« ÉQUIPE DU QUÉBEC » À L'OCCASION DES FÊTES DU 400E ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION DE LA VILLE DE QUÉBEC
Le 2 novembre 2006, Me Guy Bertrand a rencontré les journalistes pour faire le point sur le dossier « Équipe du Québec ». Il a tenu à préciser dès le départ que le projet d'une « Équipe du Québec » au hockey est strictement une affaire politique qui dépend essentiellement du gouvernement canadien et de Hockey Canada et, dans une certaine mesure, de la volonté du gouvernement du Québec. « C'est seulement si on dit oui à notre demande que le projet « Équipe du Québec » deviendra une affaire de sport, mais pas avant », a dit Me Bertrand.
Avant de rencontrer les représentants de Hockey Canada, Me Bertrand a décidé de rendre publique la nouvelle requête qu'il a adressée à M. Bob Nicholson, président de Hockey Canada, le 26 octobre 2006, lui demandant de reconsidérer sa décision de rejeter le projet d' « Équipe du Québec » lors du Championnat mondial de hockey de 2008 qui se déroulera à Québec même, au motif que le Québec n'est pas un pays souverain et que le Canada ne peut être représenté que par une seule équipe.
« Compte tenu des circonstances, nous avons jugé à propos, a dit Me Bertrand, de lui soumettre une nouvelle proposition basée sur l'article 301 des Statuts de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG), qui permettrait à l' « Équipe du Québec », avec l'assentiment de Hockey Canada, de rencontrer l' « Équipe du Canada » dans des matchs préliminaires de deux de trois ou de trois de cinq qui viseraient, cette fois, à déterminer laquelle de ces deux (2) équipes pourrait représenter en même temps et le Canada et le Québec lors du Championnat mondial de 2008 qui se tiendra à l'occasion des Fêtes du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec ».
INTERVENTION SOUHAITÉE DU GOUVERNEMENT CANADIEN ET DU GOUVERNEMENT QUÉBÉCOIS
« C'est justement parce que ce dossier est politique que nous nous sommes adressés aussi à M. Stephen Harper et à M. Jean Charest pour qu'ils interviennent en faveur du projet « Équipe du Québec », au nom du gouvernement canadien et du gouvernement québécois, auprès de Hockey Canada », a souligné Me Bertrand.
Plusieurs arguments militent, selon Me Bertrand, en faveur de la présence d'une « Équipe du Québec » lors du Championnat mondial de hockey en 2008. Ces arguments se résument ainsi :
- Ce projet répond aux aspirations de l'ensemble de la population québécoise qui s'est prononcée en sa faveur à la hauteur de 72 %, lors d'un sondage effectué par Léger Marketing en octobre dernier, alors que seulement 22 % des répondants se sont montrés en désaccord avec un tel projet ;
- Le Québec forme une nation au sein de la fédération canadienne ;
- La Loi constitutionnelle de 1867 accorde la pleine souveraineté aux provinces, dont le Québec, en matière d'éducation, de culture, de loisirs et de sports ;
- Le hockey fait partie de la culture populaire au Québec et cela, depuis plus de cent (100) ans ;
- Le gouvernement du Canada et son premier ministre, Monsieur Stephen Harper, ont reconnu la présence du Québec au sein de l'organisme des Nations Unies qui s'occupe notamment de l'éducation et de la culture, à savoir l'UNESCO ;
- La reconnaissance par la Fédération internationale de hockey (FIH) (à l'exception du hockey sur glace) de certains membres qui ne sont pas des pays mais des nations, dont l'Écosse et le pays de Galles en Grande-Bretagne et Porto-Rico qui est un État associé aux États-Unis ;
- L'interprétation de l'article 301 des statuts et règlements de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG) qui permettrait, selon Me Bertrand, à une équipe formée de joueurs qui sont citoyens canadiens, nés ou résidant au Québec, de participer à des matchs hors concours avec une équipe formée de joueurs qui sont citoyens canadiens, nés ou résidant ailleurs au Canada, pour déterminer laquelle de ces deux (2) équipes devrait représenter en même temps le Canada et le Québec au Championnat mondial de hockey de 2008 ;
- Cette formule a été utilisée lors du dernier Championnat mondial de curling où l'Équipe du Québec a représenté le Canada en finale contre l'Écosse ;
- Ce serait l'occasion pour le Canada de faire un cadeau aux Québécois en soulignant que pendant 400 ans, les hommes et les femmes du Québec ont lutté inlassablement et se sont battus farouchement, très souvent dans des conditions difficiles, pour la sauvegarde et la promotion de leur identité, de leur culture, de leur langue et de leurs traditions ;
- C'est cela que l'on pourrait fêter en Amérique du Nord, au Canada, au Québec et dans le monde en 2008, en se réjouissant du fait qu'il existe sur le continent nord-américain un peuple qui vit et qui travaille en français ;
- Ce serait une occasion également pour Hockey Canada et la FIHG de souligner la contribution du Québec depuis plus de cent (100) ans au développement du hockey, non seulement en sol nord-américain, mais également en Europe.
