit "Il est vrai que les résultats économiques récents de la Suède sont remarquables et qu’on peut tirer des leçons inspirantes de l’exemple suédois… mais pas celles qu’espère la gauche bien pensante."
Et celle de la droite? En réalité, le premier ministre Reinfeldt est un modéré au centre-droit en Suède, mais il serait encore vu au centre au Québec selon, disons le Réseau Liberté Québec. Pourquoi?
En Suède, il en coûte toujours pas un sou pour étudier du primaire jusqu'au post-doctorat. Pas un cenne! Et encore aujourd'hui, c'est aussi gratuit pour vous tous qui désireriez venir étudier à l'université en Suède.
Et elle ne dit pas qu'en Suède, c'est environ 76% de la population qui est syndiquée.
Elle ne dit non plus que tous les travailleurs, même chez Mc Donald, reçoivent non pas 4%, non pas 8%, mais au mininum 12% de paie de vacances, c'est-à-dire l'équivalent de 5 semaines de vacances par année.
Elle ne dit pas que la Suède ne pousse pas pour l'exploration de gaz de schiste, mais en lieu et place, subventionne le développement de l'industrie du biogaz.
Elle ne dit pas que le régime d'aide financière aux études est beaucoup plus généreux qu'au Québec. En fait, qu'il est possible de seulement prendre la bourse et de ne pas prendre le prêt. Qu'il est possible de gagner environ 10 000$ (dix mille dollars) par année sans se voir couper ni la bourse ni le prêt. Que dès qu'on quitte le foyer familial, le salaire des parents n'est pas considéré, not at all, dans le calcul des prêts et bourses.

Oh que non, la bonne femme ne vous dira pas ça, jamais de la vie, parce que son but est de faire la promotion de la droidroite.

Elle ne dit pas qu'en Suède, au moindre petit écart éthique de ses politiciens, il y a une escouade anti-corruption prête à sévir. Que même une politicienne qui reçoit une paire de billets pour un match de tennis met sa carrière en jeu. Oh que non.

Par contre, la Elgrably-Lévy n'hésite pas a attaquer la gauche. Elle n'hésiterait pas dans un prochain article à dire que les Québécois ne travaillent pas assez, ayant déjà oublié que la Suède "super droitiste", on a 5 semaines de vacances. Elle n'hésiterait pas à dire qu'il faille augmenter les frais de scolarité, qu'il faille empêcher la syndicalisation, etc... bla bla bla.
Elle ne prend pas la peine d'expliquer que certaines privatisations, dont la plus récente fut la privatisation des pharmacies (oui, LA pharmacie était étatique jusqu'à tout récemment), qu'on a déjà critiqué le fait que les prix n'ont pas diminué, qu'ils auraient même augmenté. Faut croire que la gestion de l'État était quand même pas trop mal à Apoteket.
Non, un jour elle lance des généralités sur la Suède pour démontrer ô combien c'est à droite maintenant. Faites-moi rire! Demain, elle comparera le Québec avec l'Alberta. Elle pige dans deux paniers, deux systèmes entièrement différents et elle vit bien avec tout ça. C'est le genre de madame qui s'imagine qu'on peut construire un super ordinateur en prenant les belles pièces d'un Macbook et celles d'un PC et qu'en les mettant ensemble on aurait un super résultat.
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Je dois terminer, car j'en ai marre. J'en ai marre de voir que la supposée élite dont fait partie la Elgrably-Lévy est totalement ridicule. Je ne suis pas un économiste, ni suis-je un politologue ou un grand intellectuel, mais quand je lis cette bonne femme, quand je lis ces huluberlus de pseudos libertariens, ces idiots-utiles de droidroitistes qui font la lutte fécale avec la gogauche, c'est drôle, mais je me sens un peu plus intelligent.
La Suède ne contrôle pas l'économie. La Suède ne se fait pas contrôler par l'économie. Donc, ni la droite ni la gauche traditionnelle irréfléchie du Québec ne peuvent utiliser la Suède pour faire du populisme économique. En fait, la gauche a le mérite de ne pas le faire. Trouvez-moi un endroit où la gauche, comme Québec solidaire par exemple, utilise la Suède pour défendre son programme? J'ai cherché, mais je ne trouve pas.
Par contre, je trouve plein d'articles d'imbéciles de droitistes à la con comme Elgrably-Lévy qui le font, en pigeant bien sûr juste ce qui fait leur affaire.
Alors, sa tentative de petite leçon économique à cinq cenne, elle peut bien se la mettre où je pense.