Imaginez qu'un invité se présente chez vous pour la première fois et vous déclare sur-le-champ qu'il n'aime pas vos rideaux, ni vos meubles et que vous cuisinez mal. Prend-il vraiment la bonne façon de se faire aimer et écouter?

Par une belle journée ensoleillée où les gens de la haute-ville se baladent en souriant et redécouvrent leur terrasse favorite pour se prélasser dans un climat printanier la voiture de Marine Le Pen, conduite par elle-même, s'arrête à l'hôtel Marriott de la Place d'Youville. La dame, sans prétention aucune, passe presque incognito malgré qu'elle est quand même connue dans la politique française.

Des manifestants l'attendaient de pied ferme dans le hall d'entrée de l'hôtel. Mais, dans un calme olympien, Mme Le Pen leur a demandé simplement de quitter les lieux, aller prendre une douche et d'aller se coucher.

« J'ai été choqué lorsqu'on m'a informé aujourd'hui que des personnes, s'affichant comme des "jeunes du Parti québécois", mais ne représentant qu'eux-mêmes et n'occupant aucune fonction au parti, ont rencontré la présidente d'un parti politique français en visite à Québec », écrit-il, sur Facebook.

« Au nom du Parti québécois, je tiens à dissocier formellement notre formation politique et ses instances de toute activité ou rencontre, issue d'initiative personnelle, avec des représentants de ce parti dont l'histoire, la doctrine et les propositions sont aux antipodes des valeurs du Parti québécois », poursuit le chef péquiste au sujet du parti d'extrême droite français, anti-immigration et anti-libre-échange.

Le moins que l'on puisse dire, la visite de Mme Marine Le Pen à Québec, dirigeante du Front National (FN) et très anti Union-Européenne, sème la controverse sur son passage et enflamme les esprits. Nonobstant la présence de manifestants en cette Journée internationale de la Francophonie, il sonne faux d'entendre une politicienne française parler du fait français alors que la presse parisienne saupoudre allègrement ses textes d'anglicismes. Selon nos cousins, parler ou écrire un français pur fait ringard. 

Notons que Mme Le Pen avait beaucoup à dire mais bien peu de disciples pour oeuvrer. Il ne faut pas oublier la déclaration assez directe de Bernard Drainville: Elle devrait débarquer de l'avion et rembarquer illico, retourner chez elle.

En principe, il n'y avait que le député Amir Khadir qui se disait ouvert et prêt, pour sa part, à s'asseoir avec la présidente du FN. Avouons que la sympathie et l'appui n'ont pas été offerts à Mme Le Pen lors de son séjour à Québec. Elle devait se sentir bien seule dans sa chaloupe mais elle est habituée.

Sans avoir vu un seul tapis rouge depuis son arrivée au Québec, Mme Le Pen ne se gêne pas pour s'insurger contre la politique canadienne qui accueillerait trop de réfugiés syriens. Il faut admettre que son regard aux conséquences pernicieuses est plutôt en terme de dollars et complètement dénudé de coeur. Mais de quoi se mêle-t-elle à travers un discours vitriolique? Exit Mme Le Pen!