Faible victoire du camp démocrate !

Élections présidentielles états-uniennes


La victoire de Barack Obama aura été à l’image de son mandat : faible. En effet, il aura fallu attendre des heures avant que l’Ohio — et ses 19 grands électeurs — soit accordé au président sortant. Autrement dit, jamais depuis le capharnaüm juridique qui avait distingué le scrutin de l’an 2000, l’Ohio n’avait confirmé sa réputation d’État baromètre. Et ce, malgré les bâtons dans la roue portant l’empreinte du Parti républicain.
En effet, depuis vendredi dernier, des avocats de la formation de Mitt Romney ont poursuivi une offensive d’enfer contre des liasses de bulletins déposés dans des circonscriptions que l’on savait habitées par une majorité de démocrates. Ce geste, qui n’était pas sans rappeler les irritants peu démocratiques de l’an 2000 avait convaincu le parti d’Obama d’envoyer 2500 observateurs pour surveiller, voire contrer, les agissements des républicains.
Fait à noter, le gouverneur républicain de la Floride, Rick Scott, avait pris un soin qu’on osera qualifier de maniaque à réformer la mécanique électorale de son État. Pour faire court, les changements apportés par Scott ont limité l’exercice du vote par anticipation ou par procuration.
Quoi d’autre ? Sa « réformette » a produit son lot de dysfonctionnements en plus d’agacer au plus haut point des milliers et des milliers de Floridiens condamnés à patienter des heures. À cause de quoi ? Les formalités imprimées sur des bulletins qui parfois dépassaient les 10 pages !
Cela étant, les Américains vont hériter de ce qu’ils ne voulaient pas : un Congrès à l’image du Congrès sortant, soit divisé entre une majorité de républicains à la Chambre des représentants et une majorité de démocrates au Sénat. En ce qui concerne la Chambre haute, les démocrates ont amplement matière à se féliciter.
En effet, à la différence des républicains, le nombre de sièges démocrates en jeu était beaucoup plus imposant, soit 23 contre 10. Dit autrement, les sénateurs démocrates étaient confrontés à un coefficient de difficulté passablement plus élevé que celui des républicains.
Parmi les sièges remportés par les premiers, un mérite une attention particulière, soit celui occupé par Ted Kennedy pendant plus d’un demi-siècle et que la démocrate Elizabeth Warren a repris au républicain Scott Brown.
En attendant la publication définitive des résultats, il faut espérer dix fois plutôt qu’une qu’Obama mette à profit ce deuxième mandat pour corser sa réforme d’un système financier qui n’est vraiment pas au diapason des tares produites par une avalanche de déréglementations, certaines irresponsables. Quoi d’autre ? Il faut espérer mille fois plutôt qu’une qu’il ne tarde pas à peaufiner la réforme de la santé.
Il faut espérer enfin que lui ainsi que les élus démocrates s’emploient à freiner un courant qui a divisé le pays au point que celui-ci présente trop souvent les saillies de la guerre civile. Qu’en 2012 des illuminés comme ceux du Tea Party aient autant d’influence, alors qu’ils nient, par exemple, des évidences scientifiques, revient à sacrer la bêtise reine du progrès.


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