Épier, tricher, voler, brutaliser et tuer au nom de la raison d'État

Chronique de Louis Lapointe

Imaginez, Barak Obama épie les conversations d’Angela Merkel.
En sommes-nous vraiment étonnés ?
Dans cette perspective, croyons-nous vraiment que Stephen Harper n’écoute pas celles de Pauline Marois ?
Alors que nous débattons depuis deux mois des sacro-saintes chartes des droits qui reconnaissent le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne, nous comprendrons tous devant l’affront américain que toutes les chartes du monde ne viendront jamais à bout de la raison d’État qui permet de commettre les pires ignominies.
Les chartes ont été inventées pour pacifier les masses et la raison d’État pour les dominer.
Il y a longtemps que tous les lieux de pouvoirs ont été investis par les défenseurs de la raison d’État et que tous les coups sont permis lorsqu’elle est menacée.
C’est sa suprématie sur toutes les autres lois qui justifie tous les gestes qui sont commis en son nom.
Épier, tricher, voler, brutaliser et tuer.
Personne n'est à l'abri et les chartes n'y changeront absolument rien.
***
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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    30 octobre 2013

    Et pour les incrédules, tiré directement du Washington Post, nous sommes tous épiés et, il faut hélas en tirer la conclusion, la vie privée est plus que jamais menacée. Désolé pour l'anglais.
    http://www.washingtonpost.com/world/national-security/nsa-infiltrates-links-to-yahoo-google-data-centers-worldwide-snowden-documents-say/2013/10/30/e51d661e-4166-11e3-8b74-d89d714ca4dd_story.html
    Notre rédemption tient à la disparité entre l'abondance des données et la faible capacité d'en faire une analyse judicieuse. Le recul du jugement humain et du critère de la hiérarchie des valeurs qui en est la marque ne peuvent être remplacés correctement par un algorythme. Ce qui au final explique que bien des drones sèment la mort et la désolation ailleurs que là où ils le devraient. Ces erreurs de cible nous en serons tous victimes. L'espionnage généralisé aux mains des détenteurs d'un pouvoir tutélaire, distant et peu apte au jugement augmentera les risques de frappes contre les innocents.
    Il en est de même du PQ et du fédéral. L'abondance des données collectées ne peut laisser présumer qu'elles seront employées judicieusement.
    Tout cela renvoie à l'entropie qui plombe les sociétés complexes : http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-effondrement-des-societes-complexes-de-Joseph-A-Tainter-21016.html
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    30 octobre 2013

    Une pathologie américaine
    ...''C’est une forme de folie, mais la folie est difficile à reconnaître quand elle est partagée par tous. Quand à peu près tout le monde est virtuellement atteint du même délire, alors ce délire devient la norme.''...
    http://www.info-palestine.net/spip.php?article14130

  • Fernand Lachaine Répondre

    29 octobre 2013

    Monsieur Lapointe,
    Il n'y a rien de nouveau concernant les grandes oreilles qui épient le monde.
    Echelon, est un système d'écoute anglo-saxon qui existe maintenant depuis des années.
    Sans aucune sorte de doute, ce système de surveillance épie le Québec depuis longtemps.
    Des détails peuvent être trouvés sur Google.
    Fernand lachaine

