La démonstration de force de Washington nuit à d'autres peuples et attise leur haine des Etats-Unis, constate un ancien ambassadeur américain de l’administration Bush père.
Les Etats-Unis ignorent les principes essentiels de la diplomatie et ne misent en géopolitique que sur la force militaire, écrit dans son article pour The American Conservative Chas Freeman, par le passé assistant du secrétaire à la Défense et ambassadeur américain en Arabie saoudite.
"Pour Washington, la menace de recours à la force n'est plus le dernier, mais le premier instrument en politique étrangère. Nous, Américains, n'hésitons pas à recourir à des mesures de contrainte, en exerçant des pressions sur d'autres pays, que ce soient nos alliés, nos amis, nos adversaires ou nos ennemis", constate l'ancien diplomate.
Et de rappeler que depuis l'éclatement de l'URSS, les choix des Etats-Unis en politique extérieure se limitaient exclusivement aux sanctions économiques, à l'intimidation militaire et à l'usage de la force.
M.Freeman suppose que la puissance militaire et politique des Etats-Unis sert de justification à l'élite américaine pour "renoncer à la persuasion en faveur de pressions militaires sur des étrangers récalcitrants".
"Ces dernières années, les Etats-Unis ont tué une quantité innombrable de personnes dans des guerres et des opérations antiterroristes avec l'usage de drones dans l'ouest de l'Asie et le nord de l'Afrique. Lors de nos campagnes militaires, nous avons fait couler le sang, mutilé bon nombre de nos militaires et brisé leurs vies. Nous avons affaibli notre économie, en la privant d'investissements au profit des dépenses militaires", indique l'auteur.
Critiquant la politique belliciste de l’administration, l'ex-ambassadeur dénonce également la politique des sanctions pratiquée par les Etats-Unis à l'égard d'autres pays. Selon M.Freeman, cette politique nuit aux milieux d'affaires américains et renforce le protectionnisme dans le pays visé par les sanctions.
A la différence de l'armée américaine, la diplomatie aux Etats-Unis manque de professionnalisme, conclut l'auteur, qui regrette que la politique extérieure soit confiée à des dilettantes.
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