Depuis les tout débuts de la pandémie, la protection des soins de santé dans les hôpitaux du Québec a monopolisé une bonne part des commentaires et interventions du premier ministre François Legault lors de ses très nombreux points de presse adressés à la population.
Parallèlement à ses mises en garde contre les débordements des cas infectés par la COVID-19 et le manque potentiel de lits pour les accueillir, François Legault n’a eu de cesse de lancer ad nauseam qu’il comprenait fort bien l’impact des mesures sanitaires qu’il impose à la population mais que les circonstances alarmantes dans les hôpitaux l’empêchent d’alléger les consignes sanitaires.
Eh bien, presque deux longues années plus tard, le discours du premier ministre n’a pas changé sinon qu’il a resserré ses exigences en décidant de fermer tous les commerces non-essentiels le 30 décembre dernier, notamment les restaurants, les salles de spectacles et de cinéma, les gyms, et de mettre fin à toute activité sportive chez les jeunes, notamment le hockey organisé. Or, il n’est pas étonnant que la grogne se fait de plus en plus sentir chez les propriétaires touchés par ces mesures, et que les jeunes sont complètement démotivés envers le hockey, leur moral est à plat.
La population a démontré, depuis le début de la pandémie une résilience exemplaire, en répondant sagement aux appels à la protection des soins de santé. Aujourd’hui, des mouvements s’organisent pour défier les mesures sanitaires. Le climat est malsain.
Il est plus que temps que François Legault se tourne vers la vie démoralisante de ceux qui continuent à vivoter hors de l’hôpital et qu’il apporte au plus vite des allègements aux mesures sanitaires, à commencer par la réouverture des commerces non-essentiels et la reprise des activité sportives chez les jeunes…À défaut de quoi le premier ministre risque d’être confronté à un mouvement généralisé de désobéissance civile!
Motion de non-confiance envers la Santé publique?
Dans le but de pallier l’inexistence d’information de la part du gouvernement et de la Santé publique eu égard à la prévisibilité dans l’évolution de la pandémie, la cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, propose la création d'une unité ayant comme mandat d'anticiper la venue d'une prochaine vague de COVID-19 et de faire le lien avec les différents milieux des affaires telles la restauration et la culture. Toujours dans la foulée d’assurer une meilleure prévisibilité, le PLQ suggère la mise sur pied d'un comité scientifique indépendant dirigé par le scientifique en chef du Québec dans le but de renforcer le volet scientifique et mieux anticiper l’avenir.
N'en déplaise à Dominique Anglade, l’ensemble des mandats prévus en relation avec la création des deux nouvelles structures proposées par la cheffe du PLQ sont sous la responsabilité de la Santé publique. Est-ce à dire que le PLQ de Dominique Anglade, en agissant de la sorte, est en train d’adresser « indirectement » une motion de non-confiance à la Santé publique?
Quoi qu’il en soit, si tel est le cas, le directeur de la Santé publique au Québec devrait sauter rapidement sur l’occasion qui lui est offerte pour procéder à la mise sur pied d’un instrument scientifique permettant de présenter à la population des tableaux de prévisibilité de l’évolution du variant Omicron… à défaut de quoi il continuera de jouer au yo-yo avec le milieu des affaires et de contribuer davantage à la grogne qui se répand notamment chez les restaurateurs et les organisateurs d’événements culturels.
Henri Marineau, Québec
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