  • Archives de Vigile Répondre

    28 octobre 2013

    Que le CST ait placé la PM et tous les ministres péquistes influents sous écoute semble être une évidence pour nous ou quiconque s'intéresse à la géo-politique, mais les principaux concernés en sont-ils seulement conscients?
    En 1995, nous avons presque gagné un référendum sans milice et sans même avoir augmenté les effectifs de la SQ. Pourtant, Chrétien à confirmé par la suite qu'il n'aurait pas reconnu une victoire du Oui et qu'il aurait envoyé des bataillons pour "sécuriser" les édifices fédéraux et autres enclaves partitionnistes.
    On imagine le reste.
    Depuis sa création, le PQ semble flotté sur un nuage rose quand il est question de renseignements et sécurité. Ils semblent croire que ceux d'en face sont des adversaires au sens le plus noble de la démocratie.
    Il serait grand temps qu'ils retombent sur terre et qu'il traite nos "adversaires" comme et pour ce qu'ils sont: des ennemis qui ne respecteront jamais les règles du jeu. L'histoire nous là bien prouvé.
    Le CST et le SCRS travaillent à temps plein pour surveiller tous les acteurs indépendantistes qui sont le moindrement efficaces. Au début des années 90, environ 90% de leurs sources de renseignements étaient publics (journaux,web, etc..) et l'autre 10% venait de sources électroniques et humaines. Aujourd'hui, la portion électronique aurait augmenté à 20%. Çà semble peu mais il faut comprendre que les sources publics ont elle aussi augmentés avec l'arrivée d'internet. Et toute cette belle surveillance est financé avec nos taxes et impôts.
    Et dire qu'il s'en trouve encore parmi les Québécois dits "de souche" qui milite ou voteront pour le PLQ. Ils sont heureux de payer les chaines de notre asservissement collectif.
    En somme, le danger pour le PQ de ne pas se préoccuper du renseignement et de la sécurité n'est pas tant avant mais après une victoire du Oui. C'est là que la valeur des renseignements sera inestimable sur le plan stratégique. Il faut être conscient qu'a ce stade, tout l'appareil d'écoute des cinq (E-U, G-B, Ca, Australie et N-Z), appelé Échelon, sera contre nous. D'où l'importance d'aller chercher dès aujourd'hui des appuis à l'internationale. Ce n'est malheureusement pas la France qui pourra nous aider pour l'instant avec le mollusque à Flamby et ses ministres sionistes, mais d'ici quelques années cela pourrait changer.
    Je suis prêt à leur laisser une chance pour l'instant mais une fois sa majorité acquise, il faudra surveiller le PQ sur ces questions et leur rappeler que les cowboys d'Ottawa ne sont pas des Calinours rose bonbon.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 octobre 2013

    C'est une menace pour tous cette boulimie de la collecte d'informations. La vie privé n'existe plus.
    Le système s'emballe dans sa folie, la seule possibilité technologique d'espionner tout le monde suffit à justifier qu'on mette en application cette technologie. On espionne de crainte que d'autres puissances ou forces (réelles ou imaginaires) ne viennent qu'à le faire avant. C'est paranoïaque, dément, mû par une rare volonté de domination.
    On s'est rendu compte qu'il était plus facile et plus économique de copier toute la communication électronique de tout le monde et de tous les organismes indistinctement que de cibler au moyen de listes déjà considérables mais qui ont l'inconvénient de devoir être sans cesse mises à jour. Mettre à jour des listes de centaines de milliers de «suspects» demanderait l'intervention du jugement humain, une denrée rare, coûteuse et finalement relativement peu fiable devant le risque que des informations de «valeur» échappent aux mailles du filet.
    Comme le souligne déjà un autre commentaire, le site De Defensa (Philippe Grasset), entre autres, analyse avec acuité les faits et gestes de l'Empire dans les manifestations de sa décadence accélérée.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    28 octobre 2013

    M. Lapointe,
    Vous dites:
    "Dans cette perspective, croyons-nous vraiment que Stephen Harper n’écoute pas celles de Pauline Marois ?"
    Vous avez certainement raison. Et il est plus que probable que l'ensemble des Québécois est surveillé par les services fédéraux.
    Mais pensez-vous que cela va empêcher ceux qui, au Québec, ont voté conservateur à la dernière élection de redonner leur vote à ces mêmes conservateurs?
    Pensez-vous qu'à cause de cela, les députés conservateurs du Québec ne seront pas réélus?
    Autrement dit, lorsqu'un pays a des dérives autoritaires, c'est qu'il peut compter sur l'approbation d'une partie importante de sa population.
    Il n'y a pas de gouvernement autoritaire qui puissent se maintenir sans avoir l'approbation d'une bonne partie de ses citoyens.
    Il s'agit d'une partie de la population (la bourgeoisie qui comprend l'élite et la classe moyenne) qui cherche à protéger son pouvoir et ses privilèges aux dépens du reste de la population, la classe ouvrière et les classes défavorisées.
    La bourgeoisie aurait davantage la conscience tranquille s'il existait ce que le regretté Michel Chartrand appelait le revenu de citoyenneté universel.
    Ainsi, ils auraient moins à craindre le reste de la population puisque ces derniers pourraient, eux aussi, vivre décemment et heureux.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 octobre 2013