Dans sa requête au Premier ministre du Canada, Me Bertrand n'a pas manqué de lui rappeler que son gouvernement, dans le premier discours du Trône :
« s'est engagé à favoriser un fédéralisme d'ouverture qui reconnaisse à un Québec fort et dynamique une place unique au sein d'un Canada uni. Il travaillera avec le gouvernement et l'Assemblée nationale du Québec dans un esprit de respect mutuel et de collaboration afin de favoriser les aspirations des Québécois ».
« Les Québécois ne pourront que se réjouir du fait que les Canadiens reconnaissent le caractère unique de leur culture populaire dont l'une de ses multiples facettes est le hockey. Les Québécois méritent aussi cette reconnaissance de la part du Canada et du monde du hockey, par l'entremise de la FIHG, parce que la nation québécoise fait partie du patrimoine culturel canadien et du patrimoine culturel mondial », a dit Me Bertrand dans sa requête à M. Harper.
AVANTAGES DU PROJET « ÉQUIPE DU QUÉBEC »
Dans sa nouvelle requête à Hockey Canada, Me Bertrand fait valoir que les rencontres préliminaires entre le Canada et le Québec permettraient notamment :
- À plus de soixante (60) joueurs du Québec et du reste du Canada de participer à une ronde préliminaire visant à déterminer quelle sera l'équipe (celle du Québec ou celle du reste du Canada) qui représentera en même temps le Québec et le Canada (réunis en une seule équipe) au Championnat mondial, ce qui n'a jamais été le cas dans le passé ;
- De permettre que l'on puisse greffer à l'équipe gagnante un certain nombre de joueurs de l'équipe perdante parmi ceux qui se seront le plus illustrés lors de ce tournoi préliminaire ;
- De ne présenter aucun inconvénient pour le reste du Canada ;
- De lancer le Championnat mondial de façon spectaculaire à Québec et à Halifax ;
- De susciter un immense intérêt dans toute la population canadienne et québécoise pour le Championnat mondial qui se déroulera pour la première fois, depuis cent (100) ans, en Amérique du Nord ;
- De créer une nouvelle façon de sélectionner les meilleurs joueurs pour représenter en même temps le Québec et le Canada en éliminant, autant que possible, les frustrations qui ont été identifiées dans le passé ;
- D'éliminer l'arbitraire qui a toujours régné, malheureusement, lors de la sélection des joueurs par Hockey Canada ;
- D'éviter ainsi que cette sélection crée des injustices flagrantes à l'endroit de certains joueurs ;
- D'assurer la présentation d'au moins un match à Halifax ;
- De créer un momentum qui ne pourrait que garantir le succès et la rentabilité sur le plan économique du Championnat mondial ;
- De rapprocher et d'unifier tous les joueurs qui représenteront le Québec et le Canada, peu importe qu'ils proviennent de l' « Équipe du Québec » ou de celle du Canada ;
- D'établir, par cette nouvelle compétition, des liens identitaires et symboliques qui uniront non seulement tous les joueurs, mais aussi toute la population du Québec et celle du reste du Canada, à l'équipe gagnante qui représentera en même temps le Québec et le Canada lors du Championnat mondial de 2008 ;
- De susciter un nouvel intérêt parmi toutes les équipes du monde qui sont membres de la FIHG et particulièrement parmi celles qui s'affronteront lors de cette compétition internationale ;
- De s'assurer que le français sera respecté en toutes circonstances, non seulement lors des matchs préliminaires entre l' « Équipe du Québec » et celle du Canada mais également lors de la présentation et lors du déroulement du Championnat mondial, que ce soit à Québec ou à Halifax.
CONCLUSION
« Si le Québec ne peut pas jouer au hockey avec les grands de ce monde, lors des compétitions internationales, tout simplement parce qu'il n'est pas un pays souverain, que croyez-vous alors qu'il nous reste à faire? Nous écraser ou nous libérer? Comment expliquer qu'après 30 ans d'efforts de toutes sortes, nous en soyons encore réduits à nous mettre à genoux devant l'autorité canadienne pour quémander rien de moins que la permission d'exercer un droit qui nous appartient en vertu de la constitution? Qu'est-ce que l'Écosse et le pays de Galles ont bien pu faire, pour réussir auprès du gouvernement britannique, là où nous échouons de façon récurrente auprès du gouvernement canadien, alors qu'ils ne sont pas des pays souverains? Ils sont des nations comme nous. » a dit Me Bertrand en terminant son plaidoyer.
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