Une conférence de presse s’est tenue dernièrement sur l’affaire Yves Michaud. Les protagonistes relataient les récents recours juridiques et appelaient l’Assemblée nationale à réparer les torts causés à cet homme. L’événement fut très peu couvert et je ne l’aurais pas su si l’ex-député Jean-Pierre Charbonneau n’avait pas attiré mon attention sur cette initiative.
En réexaminant la trame des faits intervenus en décembre 2000, je réalise à quel point Yves Michaud fut traité injustement. Malheureusement, l’arbitraire de l’Assemblée nationale n’avait pas soulevé l’indignation générale à l’époque. Les récents efforts pour nous rappeler l’ignominie du geste n’ont apparemment pas eu plus de succès.
Coupable de quoi ?
Le 14 décembre 2000, Yves Michaud avait fait l’objet d’une motion unanime de l’Assemblée nationale qui dénonçait ses propos inacceptables tenus à l’égard des communautés ethniques, et plus particulièrement la communauté juive.
Pour l’essentiel, il avait dit dans les jours précédents que le peuple juif n’avait pas été le seul à souffrir dans l’histoire de l’humanité, au cours d’une entrevue avec Paul Arcand. Il avait également mentionné, lors des États généraux sur l’avenir du français, que les Québécois devraient suivre l’exemple de ce que disait le chanoine Groulx à l’égard de la résilience du peuple juif dans sa quête de survivance.
De façon abjecte, la motion fut adoptée sans débat et sans possibilité qu’il se fasse entendre.
Victime de l’indifférence
Comme beaucoup d’autres Québécois, j’ai eu connaissance de l’affaire Michaud en 2000, mais je n’y ai pas prêté attention. Aujourd’hui, elle ne fait plus la nouvelle, malgré quelques épris de justice qui voudraient bien attirer notre regard sur la cause.
Le rappel des faits devrait toutefois nous inquiéter de ce que l’Assemblée nationale puisse se comporter en tribunal d’inquisition et jeter l’opprobre sur un simple citoyen.
Bécaud avait raison quand il chantait que les mauvais coups et les lâchetés n’ont pas d’importance, car c’est l’indifférence qui détruit le monde.
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