    Les USA pointent du doigt le Mossad...
    http://www.lemonde.fr/international/article/2013/10/25/comment-paris-a-soupconne-la-nsa-d-avoir-pirate-l-elysee_3502761_3210.html :

    "Autre information : TAO a confirmé que ce n’était pas une opération qu’il menait. TAO a demandé à ses partenaires s’ils étaient impliqués. Chacun a nié une quelconque participation. TAO a volontairement évité de demander au Mossad ou à l’ISNU s’ils étaient impliqués car la France n’est pas une cible commune à Israël et aux Etats-Unis."

    Pour compléter l'information des chefs de la NSA, la note prend la peine d'ajouter que le Mossad et l'ISNU, également en mesure de mener ce type d'attaque, n'ont, « volontairement », pas été questionnés sur cette affaire. Pour justifier cette retenue, le rédacteur avance, de manière laconique, que « la France n'est pas une cible commune à Israël et aux Etats-Unis ». La NSA ne dit pas que le Mossad a mené l'attaque mais semble, néanmoins, considérer comme nécessaire le besoin de mentionner l'existence d'un doute raisonnable à l'encontre de l'Etat juif. (...)
    ----
    Autres liens:
    http://www.dailymail.co.uk/news/article-2477013/Was-ISRAEL-hacking-millions-French-phones-NOT-U-S--Extraordinary-twist-spying-saga-revealed.html
    http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4445506,00.html
    http://www.jpost.com/International/Report-Israels-Mossad-may-have-hacked-former-French-president-Sarkozys-communications-in-2012-329753
    http://theuglytruth.wordpress.com/2013/10/26/report-suggests-israel-behind-attempt-to-hack-into-french-communication-network/
    http://www.irmep.org/ten.htm (voir point#10)
    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Espionnage-le-Mossad-a-t-il-mis-l-Elysee-sur-ecoute-20945.html

  • Archives de Vigile Répondre

    27 octobre 2013

    Ce que vous appelez "raison d'État" correspond probablement à ce que le journaliste français Philippe Grasset appelle "Système":
    http://www.dedefensa.org/article-glossairedde_le_syst_me_08_07_2013.html
    C'est une évidence que pour sauvegarder le Système, il y a bien des efforts d'accomplis.
    Chose certaine, toutes ces histoires mettent en doute les convictions de certains à croire que nous vivons en démocratie.
    C'est l'humaniste anglais du 16e siècle Thomas More qui résume le mieux l'enjeu de la raison d'État ou du Système dans ces quelques phrases tirées de son ouvrage classique "L'Utopie":
    "Lorsque j’envisage et j’observe les républiques aujourd’hui les plus florissantes, je n’y vois, Dieu me pardonne ! qu’une certaine conspiration des riches faisant au mieux leurs affaires sous le nom et le titre fastueux de république. Les conjurés cherchent par toutes les ruses et par tous les moyens possibles à atteindre ce double but :
    Premièrement, s’assurer la possession certaine et indéfinie d’une fortune plus ou moins mal acquise ; secondement, abuser de la misère des pauvres, abuser de leurs personnes, et acheter au plus bas prix possible leur industrie et leurs labeurs.
    Et ces machinations décrétées par les riches au nom de l’État, et par conséquent au nom même des pauvres, sont devenues des lois."