Pauvre premier ministre Couillard! Il sort d’une entrevue avec l’équipe éditoriale de La Presse pour entendre les élucubrations de sa ministre Rita de Santis qui considère que, sous l’ère Charest, l’objectif de souscription de 100 000$, par ministre, était des « peanuts ». Sous prétexte que la cible était plus élevée dans les provinces voisines, les Québécois devraient se sentir soulagés d’avoir été moins abusés.
Notre premier ministre a dû s’arracher les cheveux, en rentrant chez lui, après tous ses efforts, des dernières 48 heures, pour passer à un autre registre. En effet, Philippe Couillard a montré la porte du conseil des ministres à monsieur Hamad. Il a annoncé en grande pompe la politique énergétique du gouvernement qui a été plutôt bien accueillie. Aux journalistes de La Presse, il a présenté des projets d’envergure qui devront faire l'objet d'une annonce officielle très bientôt.
Le premier ministre du Québec a suffisamment de boulets au pied sans que la turpitude de ses ministres y en ajoute. Briser la morosité ambiante dans une conjoncture plutôt défavorable, alors que l’emploi et la croissance économique stagnent, constitue un défi de taille. Le défi nécessite un leadership fort appuyé sur une vision claire des objectifs, l’unité et la cohésion de l’équipe sur les intentions poursuivies et une démonstration d’intégrité au-dessus de tout soupçon.
L’épisode Hamad aurait dû rendre madame de Santis moins volubile ou du moins l’inciter à la prudence, mais au contraire, elle banalise cette quête débridée de dons au sein du PLQ. C’est un grand manque de sensibilité si l’on considère que la population assimile ces cibles de souscription aux dérives qui ont généré la corruption révélée par la Commission Charbonneau et l’UPAC. Drôle de parade pour tenter de montrer de patte blanche que de vouloir se montrer moins corrompue que le voisin.
Cet épisode révèle à nouveau à quel point la culture des libéraux est ancrée dans ses pratiques douteuses pour remplir la caisse électorale et se procurer le pouvoir à tout prix. Les dénégations du premier ministre franchiront difficilement le seuil de la crédibilité en matière de financement des partis et de mœurs politiques assainis, si son entourage et lui font preuve de mollesse ou d’indifférence au chapître de l’honnêteté.
D’un côté, certains ténors libéraux tentent de faire croire que chaque ministre n’avait pas vraiment à collecter 100 000$ et de l’autre, une ministre nous dit que ce sont des peccadilles. Quand on demande au premier ministre s’il remettrait l’argent acquis de façon douteuse, il préfère louvoyer en reportant à plus tard une réponse nette. La société exige que le fruit de la criminalité soit saisi aux bandits, toutefois le chef de l’État voudrait se soustraire à cette règle élémentaire.
S’il est vrai que le pouvoir salit et que l’opposition nettoie, le PLQ n’aura tout simplement pas été assez longtemps dans la laveuse.
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