Doutant de sa capacité à faire un nouveau mandat, la vérificatrice générale Guylaine Leclerc a réclamé une rencontre d’urgence avec des députés, jeudi, a appris le Bureau d’enquête.
Mme Leclerc craint que son passé dans le secteur privé la place dans une situation de conflit d’intérêts lors de l’examen des activités de l’Autorité des marchés financiers (AMF), ont indiqué des sources parlementaires.
En après-midi jeudi, Mme Leclerc a rencontré discrètement des députés membres de la commission de l’administration publique, avec qui elle collabore pour le suivi de ses mandats.
Mme Leclerc a également échangé avec le président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon, et des représentants du Conseil du trésor.
Mandat de vérification
Lundi, le gouvernement a confié un mandat de vérification à Mme Leclerc à la suite des allégations de l’analyste Annie Trudel et du député Guy Ouellette, dont l’arrestation la semaine dernière par l’Unité permanente anticorruption (UPAC) a ébranlé la classe politique.
Selon M. Ouellette, les policiers ont voulu l’empêcher de révéler un stratagème par lequel l’UPAC et l’AMF favoriseraient un cabinet de consultants dans le processus d’accréditation des entreprises qui veulent participer aux marchés publics.
Or, avant d’être nommée vérificatrice générale en 2015, Mme Leclerc a été, pendant près de 20 ans, à l’embauche de cabinets de consultants en juricomptabilité.
Quelle firme ?
Selon des sources, Mme Leclerc est incapable d’amorcer son mandat à l’AMF tant qu’elle n’en saura pas plus sur les allégations de M. Ouellette.
«Son problème, c’est qu’elle n’arrive pas à savoir quelle est la firme qui est sous-entendue par Guy Ouellette et Annie Trudel. Donc, ne sachant pas quelle est la firme, elle ne sait pas si, par le passé, elle a eu à interagir avec cette firme-là.»
Mme Leclerc a élaboré des scénarios qui lui permettront de gérer la situation une fois qu’elle saura de quelle firme il est question.
Responsable du dépôt du rapport
Le mandat pourrait être confié à un de ses adjoints ou même à un cabinet indépendant, a-t-on indiqué, en ajoutant que Mme Leclerc demeurerait toutefois responsable du dépôt du rapport.
Le cabinet de Mme Leclerc n’a pas été en mesure de donner suite aux demandes de précisions du Journal.
Le CV de Guylaine Leclerc
• 2009-2015 : Juricomptable autonome
• 2009-2015 : Conseillère spéciale Navigant Consulting
• 2007-2009 : Associée principale Navigant Consulting
• 2000-2007 : Fondatrice et associée principale Leclerc Juricomptables
• 1998-2000 : Associée Lemieux Nolet, comptables agréés
• 1997-1998 : Juricomptable autonome Lemieux Nolet, comptables agréés
• 1991-1997 : Professionnelle juricomptable Sûreté du Québec et Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale
• 1988-1991 : A travaillé pour le Vérificateur général du Québec